A propos de Nathalie Holt

Rêve de peinture. Quarante ans de scénographie plus loin, écrit pour lire et ne photographie pas que son lit.

#P7 (vers #P8) Au bois d’avril

C’est au bout d’un chemin après qu’on a quitté les pins — leurs fûts peignés de rose, d‘orange Fauve. Tu dépasses sur ta gauche le grand chêne scarifié. L’écorce brûlée vive comme un Soulage cylindrique. C’est après le grand chêne, que tu la vois enfoncée dans  le hallier— sa bécane avec son guidon en bélier—  et lui se perdre dans Continuer la lecture#P7 (vers #P8) Au bois d’avril

#L6 Têtes mortes c’est le titre

Longtemps qu’il dort tout habillé. Parfois en manteau au-dessus du drap. On le dirait prêt à partir. Il ne ferme pas les volets. Ni les rideaux. Il dort par à coups ou par quart comme les marin. Sommeils entrecoupés d’éveils.  Et scruter l’obscurité. Il est aux aguets sans aucune volonté de l’être. Il a l’œil et l’ouïe et l’odorat d’une Continuer la lecture#L6 Têtes mortes c’est le titre

#P6 Seule en jours

 » dans une lumière grêle peut-être mais pénétrante «  Franz Kafka – Journal Dimanche« Il faut que la pointe des doigts frôle les talons » dit la voix de l’écran.  Au plafond la boule chinoise oscille. Plus tard dîner dans le jardin. Eux et moi. Leur couple au long cours. Son pragmatisme. Elle dit souvent: À quoi ça sert ? Verbatim est un Continuer la lecture#P6 Seule en jours

#L5 pour la litanie des noms pour un monde qui vacille par grossissement ou ellipse avec la sidération des blancs

De là il ne voit pas qu’ils se tiennent assis sur des pierres, des caisses, des pneus ou simplement accroupis culs calés aux talons. Il ne voit pas comme la terre brille du verre pilé de l’ancienne décharge. Les bêtes un temps c’est là qu’on les parquaient. L’herbe s’arrangeait du métal et du verre, des mares de cambouis, des charniers Continuer la lecture#L5 pour la litanie des noms pour un monde qui vacille par grossissement ou ellipse avec la sidération des blancs

#L4 – Les absents. reprendre préciser

Les porter. Comme porter ses morts. En soi ( juste repliés dans l’oubli ) et parfois ils chuchotent, repassent en songe ces livres. Comme des morts. À cette différence qu’ils peuvent revivre indéfiniment sous le regard: ces livres… Sophie, Copperfield, Vendredi, Karenine, Muichkine, Macha, Juliette, Marguerite, Meaulne, Eden, Ismael, Queequeg, Lola Valéry Stein, Aline, Lenz, Karl… me souvenir que je Continuer la lecture#L4 – Les absents. reprendre préciser

#P5 Vous dormiez ?

Battement temporal sourd – Sifflement dedans loin – Bradycinésie oculaire – Larmoiement: comme du sable – Paupière clignement – Tête  sac de pierres Ça oscille. Ça hoche. Ça bascule pas ad hoc (c’est le propos) : te porte-à-faux. Ça disjoncte : Attention tu plonges. De sommeil ça vacille. Furtif, assez pour envoyer dans le décor (pour ne plus dormir il faudrait  Continuer la lecture#P5 Vous dormiez ?

#P4 — Rire comme une baleine et finir en queue de poisson pour devenir chèvre à force de crier au loup comme donner sa langue au chat pour lui mettre la puce à l’oreille? Faudrait pas chercher à lever un lièvre quand on a d’autres chats à fouetter

— En réalité… Et je ne peux le dire qu’à toi, j’ai plus ou moins… aimé. Plutôt moins que plus… Avoue que toi aussi… Non ?  C’est au démarrage que ça m’a semblé un peu à côté… Trop lent. Enfin… plus ou moins… (Quoique ?) En tout cas c’est incomparablement plus juste que la première fois… si tu vois ce que je Continuer la lecture#P4 — Rire comme une baleine et finir en queue de poisson pour devenir chèvre à force de crier au loup comme donner sa langue au chat pour lui mettre la puce à l’oreille? Faudrait pas chercher à lever un lièvre quand on a d’autres chats à fouetter

#comme | je te regarde comme

Je te regarde comme un chien. Je te regarde comme ce chien pendu au rétroviseur de ton automobile. Je te regarde comme lui qui ne peut pas te regarder. Qui est une chose. Je te regarde comme une chose. Comme ce machin chose de chien d’automobile — la tienne. Je te regarde comme en leasing un jour de courses et Continuer la lecture#comme | je te regarde comme

#L3 Nulle part

être mouche plutôt que bouche suis parti. Croire que tout peut commencer parce qu’on est arrivé nulle part. « Pars. Pour toi il est temps » il l’a dit. Je suis monté dans le premier train ; un billet pour T.  (Tabula rasa, Tipaza, Terezín. Tiepolo. Violon. Noce. Ghetto) Le doigt  posé au hasard sur la carte. Un arrêt en surplomb de la Continuer la lecture#L3 Nulle part