A propos de Perle Vallens

Au cœur d’une Provence d’adoption, Perle Vallens écrit et photographie. Ecrire c’est explorer l’intime et le monde, porter sa voix pour toucher. Publie récits, nouvelles et poésie en revues littéraires et ouvrages collectifs. Lauréate du Prix de la Nouvelle Erotique 2021 (au diable vauvert) et autrice d'un livre de photographie sur l'enfance, Que jeunesse se passe (éd J.Flament), d'un recueil de prose poétique, ceux qui m'aiment (Tarmac), d'un recueil de nouvelles, Faims (Christophe Chomant) et d'un récit poétique et choral, peggy m. aux éditions la place. Touche à tout, pratique encore le caviardage, le cut up (image et/ou son), met en voix (sur soundcloud Perle Vallens ou podcasts poétiques), crée des vidéo-poèmes et montages photo-vidéo (chaîne youtube Perle Vallens)...

#enfances #02 | le lit

Le lit, c’est s’allonger dessus, se vautrer, en grenouille, à plat ventre, pivoter, se retourner, se relever et s’effondrer dessus au risque de ruiner la literie. Le lit couine, c’est qu’il est vivant. Dessus, douillet, mais dessous, recèle des secrets, des livres en pagailles, des BD, des dessins, des images découpées dans des magazines, les magazines eux-mêmes, de la nourriture Continuer la lecture#enfances #02 | le lit

#enfances #01 | Madame P., sa fille, son gendre

Plus net que son visage qui s’est effacé avec le temps, il reste le peigne dans la chevelure épaisse, très brune, remontée sur le haut de la tête. Et un jour, sans doute de fête pour elle, le très ajouré de mantille. Plus fort que les couleurs de la nappe ou la disposition des meubles, deux odeurs persistent. Il y Continuer la lecture#enfances #01 | Madame P., sa fille, son gendre

#enfances #00 | noyée dans le blanc

Perdue. Seule dans le froid et du blanc à perte de vue. Sapin à droite équivaut à sapin à gauche. Tous les sapins se ressemblent. Le blanc ressemble au blanc et elle est noyée dedans. Ce qui monte au ventre : la peur. La pente est verglacée. C’est au moins une noire, se dit-elle. Peut-être vaut-il mieux descendre en escalier, en Continuer la lecture#enfances #00 | noyée dans le blanc

#enfances #03 | sa force

Enfance 3 Perdue Perdue. Perdue pourquoi. Ou est-ce l’absence ? La disparition qui la perd. La fuite progressive. Elle, c’est une fuite. Parce que fuir c’est se perdre. Fuyant, désapprenant ce qui a été appris, balayant tout sur son passage : une certaine idée du néant. Perdue ou rebelle ? Refusant, réfutant, tête obtue de bête perdue. Niant les fondations pour Continuer la lecture#enfances #03 | sa force

#techniques #07 | Nationale 7

Connu par cœur. Le trajet mesure la longueur des souvenirs qui s’étendent sur treize kilomètres et c’est comme une boucle dans un espace temps qui se déroule pour toujours revenir sur le même lieu. L’une des destinations possibles mais pas la seule. Au premier clignotant, on quitte déjà un peu ici, pour un ailleurs qu’on ignore encore. La ville en Continuer la lecture#techniques #07 | Nationale 7

#techniques #06 | Athlète

Dès qu’elle pose le pied sur la piste, quelque chose opère, un clic qui déconnecte, le cerveau se met en mode automatique. Elle prend toujours le couloir extérieur, question d’habitude. Pourtant, elle n’a dans son champs visuel qu’une vague impression de vert (le feuillage en bordure) et de bleu (le ciel au-dessus d’elle), le reste c’est le rouge du caoutchouc Continuer la lecture#techniques #06 | Athlète

#techniques #05 | Givre

Ici le givre s’est déposé pour les figer toutes. Il a tissé une toile opaque et scintillante, filée de cristaux. Il a dressé comme un grand drap blanc sur le vert, un linceul sous le quel ça vit encore, un bloc tout prêt à se craqueler. Ici le givre s’est déposé pour les figer presque. On a vu la blancheur Continuer la lecture#techniques #05 | Givre

#techniques #04 | mesurer l’angoisse

Elle respire à peine. Apnée qu’elle contrôle d’on ne sait quelle partie du corps. S’il s’agit d’interdire toute émotion trop vive de la submerger. Les efforts qu’elle fait pour lisser la barre à son front, ne rien laisser paraître du stress qui la dévore. L’œil s’inquiète et roule vers les autres, sans les regarder directement, mais fugace, par en-dessous, jauge Continuer la lecture#techniques #04 | mesurer l’angoisse

#techniques #02 | forêt d’ocre

Déjà les nuages éparpillés au ciel, cotonneux, flottant, semblant en suspension, immobiles aplats fous sur le ciel impeccablement bleu. En deçà, les roches rondes, bosselées, doucement érodées, teintées dans la masse de jaune, de rouge, de grenat et de mauve, s’enflent et se défilent. Dans le loin, elles se hissent, émergent en surplomb des résineux. Elles accrochent des mousses et Continuer la lecture#techniques #02 | forêt d’ocre