A propos de Nathalie Holt

voilà ! ou pas

#ecopoetique #09 – 2 | septembre descendre

Descendre elle a dit. Je voulais te le raconter: descendre à une lenteur vertigineuse sans toucher le fond, jamais, ce serait trop simple : tuez moi. Descendre elle l’a dit, descendre encore, elle le disait, pas à moi cependant je n’étais pas née pour, mais elle l’a dit, on ne peut pas nier : descendre et pas de fond où Continuer la lecture#ecopoetique #09 – 2 | septembre descendre

#écopoétique #09 | remembrance

La cage noire d’un théâtre fut longtemps mon centre du monde, abri atomique de carton-pâte ou navire immobile. En Région Centre, longtemps. On y parlait encore en francs, un français sans accent – si vous le dites . Bonjour – c’est à Bourges fin des années quatre-vingt, le 9 novembre 1989 le mur de Berlin tombera, aujourd’hui c’est le 7 Continuer la lecture#écopoétique #09 | remembrance

#écopoétique #09(B)| papier peint

au début on gratte avec l’ongle, on tire le plus délicatement qu’on peut. Un lambeau vient ; puis un autre : des lanières de plus en plus régulières . On déchire, le geste se précise – la poussière vole. Une première couche de papier, ici un motif de fleurs, un mètre carré tout au plus : en deux heures c’est Continuer la lecture#écopoétique #09(B)| papier peint

#écopoétique #08 | côte sauvage

Il brume; un rideau vaporeux au confluent des lignes de fuite, amollit les blockhaus. À droite le ciel moutonne. Les piétons, ils sont rares, marchent dans l’autre sens en direction du phare, ils ne s’alarment pas de la présence d’une bicyclette qui roule sans se presser : interdit aux vélos, signale un pictogramme à chaque intersection ; sur arrêté préfectoral Continuer la lecture#écopoétique #08 | côte sauvage

#écopoétique #07(02) | après le pont

mais le ponton de l’ancien débarcadaire ou le pont et loin les navires de charge, ni l’arbre ni la cabane ni le bonhomme de sable mais le hamac la balançoire les lanternes et les tables ou la plage qui s’étend en se tournant un peu à droite et le cri des oiseaux et le cri d’un petit qui remonte en Continuer la lecture#écopoétique #07(02) | après le pont

#écopoétique #06(02)| mes pluies automatiques sans impératif

PHARE Les jours de pluie nous montons le phare des Baleines: l’escalier en colimaçon . Là-haut le vertige nous prend. On ne voit pas loin sur la mer à cause de la brume. Le petit phare a disparu. Mon frère râle comme à chaque fois, il voudrait manger du camembert et voir des hélicoptères. La lampe du phare est énorme, à Continuer la lecture#écopoétique #06(02)| mes pluies automatiques sans impératif

#ecopoetique #06 | souviens-toi

je roule à contre vent dans ce K-Way de marin déchiré et trop grand; mon bonnet pèse comme la fonte ; l’eau trempe ma poitrine, elle inonde ma bouche ; je vois trouble. Loin devant c’est la brume; l’air aux relents de varech et de laine mouillée fume. Les flèches cinglent, je ruisselle . Mes mains endurcies au guidon semblent Continuer la lecture#ecopoetique #06 | souviens-toi

#ecopoetique #05 | Ermitage

Entre deux trous une maison rouge. Juillet 2015 elle avait des fleurs et des rideaux. Septembre 2024 à l’angle de la rue du général Leclerc et de la rue de l’Ermitage un volet pend. Croissance démographique post confinement: on abat. Trous sur trous la ville monte en parpaings. Plus de trous – comme dans un gruyère-, plus de propriétaires. Appartements Continuer la lecture#ecopoetique #05 | Ermitage

#écopoétique #03 | Moune en tablier

Œillets de poète, pivoines, dahlias, et roses. Lilas. Terrasse décatie, lézarde de murs. Un escalier de ciment floqué de mousse – je m’y asseyais, je l’observais . La pente du chemin de pierre court vers la route où vont mourir les chats. Le pommier a fleuri ; elle se redresse ciseaux en main: ciboulette et menthe, le jasmin dort encore. Le Continuer la lecture#écopoétique #03 | Moune en tablier