A propos de Perle Vallens

Au cœur d’une Provence d’adoption, Perle Vallens écrit et photographie. Ecrire c’est explorer l’intime et le monde, porter sa voix pour toucher. Publie récits, nouvelles et poésie en revues littéraires et ouvrages collectifs. Lauréate du Prix de la Nouvelle Erotique 2021 (au diable vauvert) et autrice d'un livre de photographie sur l'enfance, Que jeunesse se passe (éd J.Flament), d'un recueil de prose poétique, ceux qui m'aiment (Tarmac), d'un recueil de nouvelles, Faims (Christophe Chomant) et d'un récit poétique et choral, peggy m. aux éditions la place. Touche à tout, pratique encore le caviardage, le cut up (image et/ou son), met en voix (sur soundcloud Perle Vallens ou podcasts poétiques), crée des vidéo-poèmes et montages photo-vidéo (chaîne youtube Perle Vallens)...

#anthologie #18 | mirages

Photomaton. Photos d’identité réservées aux documents officiels, carte d’identité, carte de transport, où obligé de faire la gueule. Pas une mèche, pas un regard ne dépasse, ni un sourire. Aucune aspérités, nulle personnalité ne doit transparaître. Dépersonnalisés donc. Photo de famille. On avait fait l’effort de tirages au début, d’albums photo, d’embryon narratif, d’un début de vie, d’un carnet de Continuer la lecture#anthologie #18 | mirages

#anthologie #17 | Palais-Royal

J’adore la regarder regarder le monde depuis sa fenêtre qui donne sur les jardins du Palais-Royal, provinciale au cœur de la capitale, c’est tout un petit monde familier de proches et d’amis en contrebas. C’est elle qui le dit, le Palais-Royal est une toute petite ville de province dans Paris. Tout le monde s’y connaît et s’y parle. Paris de Continuer la lecture#anthologie #17 | Palais-Royal

#anthologie #16 | mots de trop

On voit à peine son visage, plongé dans une semi obscurité de contre-jour. Il semble comme endormi ou concentré sur une toute autre chose que la discussion en cours, comme s’il n’écoutait rien de ce qui se dit. Et d’un coup, il lève la tête interloqué, comme abasourdi. Traversé par un éclat noir, son regard brusquement obscurci se fige sur Continuer la lecture#anthologie #16 | mots de trop

#anthologie #15 | je sais que je ne sais pas

Qu’est ce que tu comptes faire maintenant ? Comme si je le savais moi-même, comme si je pouvais répondre à la question… Aurait pu poser la question : est-ce que tu sais ce que tu vas faire maintenant ? Et là j’aurais pu répondre franchement. Non, je j’en ai pas la moindre idée. Mais là, ça suppose que je sache. Que mon corps Continuer la lecture#anthologie #15 | je sais que je ne sais pas

#anthologie #14 | de ouf

Elle l’a dit, ambiance de ouf ! Elle a dit soirée de ouf, musique de ouf. Il y avait JB, B, E, L & M, t’aurais dû venir, c’était vraiment de ouf ! T’as réussi ton interro ? De ouf, j’ai fait dix pages. Elle n’aurait pas dit seulement bien. Bien c’est pas assez. Même très bien c’est pas assez. Continuer la lecture#anthologie #14 | de ouf

#anthologie #13 | salle d’attente (en 3983)

Le cabinet se situe dans un de ces groupements médicaux où l’on trouve plusieurs praticiens. Il y a ici le kiné et l’ostéopathe chez qui je vais régulièrement, pour des soins ou à titre préventif. Deux secrétaires sont derrière la banque d’accueil. Nous ne nous y arrêtons pas. Nous savons très bien où nous allons. Je clopine sur mes béquilles Continuer la lecture#anthologie #13 | salle d’attente (en 3983)

#anthologie #12 | 3 villes à l’approche

Un souvenir vague, une odeur saumâtre, parfois vive, marécageuse qui fait froncer le nez. Tout près, les cris des pigeons, le battement de leurs ailes, et en fond le verbiage en langue étrangère des touristes, ce serait une autre façon de découvrir la ville : yeux fermés. Faire abstraction des places, palais, ruelles, canaux, gondoles. Voir seulement avec l’odorat et l’ouïe, Continuer la lecture#anthologie #12 | 3 villes à l’approche

#anthologie #11 | sur le chemin du retour

J’enclenche la première et c’est comme si je conduisais pour la première fois, première minute et le trac surgit, celui de rentrer plus que de partir quelque part L’inconnu moins angoissant que le trop connu, l’irréel moins Flottement de lumière basse sur le pare-brise, le paysage tremble de tout son long de tout son horizon qui ne promet rien qu’une Continuer la lecture#anthologie #11 | sur le chemin du retour

#anthologie #10 | une vie

Il a quatre-vingt ans. Il vit au même endroit depuis cinquante ans. Ses yeux pleurent de façon pathologique, sans raison. Ou peut-être en a-t-il une. Ou dix. Ou une raison de trop : se sentir vieillir. Est-ce ça être las ? Il a soixante-dix ans. Il est encore en forme pour son âge, c’est ce que dit son entourage, sa famille, Continuer la lecture#anthologie #10 | une vie

#anthologie #09 | le mot

c’est ma bouche, je le sais bien, c’est ma bouche toute seule, mes lèvres qui s’ouvrent, ma langue qui remonte d’un coup comme un élastique trop tendu et schlac, ça lâche, ça rebondit, ça s’écrase parfois, la langue qui forme les syllabes toute seule, sans le cerveau, je le sais pourtant, combien de fois ça s’est produit, la langue seule, Continuer la lecture#anthologie #09 | le mot