A propos de Rebecca Armstrong

J'aime la voix alors j'ai fait de la radio (associative), je produis des podcasts et mon métier c'est de faire lien avec ma voix. J'ai écrit, vraiment pour la première fois, récemment. Un manuscrit instinctif est né: des flashs d'un temps passé disons. Il s'appelle "1.2.3". Je souhaite désormais explorer l'écrire avec la profondeur que je sens ici, avec tout l'enthousiasme de la novice. (Et au fait, j'aime les tatouages, les apéros, les lecture à voix haute, mon potager minuscule, courir le matin et lire)

#L10 Il ne faut jamais fixer le soleil

Elle voudrait y revenir. Cour de la lance, cette rengaine dans sa tête le crissement du gravier sous ses pas, le soleil qui tombe de haut partout dans cette cour territoire des enfants la rampe des escaliers de l’immeuble et ses trois étages pas plus on y vit comme en famille tout le monde se connaît les enfants qui viennent Continuer la lecture#L10 Il ne faut jamais fixer le soleil

#P10 – Costume ajusté

Clac. Vous comprenez maintenant mes intentions. Je ne sais pas si j’ai choisi la bonne intonation. Peut-être qu’on entend une question alors que c’est une affirmation, j’affirme, je suis certain je sais. Elle lève clac clac les yeux, le regarde. Ses yeux sont à l’affût je les vois. Il cherche quelque chose, une réponse. Son téléphone est posé devant lui, Continuer la lecture#P10 – Costume ajusté

#HorsSérie (récit de l’objet) – Le monde entre tes doigts

C’est un crayon à papier. C’est rien un crayon à papier. Détrompe-toi c’est le monde entre tes doigts. Quelques grammes de bois, du cèdre à encens le savais-tu seulement le parfum de ce qui pourrait être raconté, écrit, dessiné le sens-tu, la mine pressent, elle seulement, le geste et l’histoire le récit; vois-tu seulement l’arbre pyramide se fait cadran du Continuer la lecture#HorsSérie (récit de l’objet) – Le monde entre tes doigts

#L9 Eclairages

Le Palais de Justice d’Evreux est un lieu de patrimoine. Il fait partie du circuit de ce qu’il faut voir et dont il faut apprécier la pierre. Y entrer c’est entendre le silence des siècles et les bruits d’aujourd’hui retenus comme tenus en respect face à la grandeur du temps passé. Il n’a pas toujours été ainsi. Le hall d’entrée Continuer la lecture#L9 Eclairages

#P9 Arrêt sur images

La neige n’est pas blanche, déjà elle a viré au gris, ce n’est pas la neige qu’on imagine en rêves immaculée, légère presque sucrée au contraire c’est celle, vraie, déjà tassée, déjà piétinée de mille semelles alors il ne s’agit pas du petit matin les traces au sol, la journée est déjà avancée, sont les aiguilles qui mesurent l’instant. Lignes Continuer la lecture#P9 Arrêt sur images

#L8 Cette autre arrivée quelque part

Il a dû se dire qu’il était arrivé, ou qu’il était rentré peut-être à l’instant où il est entré dans la rue au volant de sa voiture, en quittant l’une des avenues principales, puis en tournant pour s’engager sous l’immeuble qui fait porche mais peut-être la sensation de l’arrivée est-elle devenue physique, comme la concentration qui se desserre enfin, comme Continuer la lecture#L8 Cette autre arrivée quelque part

#P8 Agnès

Tu quittes ce monde comme tu y es entrée, les piedsnus.Le sol, sa chaleur, sa minéralité sont pour toides liens précieux au monde, pas seulement celui que tu parcours de ton pas lent et puissant chaque jour, pas seulementcelui que ton regard embrasse tout autour, pas seulementcelui que tu devines caché au-delà de la colline cette frontière quotidienneque tu sais Continuer la lecture#P8 Agnès

#L7 Ce que je sais

Pourquoi cette écriture Je suis venue dans faire un livre sans projet. Lorsqu’il a fallu que quelqu’un arrive quelque part, c’était une évidence, ce ne pouvait être que lui. Quant au quelque part, les possibles étaient. Celui qui s’est choisi m’a surprise. Ok, alors entrons. Et ensuite les voix qui m’ont fait entendre comme Sophocle compte. Le PDF ? Je l’ai Continuer la lecture#L7 Ce que je sais

#P7 Habiter un paysage

Codicille: comment reconnaître un paysage qui compte lorsque l’on vit avec la sensation de n’avoir encore jamais habité quelque part ? Alors on choisit à défaut un paysage que l’on connaît, sans qu’il ne porte la moindre gravité, sans qu’il ne porte la moindre trace d’intime mais que l’on peut parcourir aux heures du jour et de la nuit aisément, où Continuer la lecture#P7 Habiter un paysage

#L6 Rivage

(Cet homme arrivé quelque part) Seul, assis immobile sur son banc, il part. Il n’a pas besoin de fermer les yeux pour faire ce voyage. Il inspire profondément et convoque en lui les odeurs, les couleurs, la texture de l’air et son goût même, il les appelle. Elmina reviens-moi ici et maintenant et je promets de te revenir à mon Continuer la lecture#L6 Rivage