A propos de Perle Vallens

Au cœur d’une Provence d’adoption, Perle Vallens écrit et photographie. Ecrire c’est explorer l’intime et le monde, porter sa voix pour toucher. Publie récits, nouvelles et poésie en revues littéraires et ouvrages collectifs. Lauréate du Prix de la Nouvelle Erotique 2021 (au diable vauvert) et autrice d'un livre de photographie sur l'enfance, Que jeunesse se passe (éd J.Flament), d'un recueil de prose poétique, ceux qui m'aiment (Tarmac), d'un recueil de nouvelles, Faims (Christophe Chomant) et d'un récit poétique et choral, peggy m. aux éditions la place. Touche à tout, pratique encore le caviardage, le cut up (image et/ou son), met en voix (sur soundcloud Perle Vallens ou podcasts poétiques), crée des vidéo-poèmes et montages photo-vidéo (chaîne youtube Perle Vallens)...

#écopoétique #10 | déguster une pierre

quel secret non effrité de la pierre son silencel’irrévélé se plisse en strates dans d’insondables replis lessivée rongée poncée par les pluies se laisse ravinerdégringole son unicité décrochée de la rochel’infime devenu pierre son appel clair entonne un chant inaudibledévoile l’invisible d’une discrétion d’une pudeurle signe d’une existence simple secrète effusion sa tension au creux de la paumela blessure au Continuer la lecture#écopoétique #10 | déguster une pierre

#écopoétique #09 | six pieds sous terre

D’une fente comme une plaie jamais cicatrisée on voit un filet de lumière et on imagine la descente en rappel dans les profondeurs. C’est descendre qui compte. Toujours plus loin, plus profond. Six pieds sous terre pour trouver du neuf ou ne rien trouver d’autre qu’un antérieur. Ou trouver quoi sinon soi-même ? Je pense au courage des premiers qui sont Continuer la lecture#écopoétique #09 | six pieds sous terre

#écopoétique #08 | D’amont en aval

Le regard humain oscille entre le haut et le bas, entre la rivière et le ciel où sont les vautours. Ils planent et de leur altitude ne doit se voir qu’un trait sinueux ponctué de taches vertes, des points se déplaçant, circulant sur la route qui borde l’eau vive, tranquille d’avant période de crue. C’est de ce côté-ci du bassin Continuer la lecture#écopoétique #08 | D’amont en aval

#écopoétiques #05 | dans la colline

Ce qu’il y avait avant, je le sais très bien. Plusieurs fois je suis venue par ici me promener. Ici, avant, il y avait des arbres, des chênes verts, des pins d’Alep, d’autres essences forestières. On s’y enfonçait par de petits sentiers ou l’on coupait à travers ronces. C’était à cet endroit un espace ombragé traversé de petits mammifères, de Continuer la lecture#écopoétiques #05 | dans la colline

#écopoétique #07 | et global et local*

ni surfaces asphyxiées ni sols lessivésni appauvrissement ni essoufflementni pesticides ni compactageni carottes calibrées ni délestage de fioulni quad ni épandage sauvageni fraises hors sol ni culture intensiveni résidus déviants ni empoisonnementni forêts défrichées ni arrachage de haiesni artificialisation d’espaces ni disparition d’espècesni refuges piétinés ni mégots jetésni arbres fallacieusement abattus d’un coup de hache dans la tête ni traces Continuer la lecture#écopoétique #07 | et global et local*

#écopoétique #06 | gros grain

Grisaille empierrée au-dessus des têtes grondeuse menace d’effondrement Son grain grossi percé à force d’enflerbaudruche d’un coup explosé son plomb lézardé en trombesciel de limon sous la peautombé à nos pieds avec la pluiegouttes pleines amples tremblantes Mouille-moi jusqu’aux premières cellules celles de ma naissance  L’eau se déverse plus drue, droite, donne du bâton, cingle le visage brouillé de gris, trouble regard du grand tremblement Continuer la lecture#écopoétique #06 | gros grain

#écopoétique #04 | Gorges du Toulourenc

A vue d’œil, il n’y avait qu’une chaussure par ci, un vieux tee-shirt par là, un peu comme tant de cours d’eau, autres gorges, autres voies terrestres ou aqueuses, et toujours les mêmes objets abandonnés, toujours les mêmes détritus. Lacets, sacs ou bouteilles plastiques, canettes de soda et de bière. Sans compter les déchets invisibles, excréments humains et canins, produits Continuer la lecture#écopoétique #04 | Gorges du Toulourenc

#écopoétique #03 | sauvage

Ici, pas de gazon net, ras, désherbé, rasé de frais. Pas d’allée de gravillon pavillonnaire. Pas de contour bétonné, de parpaings, de paysage empierré. Non, jardin est prairie voire friche, ses mèches rebelles du paysage, indompté. Est espace sauvage, prairie de mauvaises herbes, liserons, rumex et oxalis, pissenlits et prêles, plantain et trèfle…Les laisser monter haut, à graines, les laisser Continuer la lecture#écopoétique #03 | sauvage

#écopoétique #02 | Plein champ

Ils ont été abandonnés, rebus de plein champ, les vieux bidons rouillés, d’usages anonymes, incertains, de toutes tailles, éparpillés. Les enfants shootent dedans, escaladent, montent dessus, tentent de les percer, de les plier, de les réduire encore, jusqu’à compression, aux pieds. Et encore barres de fer, clous tordus, boulons et vis à ramasser, tiges arrachées à on ne sait quel Continuer la lecture#écopoétique #02 | Plein champ

#écopoétique #01 | le son des plantes

La patience et le silence. La croissance des herbes, leur extension dans l’espace vaste des prairies, la variation sensible graine-pantule-jeune plant dans le temps. Quelques semaines d’évolution qui ne se voient pas à instantanément l’œil nu, ni ne s’entend, du moins à l’échelle humaine. Indétectable. On a beau tendre l’oreille, rien. La vie végétative ne fait aucun bruit, à première Continuer la lecture#écopoétique #01 | le son des plantes