A propos de Perle Vallens

Au cœur d’une Provence d’adoption, Perle Vallens écrit et photographie. Ecrire c’est explorer l’intime et le monde, porter sa voix pour toucher. Publie récits, nouvelles et poésie en revues littéraires et ouvrages collectifs. Lauréate du Prix de la Nouvelle Erotique 2021 (au diable vauvert) et autrice d'un livre de photographie sur l'enfance, Que jeunesse se passe (éd J.Flament), d'un recueil de prose poétique, ceux qui m'aiment (Tarmac), d'un recueil de nouvelles, Faims (Christophe Chomant) et d'un récit poétique et choral, peggy m. aux éditions la place. Touche à tout, pratique encore le caviardage, le cut up (image et/ou son), met en voix (sur soundcloud Perle Vallens ou podcasts poétiques), crée des vidéo-poèmes et montages photo-vidéo (chaîne youtube Perle Vallens)...

#techniques #03 | ce corps : déliquescent

Je sais les silences qui entourent mon corps comme pansements, bandes bien serrées sur plaies, les silences glissent sur la peau, la plissent, striées du tissu bref des non-dits, des douleurs bien comprimées sous le crêpe stérile, la contention du gémissement, le bâillon du cri apposé à l’invisible blessure. Ce que le silence fait naître de résilience, d’acceptation, de souffle, Continuer la lecture#techniques #03 | ce corps : déliquescent

#techniques #01 | sentiments du rien et du tout

Le sentiment de disparaître, de devenir transparent, inconsistant, d’une matière souple de glaise invisible, d’une texture molle qu’on enfonce du talon dans le sol, le sentiment de l’enfouissement, de la disparition progressive, non annoncée, mais tue, ignorée d’autrui, le sentiment de devenir autre, de se métamorphoser, de changer de structure moléculaire, de modifier son squelette, de le tordre, de l’essorer, Continuer la lecture#techniques #01 | sentiments du rien et du tout

#voyages #10 | Paris, Texas

1 – Paris, grandes lettres bleues posées sur montants métalliques au milieu de l’herbe rase et déserte de Dragon Park, leur graphie vaguement circassienne. Le I est porté manquant, à la place ne subsiste plus que l’étoile signant son point. L’ombre portée des lettres s’écrase en entrelacs sur le vert dont on ne reconnaît plus que l’étoile, pleine et nette. Continuer la lecture#voyages #10 | Paris, Texas

#voyages #07 | Cette persistance des pins

Pendant un temps nous y sommes allés chaque année, la voiture ras-la-gueule, le chien allongé sous mes pieds me faisait moquette durant le trajet. Villégiature de bord de mer, le mot sonne comme village mais clairsemé de maisons, de villas, lauriers-roses et pins longtemps nommés parasols par erreur. « Pin » est accolé au nom de la commune, pins maritimes mais aussi Continuer la lecture#voyages #07 | Cette persistance des pins

#voyages #06 | quatre pattes pour courir la campagne

Pelage fauve ou miel, que dit-on pour les chats ? Poussiéreux d’avoir voyagé. Ses territoires étendus, dangereux, d’où le risque n’est jamais absent, il porte clochette et s’en va chaque jour, qu’on dirait journey. C’est le chat de la voisine, l’arpenteur, fureteur de nouveaux sentiers, de chemins inconnues. Que disent ses yeux oblongs, jaunes que je ne sache déjà ? Où vas-tu, Continuer la lecture#voyages #06 | quatre pattes pour courir la campagne

#voyagse #05 | Avanti !

Viale Giacomo MatteottiPetit appartement. L’immeuble est dans un renfoncement de la rue assez près de la mer, de la marina. Rideaux de fer devant des vitrines, donnent à ce coin -là un air de désertion, de vie abandonnée. Plus loin, une agence immobilière, un café, un hôtel, hauts murs abritant un parc, une propriété privée luxueuse. Trottoirs étroits bordés de Continuer la lecture#voyagse #05 | Avanti !

##le double voyage #04 | faire étape

On fait étape. C’est ce qu’on dit. Combien de fois fait-on étape ? En général, une fois suffit, une nuitée, la coupure du trajet en deux, scie circulaire dans l’épaisseur moite d’une soirée d’été ou lourde, orageuse d’une nuit déjà tombée (si tôt) sur nos épaules. C’est sur nos yeux que ça tombe le plus vite, c’est ce qui nous pousse Continuer la lecture##le double voyage #04 | faire étape

##le double voyage #03 | l’impossible retour

On y pense comme on s’oublie. Il y a une langueur comme pour stagner, rester, établir un camp de base dont on ne se relève pas. Et quand on se lève c’est déjà trop tard. Ce serait un recul ou un rêve.Les sourires ont marqué nos espoirs d’une autre vie. Les regards se sont gravés pour nous dire de revenir. Continuer la lecture##le double voyage #03 | l’impossible retour