A propos de Nathalie Holt

Rêve de peinture. Quarante ans de scénographie plus loin, écrit pour lire et ne photographie pas que son lit.

#L10 L’atelier

Son atelier représentait tout pour moi, pour eux rien, je veux dire pour eux ses enfants. Je pense qu’ils se moquaient de l’atelier; du point de vue de son œuvre je veux dire. Cet atelier inséparable du travail qu’y accomplissait mon maître, celui que je chérissais comme un père. C’est la valeur marchande de l’atelier, et uniquement elle, qui intéressait Continuer la lecture#L10 L’atelier

#P10 d’encre en fumée et d’arbres morts

Elle replaça le fauteuil derrière le bureau, l’accoudoir lui resta dans la main : Un champignon attaque les châtaigniers et les chênes. Il les tue: Il attaque l’arbre par la racine et lui déverse un jus noir. La maladie de l’encre, il parait. Dans la forêt ils ont coupé des centaines d’arbres. Anna regardait par la fenêtre. Elle regardait l’arbre Continuer la lecture#P10 d’encre en fumée et d’arbres morts

hors-série #2 | Au risque de le perdre, suivi de: une effraction

Cette façon de dire qu’on n’entendrait plus; qu’elle en avait reçu un coup — enfin dans ce sens là on ne l’entendrait plus : Il y a tant d’objets qui se font sans à présent. Elle eut un mobile et trouva même cela épatant : Pouvoir marcher en te parlant — un temps il y avait eu les « accordéons » qui permettaient d’aller Continuer la lecturehors-série #2 | Au risque de le perdre, suivi de: une effraction

#L9 Un havresac pour une vie et la corde pour se pendre entre le tendon calcanéen d’Achille et les tendons du muscle fibulaire

« Jamais je n’ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant été moi, si j’ose ainsi dire, que dans ceux ( les voyages) que j’ai faits seul à pied. La marche a quelque chose qui anime et avive mes idées : je ne puis presque penser quand je reste en place… » Rousseau Confessions Il peut continuer à pied  mais Continuer la lecture#L9 Un havresac pour une vie et la corde pour se pendre entre le tendon calcanéen d’Achille et les tendons du muscle fibulaire

#P9 Il faut la regarder comme l’image trouvée sur le stand des quais

C’est une image extraite d’une cantine de plastique translucide de couleur orange où sont jetées en vrac, toutes époques confondues,  des photographies familiales. C’est un petit tirage, 8cm sur 10cm5, sur un papier mince et mat, dont les valeurs sépia dénotent une époque lointaine. C’est une photographie de plein air, attrapée au vol d’une journée ordinaire: un homme et un Continuer la lecture#P9 Il faut la regarder comme l’image trouvée sur le stand des quais

#L8 – Pariétal

H Horaires d’hiver, de printemps et d’été  les saisons sont biffées au cutter et  le mur de l’abribus s’effrite. Il scrute le mur, la truelle a gâché sans lisser : pointes dures, cailloux amalgamés, sillons; mur qui se hérisse, se creuse, se troue et dans leur cadre les horaires jaunis : les chiffres déchirés à la lame — 08H45 le lundi Continuer la lecture#L8 – Pariétal

#P8 (suite) — Given under my hand…

Tu nais deux mois trop tôt on te mets dans une boite à chaussures. Coton, cocon. Tu survis. Tu nais d’elle qui ne te veux pas. Qui saute un jour de sa fenêtre, se manque, te manque. – que  l’enfant irait  dans la boite – irait dans le coton – tu as dit –  elle  qui voulait un ange – Continuer la lecture#P8 (suite) — Given under my hand…

#P8 bis – à tu tête

Tu crois l’entendre.  Bruits d’une foule  — non pas sa voix — dans la foule, derrière la voix qui, annone tu crois entendre son pas. Tu crois, c’est tout. Tu dis, je crois. Puis je me suis trompée.Tu portes toujours la même robe. Elle s’effiloche. Te montre dans ses jours ; que tu oublies de laver. Tu restes des jours sans Continuer la lecture#P8 bis – à tu tête

#P8 E.W.H : Report of the death of an american citizen

Tu nais en Amérique un 29 juillet 1892. Tu meurs un 6 janvier 1930 d’une hémorragie cérébrale à l’Hôpital civil d’Ixelles: 61 rue du cygne en Belgique.Tu as 37 ans et 5 mois. Le sang envahit ta tête. « decedent was indigent at the time of is death and left nothing but a few warm clothes » Le défunt était indigent au Continuer la lecture#P8 E.W.H : Report of the death of an american citizen

#P7 (vers #P8) Au bois d’avril

C’est au bout d’un chemin après qu’on a quitté les pins — leurs fûts peignés de rose, d‘orange Fauve. Tu dépasses sur ta gauche le grand chêne scarifié. L’écorce brûlée vive comme un Soulage cylindrique. C’est après le grand chêne, que tu la vois enfoncée dans  le hallier— sa bécane avec son guidon en bélier—  et lui se perdre dans Continuer la lecture#P7 (vers #P8) Au bois d’avril