A propos de Nathalie Holt

Rêve de peinture. Quarante ans de scénographie plus loin, écrit pour lire et ne photographie pas que son lit.

autobiographies #08 | Dimanche et le hangar à poules.

C’étaient les gouters dîner du dimanche autour de la table de la salle à manger; cette table trop grande pour la pièce; cette pièce trop petite pour contenir tant de monde; tant de chaises ; les paille et bois; les lourdes à montant chantourné; les pliantes en métal; toutes branlantes ; en moyenne cinq adultes et six enfants, souvent plus, autour de Continuer la lectureautobiographies #08 | Dimanche et le hangar à poules.

autobiographies #07 En portes

Dans le nouvel appartement, la porte de la chambre où désormais tu dors — ta chambre. La porte qu’ils laissent entrouverte pour que tu t’habitues. L ‘espace entre la porte et le mur que tu réclames pour que la lumière du couloir entre. L’angle très précis que doit prendre cette porte ouverte; sans quoi tu ne dormiras pas. La porte du Continuer la lectureautobiographies #07 En portes

autobiographies #06 | Roma Termini

… c’est à quai : suite d’aquariums en lueurs jaunes, numéros de voiture rouges ( ou blancs? ), marchepieds hauts — Rome terminus? c’est là, oui… l’appel dans la nuit d’il y a cinq jours (— Damien? — Si, é morto), qui ouvre la nuit: Paris/Rome/Roma/Parigi… c’est monter sans bagage, juste un sac de nylon (brosse à dent, à cheveux, un Continuer la lectureautobiographies #06 | Roma Termini

autobiographies #05 | réécriture d’entre les mots (en cadavre exquis)

je racontai un jour à l’arbre qu’il arrivait que l’on voie des fruits pendus qui ne venaient pas d’eux les arbres. Des fruits rapportés, racontai-je, et de loin on les prends pour de vrais fruits: » Southern trees bear a strange fruit blood at the roots Black bodies swinging in the southern breeze Strange fruit hanging from the poplar trees » Je Continuer la lectureautobiographies #05 | réécriture d’entre les mots (en cadavre exquis)

autobiographies #01 | lieux d’un jour ou deux d’avant 1975

Pendant qu’il tourne un filmLa chambre du rez de chaussée c’est à Nice chez un mort, la fraîcheur des dalles . La fille des châtelainsDans les combles l’enfilade de greniers en musée de poussières. Un scaphandre. Une malle. Des robes pendent. Choses qui parlent. Sur la soie du paravent un groupe de femmes et leurs ombrelles. Par la lucarne ovale Continuer la lectureautobiographies #01 | lieux d’un jour ou deux d’avant 1975

autobiographies #03 | Strange Fruit

Quand il est parti j’ai connu un arbre et je l’ai aimé. Dans mes bras qui n’en menaient pas large, j’ai serré le vieil arbre;  sa peau contre ma joue, et son odeur je l’ai connue. Cet arbre qui se dressait au carrefour de la forêt où je marchais chaque jour, il était là qui ne demandait rien. Comme poser Continuer la lectureautobiographies #03 | Strange Fruit

autobiographies #02 | la femme de Paul et autres figures

1– La femme de Paul Ils disent : « c’est le portrait de Michèle Morgan », ce sont les yeux: « elle a de beaux yeux ». Des jambes interminables qu’elle montre. Châtain très clair ou blond foncé naturel. Grande pour l’époque, une silhouette de mannequin : petit 40 dans le haut et grand 36 dans le bas; sa forte poitrine rarement découverte. Le grain de beauté qu’elle Continuer la lectureautobiographies #02 | la femme de Paul et autres figures

#P12 | Y a pas le feu suivi de…

1 un Calder pas plus haut que ma tête, tirage réduit de celui qui se trouvait aux pieds des tours à New York (1983) 3 de l’eau enfermée qu’on pourrait prendre pour la mer 5 deux enfants après un pigeon dans l’allée qui longe le lac comme deux enfants après un pigeon dans l’allée des Maillol aux tuileries 6 une Continuer la lecture#P12 | Y a pas le feu suivi de…

#L12 | la nuit bue quand il nuit

pensez à une chose, une phrase du texte que vous l’ayez ou non écrite , enfouissez-là sous la terre, attachez la chienne qu’elle n’ aille pas aussitôt la déterrer — qu’elle prenne la phrase pour un os est une probabilité —, fermez les yeux puis laissez le soleil descendant caresser votre joue. Ne pensez pas qu’il est trop tard… il Continuer la lecture#L12 | la nuit bue quand il nuit

#P11acousmatique

4h12 tu te tournes vers le réveil de voyage posé loin du lit. Sous la fenêtre de l’hôtel — gare de Bourges— l’alarme. Nappes sonores, matières fondues à ta peau amoureuse, aux myrtilles grosses comme le poing qui éclatent sous ta langue et ce bruit de succion. Sirènes au levant. Prières d’aube d’été. Échos. Démembrement de la ville. Cacophonies. Silence! Continuer la lecture#P11acousmatique