autobiographies #15 | fou des slangs

Longtemps je me suis parlé de bonheur. J’ai cru pouvoir le traquer dans l’aller-retour entre les traces du crime et les étagères à biscuits et à confitures. J’ai cru qu’il était possible de remonter jusqu’à l’accrochage de la corde à aller décrocher l’horizon. J’ai cru que reviendrait ainsi dans la bouche le goût de la gibelotte en même temps que Continuer la lectureautobiographies #15 | fou des slangs

autobiographies #14 | when all is ruin once again

Les façons de dire deviendront des ruines cachées. L’enfant au pantalon pied-de-poule dont l’écru est désormais jaune d’urine et qui dégoutte dans un fromage de tête du début des années soixante-dix ,même pas attendri par la circonstance. Le collégien assis au second rang, à gauche quand on regarde depuis le bureau des professeurs, à la place tout contre l’allée, exposé Continuer la lectureautobiographies #14 | when all is ruin once again

autobiographies #13 | SN et leurs voix

Lui, cette voix insaisissable paraissant naître sur toute sa surface lorsque le vent accompagne le rafraîchissement de l’air. Lui mais peut-être faudrait-il dire elle, cette voix qui ne se donne à elle aucun nom mais qui se mêle au peuple des créatures inspirantes, celles qui font parfois la haie d’honneur à l’enfant qui commence à rêver une fois que sa Continuer la lectureautobiographies #13 | SN et leurs voix

autobiographies #12 | vestibulaire

Les marques sont récentes. Un radiateur à bain d’huile a joué là aux autos tamponneuses. Il y a des lambeaux de tapisserie qui frisent et à certains endroits, ça plonge jusque dans le mur et pourtant il est dur, là, le mur, c’est l’ancien mur extérieur, on n’y a pas plaint le ciment ni les galets de Garonne, pas comme Continuer la lectureautobiographies #12 | vestibulaire

autobiographies #11 | segments bifides

Demest la girba deth hromatge esparricath al long de l’escalassa, que s’es facha berra coma cap davath de mandra damb resson e resson. Au milieu des gros morceaux mal digérés dans le carrelage de l’escalier, elle tente l’élégance d’un museau feutré prolongé de froufrous. Going towards the little declining path to the sport field, open. The yard is closed by Continuer la lectureautobiographies #11 | segments bifides

autobiographies #10 | élingue

Elle a bien retenu l’appellation. Elle pourrait en avoir faim. Elle en a plutôt mal à la tête. Elle n’y regarde pas de trop près. Elle sent la peinture fraîche. Elle tente de se rassurer. Elle sait bien dire fenestron, avec la bonne prononciation, et l’écrire aussi, avec cette graphie qui ne se devine pas forcément. Elle pense aux arbres. Continuer la lectureautobiographies #10 | élingue

autobiographies #09 | tour de passe passe passe

Bien campé au milieu, comme en un champ de ville. Petite parcelle, comme en un champ du sud. Semoir avisé. Y entrer par trois doigts, le petit reste à faire des arabesques. Landiro ! Le cri est lancé, il se diffuse bien au-delà des murs effrités. La petite calebasse du semoir est écornée, on la dirait bancale, comme la marche dans Continuer la lectureautobiographies #09 | tour de passe passe passe

autobiographies #08 | Triplieux

la cage d’escalier ; des plaques froides à la largeur des marches ; imitation marbre sans doute mais appellation courante de fromage de tête ; head cheese ; froid à y pleurer ; sous le regard du lucarneau à la vitre dépolie ; passage violent des phares à travers ; so violent ; des murs à oublier sans doute ; puisqu’oubliés ; forgotten for ever ; la porte avec l’oeil-de-boeuf ; une Continuer la lectureautobiographies #08 | Triplieux

autobiographies #07 | déporté au vestibule

Dans mon rêve, la mort m’avait placé là, au coude du vestibule, bon endroit finalement pour prendre en triple perspective l’ensemble des passages de la vieille maison. En glissant sur la droite, le passage est facile par la porte de la cuisine, toujours béante du plus loin de l’enfance mais toujours surmontée de ces carreaux encollés d’un plastique à facettes Continuer la lectureautobiographies #07 | déporté au vestibule

autobiographies #03 | au clair de l’arbre

Je voulais savoir intégralement ce qui se passait sous l’arbre rond, alors j’y installais mon duvet des nuits entières et je laissais accompagner mon immobilité par tous les mouvements qui rayonnaient autour du grand-gros hêtre, ce qui commençait par une certaine agitation de ses branches les plus hautes, bruissant avec une voix de papier et cela dégringolait peu à peu Continuer la lectureautobiographies #03 | au clair de l’arbre