Divergences téléphoniques

Le jeune de chez Pascaline ne reçoit personne chez lui. Mais parfois, il court vers la cabine téléphonique. Il décroche et il dit souvent très vite : « c’est bien moi ». On ne sait pas grand-chose du jeune de chez Pascaline. Après son arrivée, il a passé plusieurs jours sans sortir. On voyait bien ça derrière nos rideaux, qu’il ne sortait pas. Continuer la lectureDivergences téléphoniques

Rien comme autre monologue mais en son for intérieur…

Rien qui ne vienne d’elle, tout à capter du vaste monde et, pour cela, les deux larges ouvertures n’ont rien de trous béants, ce sont deux aspirations immenses et vibrantes, sur lesquelles prennent leur essor de palpitantes ailes de nez. En son for intérieur : un tapis se déroule, il est rouge et de tissu épais, il recèle dans ses plis Continuer la lectureRien comme autre monologue mais en son for intérieur…

On ne peut peut-être pas saluer mieux que ça

Elle a pris de la liberté avec les salutations. Elle a bien fait claquer les premières, quand notre petite troupe a franchi le portillon de ciment délabré de cette concession de femmes. Elle a pris le temps de faire durer le premier « aori », celui qui répond à la proclamation d’arrivée des visiteurs. Elle a laissé le prolongement du -i accompagner Continuer la lectureOn ne peut peut-être pas saluer mieux que ça

Trop facile de me dire qu’ils ne sont pas moi

Rien ne l’oblige à tenir sa capuche tout le temps enfoncée sur sa tête. Mais même chez lui, il la porte sans doute ainsi. C’est vrai qu’il n’est pas encore très loin de l’âge des otites infantiles. Et puis il tousse rauque, je l’entends de temps en temps. Il doit passer de longs moments exposé au vent et au crachin, Continuer la lectureTrop facile de me dire qu’ils ne sont pas moi

Grenade dévisagée

Le visage du dernier instant était peut-être une grenade, avec le rouge du sang et les éclats de pare-brise comme des graines. J’ai caché son visage au fond d’un cahier, grand pour qu’il fasse comme un catafalque, épais pour que le froid n’y atteigne pas, même au cœur d’hiver. Le visage est peut-être resté intact, même au dernier instant, comme Continuer la lectureGrenade dévisagée

#11-Annotations en clé d’auteur

Quel est vraiment l’espace du gravier et l’espace de l’herbe, l’herbe qui s’appelle en ce temps chiendent et qui vient faire quelque chose qui ne s’appelle pas encore dessin puisque les dessins se caractérisent par de maladroites taches sur des feuilles alors qu’ici le gravier pointe, brille de certaines de ses facettes dures et blanches et s’enfouit sous les brisures Continuer la lecture#11-Annotations en clé d’auteur

#10-hypothèse Babudu

Hypothèse Babudu : à moment donné, changement de vie (le corps se prépare à l’écrasement-dilatation de l’avion). Un mendiant aveugle est dans l’aéroport, ce corps lui parle, par ses fourmillements et ses aspirations dissonantes. A partir de là, le corps tangueur de l’aveugle ne cesse de répéter cette histoire dans le hall de l’aéroport. Les corps helleurs des policiers restent à Continuer la lecture#10-hypothèse Babudu

#8, 56 ans divisés par 3 fois 27

27 septembre 1970 : encore l’époque des rentrées scolaires tardives. Premier dimanche d’après la rentrée. Je suis revenu avec les miens au jardin de l’impasse où il fait soleil comme si c’était encore l’été et les vacances. Et pourtant, depuis, j’ai entrevu la ville pour la première fois, ses soirées et ses lumières innombrables le soir. Je les vois encore amicales Continuer la lecture#8, 56 ans divisés par 3 fois 27