A propos de Philippe Diaz

Philippe Diaz aka Pierre Ménard : Écrivain (Le Quartanier, Publie.net, Actes Sud Junior, La Marelle, Contre Mur...), bibliothécaire à Paris, médiation numérique et atelier d'écriture Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d'écriture, édité par Publie.net http://bit.ly/écrireauquotidien Son dernier livre : L'esprit d'escalier, publié par La Marelle éditions Son site : Liminaire

boost #05 | Voici venir la nuit

C’est une poussée secrète, cachée, une torsion interne à la lisière du corps juste au bord, des ombres derrière les rideaux. Un ébranlement sans contours. Une dilatation du silence. En rêve je vais t’y retrouver. Vaille que vaille. Cela fait déjà quelques minutes que je n’entends plus rien, désormais les voici rejetées. Quelque chose gronde en-deçà du son, et des Continuer la lectureboost #05 | Voici venir la nuit

#boost #04 | Faire face

Tenir tête — face à l’incertitude — lutter contre malgré le doute — Le tremblement de ma lèvre supérieure — Même si on se sent plus ou moins seul — On ne relève pas ce qui vient — Il s’insinue dans chaque faille — ronge les contours du jour — détruit les certitudes les unes après les autres — Il Continuer la lecture#boost #04 | Faire face

# Boost #03 | Un vide qui rien ne comble

La gorge se serre sans prévenir. On se croyait en sécurité tout à coup l’incertitude nous envahit. Ça commence par des picotements dans la nuque, avant de descendre jusqu’au ventre, s’insinuant par ondes successives, lentement, sans bruit, à travers tout le corps. Les muscles tendus, les épaules endolories, l’air se comprime brusquement dans la poitrine. Rien ne bouge, pourtant tout Continuer la lecture# Boost #03 | Un vide qui rien ne comble

#Boost #02 | Ouvrir la porte

Avancer dans un long couloir un peu sombre les murs défraîchis réverbérant à peine la lumière tremblante d’ampoules fatiguées. Ouvrir les portes qui se présentent les unes après les autres chaque battant grinçant révélant un univers figé dans le temps traces et souvenirs entremêlés. Chercher l’issue le moyen de s’échapper de ce lieu dans lequel on se sent enfermé poursuivant Continuer la lecture#Boost #02 | Ouvrir la porte

#Boost #01 | La terre est pleine de mots

ST1 La terre est là, elle s’étend, s’allonge sous le ciel, elle recouvre tout. Rien ne peut l’arrêter. Elle s’efface sous les pas. Sous le pied, sous la paume, le souffle, elle tient, puis elle cède, mais elle résiste toujours. Elle roule, elle glisse, elle se dérobe. Elle fuit et revient, toujours là, insaisissable. La terre porte, la terre pèse, Continuer la lecture#Boost #01 | La terre est pleine de mots

#BOOST #00 | 48°53’16.4″N 2°20’08.7″E

Ce n’est pas le bout du monde. C’est un monde à part, en retrait. Un lieu secret découvert par hasard. Rien ne trahissait l’existence de ce passage clandestin, ce raccourci fermé par une lourde porte munie d’un digicode. C’est un bout de monde à l’intérieur d’un autre, un hameau enchâssé au cœur de la ville. Il permet de traverser d’un Continuer la lecture#BOOST #00 | 48°53’16.4″N 2°20’08.7″E

#LVME #04 | du sol au plafond

Les murs en crépi blanc, le carrelage beige, marqué d’innombrables traces, éclats et fissures, laissent transparaître l’ancienneté de cet appartement en vente depuis plusieurs mois dans l’agence immobiliaire du quartier. Un papier peint à rayures jaune pâle et vert citron tapisse les murs, le sol est recouvert d’un parquet en chêne blanchi. La couleur gris anthracite des murs de la Continuer la lecture#LVME #04 | du sol au plafond

#LVME #3 | cuisine équipée

C’est une cuisine équipée. Tous les meubles de la cusine au revêtement mélaminé ont la même couleur, vert tilleul sur le devant et blanc sur le dessus. La plupart des objets dans la cusine sont rangés à l’intérieur des meubles. Rien ne traine, tout est net et propre. Sous l’évier en inox méticuleusement nettoyé pour ne laisser aucune trace d’humidité, Continuer la lecture#LVME #3 | cuisine équipée

#LVME #02 | La ville et ses fantômes

Sur la devanture d’entrée de l’immeuble, un ouvrier agenouillé frotte vigoureusement le mur pour tenter d’effacer un tag, épais et tourmenté, peint en noir la nuit précédente. C’est le propriétaire de l’appartement du rez-de-chaussée qui l’a remarqué le premier en sortant faire ses courses ce matin et qui l’a signalé à la Mairie. Le netttoyeur porte une combinaison tachée d’anciennes Continuer la lecture#LVME #02 | La ville et ses fantômes

#LVME #01 | à bout de souffle

Un courant d’air fait trembloter le voilage blanc à galon fronceur derrière la fenêtre entrebâillée, la porte d’entrée vient sans doute d’être ouverte pour répondre à l’appel inattendu de la sonnette, deux coups brefs dont on perçoit encore le tintement lointain, le facteur, un voisin ? Le léger tissu blanc est aspiré vers l’arrière, tiré vers le plafond de la Continuer la lecture#LVME #01 | à bout de souffle