A propos de Perle Vallens

Au cœur d’une Provence d’adoption, Perle Vallens écrit et photographie. Ecrire c’est explorer l’intime et le monde, porter sa voix pour toucher. Publie récits, nouvelles et poésie en revues littéraires et ouvrages collectifs. Lauréate du Prix de la Nouvelle Erotique 2021 (au diable vauvert) et autrice d'un livre de photographie sur l'enfance, Que jeunesse se passe (éd J.Flament), d'un recueil de prose poétique, ceux qui m'aiment (Tarmac), d'un recueil de nouvelles, Faims (Christophe Chomant) et d'un récit poétique et choral, peggy m. aux éditions la place. Touche à tout, pratique encore le caviardage, le cut up (image et/ou son), met en voix (sur soundcloud Perle Vallens ou podcasts poétiques), crée des vidéo-poèmes et montages photo-vidéo (chaîne youtube Perle Vallens)...

#anthologie #40 | rat de bibliothèque

L’auteur ? Une femme. La narratrice. Elle écrit je et ça nous dit assez le caractère autobiographique. Matière à confidence, pas journal mais témoignage de vie. Il faut lire pour connaître l’âge, un embryon de généalogie. Il faut lire pour découvrir l’envers du décor, la piste rouge d’athlétisme, la coureuse, la passion, le désarroi, la douleur et tout ce grain Continuer la lecture#anthologie #40 | rat de bibliothèque

#anthologie #39 | fétichisme

Les images guident, parfois mal, mais guident quand même. Les vieilles photographies prises par les parents, la famille. Les numéros des dossards, 5, 23, 17, 9 et quoi d’autre quand la mémoire fait défaut. Les couleurs de tee-shirt, ce rouge là tellement porté qu’il est devenu presque rose, les bleus parfaitement identiques, en quadruple exemplaires parce que tu comprends, si Continuer la lecture#anthologie #39 | fétichisme

#anthologie #38 | Svetlana

Je me rappelle très bien de cette journée de 1996, c’était l’été, on avait fait une sieste parce qu’on allait se coucher tard. On regardait les Jeux Olympiques à la télévision. Je n’avais pas compris tout de suite qu’il s’agissait de sport, ces jeux. On avait regardé des courses qui avaient lieu à des milliers de kilomètres d’ici. Il y Continuer la lecture#anthologie #38 | Svetlana

#anthologie #37 | je vis venir la fin

Je ne sais pas trop comment cela avait dégénéré entre nous. Sans doute quelque chose d’imperceptible, ces petites imperfections qu’on décele soudain. Tout commença par le visage. Un jour que je la regardai, je vis dans l’espace anguleux de son visage une sévérité, une gravité qui me fit peur, dans laquelle je lisais l’inévitable jugement, ce menton pointu s’avançant était Continuer la lecture#anthologie #37 | je vis venir la fin

#anthologie #36 | la route

Le paysage défile tellement lentement. Il semble stagner. Il flotte. Il ne pleut pas mais une buée opacifie la vue. Les collines presque immobiles, les verts plus verts des bosquets tranquilles en bordure, et les arbres pensifs, patientent, leur tête inclinée. Le soleil envahit l’habitacle, nimbe, plombe, s’étale. Et le silence tout l’espace du dedans et du dehors. Rien ne Continuer la lecture#anthologie #36 | la route

#anthologie #33 | ocre

Horizon ocre rougeoyant, ocre de lave sous les pieds, ocre perlé de sueur, ocre cassant de fémur, ocre bien ou mal manipulé, ocre vertébral. Descente horizontale. Une seule ligne, n’en choisir qu’une seule, la tenir. Prise la ligne pour seul horizon. Creuser. La foulée décisive, un cran plus loin. Cri du souffle, se perpétue dans l’ocre rouge de la piste. Continuer la lecture#anthologie #33 | ocre

#anthologie #35 | le parc

Entrée dans la chambre au ralenti. Deux paires de jambes s’entrechoquent sur le chambranle. Ailleurs on entend un bruit de tondeuse. Un horizon rétréci à une seule pièce. Elle s’assied et surveille la surface de ma bouche. Elle ne dit rien d’abord. Elle attend. S’il faut attendre le premier mot de l’autre.Elle ferme les yeux et respire profondément.Comme si l’air Continuer la lecture#anthologie #35 | le parc

#anthologie #32 | marathonner

C’était la seule fois. La seule fois à Paris. La seule fois c’était le marathon. C’était un défi, un pari entre nous. On avait passé la nuit en auberge de jeunesse. Pas d’organisation ni de défraiement, on avait fait ça entre nous, juste pour le fun. Première fois le métro, première fois le Tour Eiffel, de loin. Première fois cette Continuer la lecture#anthologie #32 | marathonner

#anthologie #31 | l’aïeule

Je pourrais me mettre à leur place à tous. Je pourrais me mettre à sa place à elle. Elle est morte avant ma naissance. Tout ce que je sais d’elle c’est qu’elle a eu trois fils, tous sportifs, et qu’elle a presque traversé la Manche à la nage. En tout cas elle l’a tentée, et aurait pu la réussir sans Continuer la lecture#anthologie #31 | l’aïeule