A propos de Nathalie Holt

voilà ! ou pas

#anthologies #17(2) | les jours passent et

Ce 12 avril, au 46 rue Hippolyte Maindron, je pousse la porte d’un atelier que je crois être celui de Karol un graveur polonais, ami d’ami, qu’il faut ravitailler en vin et cigarettes depuis qu’il a chuté d’un échafaudage. Dans la lumière diffuse, sous la verrière, une femme est assise le buste nu. Tout à fait immobile; sa poitrine irradie Continuer la lecture#anthologies #17(2) | les jours passent et

#anthologie #17 | rêve et

dans le rêve elle porte une robe de gaze, elle avance vers moi , ses pieds sont nus, de verre il semble; s’ils se brisent la cloche tintera; et la fenêtre vole en éclats. Dehors il neige, de gros flocons échevelés, légers comme des feuilles: Viens, me dit Sylvia, il y a du lait et des biscuits, tu ne sentiras Continuer la lecture#anthologie #17 | rêve et

#anthologie #11 | (quand même écrire pas la tête)

le coffre immense un carton et la petite valise la sienne robe et paire de chaussures qui ne serviront plus vitres sales Au soir de pluie vaincue et pierres lavées la rue prend teintes de couchant volets et murs repeints d’ombre Juin chante sans chœur et vers la place comme de poussière rose un nuage traversant l’amer J’enclenche la ceinture Continuer la lecture#anthologie #11 | (quand même écrire pas la tête)

#anthologie #10 | courir

À six ans elle écrit le mot ciel avec un s. elle tient son crayon de la main gauche, elle ne voit pas partir la gifle : après elle esquive. Un trois ou quatre de mai : elle nait – quatre sur les papiers, trois dit le corps de la mère– ; sur une photographie du salon on voit le visage Continuer la lecture#anthologie #10 | courir

#anthologie #09 | le chapiteau

j’ai pris à droite c’est tout ; à droite en direction de la boulangerie qui fait du pain de pauvre, – du pain de taulard , disait mon père – ; c’est vers le nord, très vite ce n’est déjà plus tout à fait la ville. Sur le parking du garage en face de la boulangerie, Max préparait sa voiture Continuer la lecture#anthologie #09 | le chapiteau

#anthologie #08(2) | en se levant

il était là depuis au moins six heures, penché sur le loquet de la porte de ma chambre qui ne voulait pas s’ouvrir et, voyant ma figure désolée, il a dit : si vous envisagiez ne serait-ce qu’un instant la chose du point de vue de la porte. Malgré la sûreté de ses gestes rien n’y faisait. Je savais que si Continuer la lecture#anthologie #08(2) | en se levant

#anthologie #08 | la chambre

c’est bizarre, me dis-je ; il semblait que la porte avait glissé de quelques centimètres sur sa droite et qu’elle s’était soulevée – oh, mais de presque rien. Quelqu’un qui n’aurait jamais dormi là ne l’aurait sûrement pas remarqué. J’aurais pu aller chercher un mètre  pour vérifier seulement mes pieds avait rétréci et j’avais peur en me levant de perdre l’équilibre. Il Continuer la lecture#anthologie #08 | la chambre

#anthologie #07(2) | la baie

La vitesse avec laquelle la lumière remontait; j’avais éteint la lampe, mais, à cause de l’écran de l’ordinateur allumé, je ne pouvais échapper à mon reflet; derrière le vitrage quelque chose tremblait, était-ce mon reflet ou le feuillage qui tamisait la vue en plongée sur la baie; était-ce ma peur de voir venir le jour; sur la vitre les poussières Continuer la lecture#anthologie #07(2) | la baie

#anthologie #07(01) | un lampion

on attendait la nuit, le grand noir du ciel bleu-noir, on se disait pourvu qu’il ne pleuve pas, car tout serait gâché – et il pleuvait parfois- ; il y aurait la fanfare, les bonbons sur le port, et le dessert qu’on mangerait en rentrant en s’éclairant à la bougie pour faire durer la fête. Comme pour la pêche – Continuer la lecture#anthologie #07(01) | un lampion