A propos de Patrick B.

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#enfances#09 | quelques chambres

Ce n’est pas un rectangle, pas un carré, pas un cercle, c’est un polygone, si l’on suit la plinthe celle-ci se brise en segments consécutifs, avec, à chaque changement de direction, des angles plus ou moins aigus ou obtus.Un grand lit, placé au milieu d’un mur car on ne pouvait pas le placer dans un coin, aucun coin convenable ne Continuer la lecture#enfances#09 | quelques chambres

#enfances #08 | trois moments en suspens

Pendant que grand-père s’enferme dans la chambre pour faire la sieste, grand-mère fait la vaisselle, range la cuisine, puis elle vient à la salle à manger, baisse le son de la télévision et dit : Puis, sans attendre de réponse, elle ouvre le bas du buffet et prend le jeu, une grosse boite en bois qui lorsqu’on l’ouvre d’un côté présente Continuer la lecture#enfances #08 | trois moments en suspens

#enfances #07 | chambres à air

Avant que je n’oublie son nom de la même façon que j’ai oublié son visage, sa voix, sa corpulence, son odeur, et, pour en arriver à lui ou à elle, à cet objet fascinant tant il recèle encore de potentiel pour fabriquer toujours, au sein de l’ennui, une diversion, cet objet si insignifiant pour mon entourage à cette période de Continuer la lecture#enfances #07 | chambres à air

#enfances #06 | Des voix fantômes à présent

Peu assurée, mais parfois tout de même oui , dans sa volonté de fermeté surtout et qui doit lui couter beaucoup, la voix de ma mère. Les intentions souvent contradictoires de celle-ci. Si différente en présence des autres, ou quand elle veut nous gronder, nous rappeler les règles, que lorsqu’elle s’ approche du lit, son visage tendu vers un front, Continuer la lecture#enfances #06 | Des voix fantômes à présent

#enfances #05 | Liste de merveilles dans l’enfance

Le rai de lumière, la porte de la chambre qui s’ouvre, sa silhouette, c’est elle. Et le bisou du soir sur le front, la joue ; ce baiser qui rend invulnérable pour traverser la nuit, rejoindre l’aube prochaine. Tout ce qui surgit de l’ombre en pleine lumière et doucement le fil de vierge qui passe lentement au dessus de toutes Continuer la lecture#enfances #05 | Liste de merveilles dans l’enfance

#enfances #04 | Terrassé par la fièvre

Le mot «terrassé» provient certainement d’un de ces livres de contes dont j’étais extrêmement friand entre 7 et 9 neufs ans. Le héros s’y retrouve toujours terrassé par les épreuves. Et quand j’essaie de me figurer ce mot c’est un espace plat recouvert de pierres plates, de planches, tout à fait comme on peut se figurer une véritable terrasse. Chose Continuer la lecture#enfances #04 | Terrassé par la fièvre

#enfances #03 | Aveuglé par le rêve

Aveuglé. Qui me le dit. Sinon celle ou celui qui reste invisible. Imaginant, fuyant, courant parfois à perdre haleine, descendant l’escalier en colimaçon quatre à quatre pour voir le dehors, le ciel, vaste, immense et dessous les collines. La brise sur les joues sentir. Aveuglé, mais comment et pourquoi. Le repli de l’œil, le retournement, l’isolement, l’invention, le refus. On Continuer la lecture#enfances #03 | Aveuglé par le rêve

#enfances #02 | coffres, boites et tiroirs de l’enfance

La case. Un pupitre à plan légèrement incliné avec dessous une case où ranger les livres, les cahiers. Il y a dans un angle un encrier de porcelaine blanche, et aussi une rainure un peu plus loin sur le plan de travail pour placer un porte-plume. Il faut tendre un peu le bras pour attraper le manche, attendre que l’encrier Continuer la lecture#enfances #02 | coffres, boites et tiroirs de l’enfance

#enfances #01 | Portraits à hauteur d’enfance

Les Gassion En semaine l’enfant est déposé chez les concierges. Tout le monde entre, il n’y a pas beaucoup de place dans l’ascenseur. il y a une odeur de graisse et d’encaustique. La porte se referme doucement, lentement il faut attendre, être patient . Puis il y a un clic, signe que tout est paré à la descente et la Continuer la lecture#enfances #01 | Portraits à hauteur d’enfance

#enfances #00 | des pertes comme prologue

Les saisons arrivent, les saisons s’en vont, les saisons reviennent, elles reviennent à peu près semblables les unes les autres d’une année à la suivante.  Cette régularité du temps, ce rythme sur quoi s’appuie le travail de la terre, des champs, l’enfant l’apprend par corps, par coeur, par sensations. On peut il le sait humer dans l’air l’arrivée de l’automne, Continuer la lecture#enfances #00 | des pertes comme prologue