A propos de Philippe Diaz

Philippe Diaz aka Pierre Ménard : Écrivain (Le Quartanier, Publie.net, Actes Sud Junior, La Marelle, Contre Mur...), bibliothécaire à Paris, médiation numérique et atelier d'écriture Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d'écriture, édité par Publie.net http://bit.ly/écrireauquotidien Son dernier livre : L'esprit d'escalier, publié par La Marelle éditions Son site : Liminaire

#40jours #21bis | Un héros dont vous êtes le livre

Étudiant, je venais très souvent travailler à la bibliothèque publique d’information, j’aimais fureter entre les rayonnages de littérature, de poésie, d’art, de cinéma et de photographie, j’emportais avec moi une pile d’ouvrages, une bonne dizaine à chaque fois, risquant à tout moment de les faire tomber, en quête d’une place assise et d’une table disponible. Je n’aimais pas trop à Continuer la lecture#40jours #21bis | Un héros dont vous êtes le livre

#40jours #23 | La flèche du temps

Je suis un projectile, une flèche, je fonce tout droit vers ma cible, une seule idée en tête, rien ne peut m’arrêter. Marcher d’un pas rapide dans la rue, sans prêter attention à tout ce qui m’entoure, ceux que je croise, je ne les regarde pas, il faut faire vite, il pourrait me distraire, j’entends le martèlement de mes pas, Continuer la lecture#40jours #23 | La flèche du temps

#40jours #22 | PCF comme Place du Colonel Fabien

D’où je suis, derrière la fenêtre de la bibliothèque, à mon poste de travail, lorsque je relève la tête de mon clavier ou détourne les yeux de mon écran. Depuis le deuxième étage de la bibliothèque, j’observe la rue en contrebas. Au fil de saisons. Dans les changements de lumière et de température, selon un invariable point de vue qui Continuer la lecture#40jours #22 | PCF comme Place du Colonel Fabien

#40jours #21 | Ville in vivo

« Fermez les yeux, ouvrez la fenêtre, ouvrez les yeux ; si la lumière ne vous convient pas, refermez les yeux, refermez la fenêtre, essayez une autre fenêtre ».Arthur Köpcke, Fluxus International & Co Jeter systématiquement les noyaux d’abricots qu’on mange dans son jardin, en visant toujours le même endroit, en attendant qu’un arbre pousse à cette place.Sur le rayonnage Continuer la lecture#40jours #21 | Ville in vivo

#40jours #20 | L’instant de la rencontre

On voudrait lui donner un seul nom. Donne tout ce que tu as. Lentement mais sûrement. Ça fourmille dehors. Ça se remplit, ça se remplit. On reste toujours suspendu. Sentiment cruel d’avoir perdu son temps. Comprendre le jour qui vient et qui va, marcher. Son ombre paisible. La lumière s’engouffre à travers les vitres. Qui voudrait avoir tout vécu ? Continuer la lecture#40jours #20 | L’instant de la rencontre

#40Jours #19 | Avec un temps retard

Café. Bruits de tasses en faïence qui s’entrechoquent. La vapeur du percolateur qui efface un temps bref toutes les conversations, leur brouhaha, en signe d’improbation. Invitation au départ comme un lointain souvenir du panache blanc des locomotives d’antan à vapeur dans les gares. Beaucoup de monde dans le café ce matin. Affluence. Certains mots des conversations ressortent. Linge. Ardeur. Désastre. Continuer la lecture#40Jours #19 | Avec un temps retard

#40jours #18 | Le grain de sable

Je reviens à la maison. À la sortie du village de Tournon Saint-Martin, dans l’Indre. Après avoir fait les courses avec ma grand-mère maternelle, Denise, c’est le rituel de la matinée chaque été pendant les vacances de mon enfance. Ma sœur nous accompagne. Est-ce qu’on se tient la main, je ne m’en souviens plus. Je ne crois pas me souvenir Continuer la lecture#40jours #18 | Le grain de sable

#40jours #17 | Métier est l’anagramme de mérite

Derrière son guichet, dans le courant d’air de la porte battante du supermarché, l’étroitesse de sa caisse, elle garde le sourire malgré l’inconfort de son fauteuil, les plaisanteries misogynes des clients, la mauvaise humeur des habitués qui ne trouvent jamais rien en rayon, qui se plaignent de la constante hausse des prix, du mauvais temps, du masque qu’il faut sans Continuer la lecture#40jours #17 | Métier est l’anagramme de mérite

#40 Jours #16 | Dérive immobile

Écrire dans les marges des livres que nous lisons comme nous déambulons (à la recherche d’un ouvrage ou d’une place assise pour lire ou travailler ou rêver), dans les marges des bibliothèques. L’écriture c’est un temps qui nous fuit, que nous n’avons de cesse de tenter de rattraper, au ralenti. Écrire pour arrêter le temps. Savoir ou fixer son regard. Continuer la lecture#40 Jours #16 | Dérive immobile

#40jours #15 | Je suis assis dans une pièce

Je me sens mal à l’aise. Je ne sais pas si je devrais le dire, si c’est bien raisonnable de l’avouer. J’entends des voix. Dans la rue, au bureau, à la maison, des voix proches ou lointaines, inconnues ou amicales, peu importe, ce ne sont pas des voix de personnes mortes, je ne les entends dans l’au-delà, non. J’entends des Continuer la lecture#40jours #15 | Je suis assis dans une pièce