A propos de Nathalie Holt

Rêve de peinture. Quarante ans de scénographie plus loin, écrit pour lire et ne photographie pas que son lit.

#40jours #03 | se rue et s’école (Samuel Beckett)

« parlez moi du sous-sol », dit le personnage; je cherche l’arbre qui fera l’arbre, je couvre la scène avec une herbe artificielle, raphia teint cousu brin par brin qui sent le foin, lés de Deux mètres sur 10 qui couvriront les 80 m2 de la scène. Je lis premier amour sur un banc. Je vois ma grand-mère dans une poubelle et Continuer la lecture#40jours #03 | se rue et s’école (Samuel Beckett)

#40 jours #2 | Lieux sans état

Colombes (92700) Du premier étage vers le rez-de-chaussée dans l’immeuble d’en face derrière le voilage une dame fume et joue aux dames, l’index jauni de la dame déplace un point noirBarbès Rochechouart (7509) Du sixième étage sous les toits vers l’autre aile de la cour au moins six fenêtres avec de petits balcons, derrière des appartements, derrière encore le couloir Continuer la lecture#40 jours #2 | Lieux sans état

#40jours #01 | Petite parcelle poussière

…plus près encore (non tu ne peux pas); fils, fuseaux, doigts ; (plus près, tu veux voir). Non ce n’est pas un petit pan de mur jaune qui pend : fils rouges, fils blancs, pelotes filaments; ni lait, ni sang; filaments de soie qui dégorgent de la boite à ouvrage comme un coussin ou un gros coquillage qui bave. Et ce livre Continuer la lecture#40jours #01 | Petite parcelle poussière

#40jours #prologue | perpendiculaire à la nuit et notes de ville

Sa surface lisse grand rectangle nimbé d’images passantes plus ou moins denses silhouettes qui se pressent que tu frôles ce flux comme la section d’un film en continu cet écran miroir qui cache tu le pressens un poste d’observation car ici dans ce couloir tout est zones de surveillances : la glace sans tain du couloir de la gare du Continuer la lecture#40jours #prologue | perpendiculaire à la nuit et notes de ville

transversales #06 | à travers la vitre d’un jardin de juin et fait matin– d’un trait

C’est traverser le jardin et entrer dans le parallélépipède de verre. Beaucoup d’oiseaux et on ne sait pas vraiment d’où proviennent leurs sons. Les vitres avec leurs impressions opaques (pluies et vents fossiles) se colorent aux premiers rayons du matin, elles attrapent les verts du jardin. Devant moi quelques découpes d’azur entre les feuilles. À droite le ciel se voit Continuer la lecturetransversales #06 | à travers la vitre d’un jardin de juin et fait matin– d’un trait

dialogue #05carver III -oui

C’est à l’arrêt du bus. Elle lit. L’homme s’avance et lui demande si elle veut bien venir. — Avec moi. L’accent. La voix. Après elle lève les yeux. Elle le voit. Lui.— Oui. Ils marchent. Une rue derrière la gare. Une femme vend de la menthe sur un carton. C’est encore loin d’ici la nuit. Juin. — La 36. —Oui. Continuer la lecturedialogue #05carver III -oui

dialogue#5 Carver II Avec des pompons

C’était vers trois heures de l’après midi; j’allais pour acheter du pain. Les gosses étaient dans l’appartement. C’était mon jour de garde, et rien, même pas un sucre. La femme se trouva devant moi avec cette valise qui n’avait ni roulettes ni poignée et semblait un cheval rétif qu’elle tentait d’attirer à l’aide d’une ficelle. Ce n’était vraiment pas le Continuer la lecturedialogue#5 Carver II Avec des pompons

dialogue #05 | Jour/pluie. Une consultation

Il se tourna vers moi. Son nez fit une ombre au dessus de la lèvre, juste sur le trait de l’ange, ce trait vertical qui relie la bouche aux narines (je n’ai jamais vraiment cru à cette histoire d’ange; il faut croire qu’à force de l’entendre, cette histoire, elle avait fini par s’imprimer).— Qu’est-ce qui vous envoie ?Je pensai que l’automobile Continuer la lecturedialogue #05 | Jour/pluie. Une consultation

dialogue#4 II – d’heures nuit

deuxième essais en D4 – une voix tape sur un écran – voix blanche – journal sans jour et quelques livres d’heures – pensé à La voix humaine de Cocteau à Elvira/Elvire 22H34sans doute l’aviez-vous pensé revenirmême tout détruire22H42voyez je tapedes lettres22H51dans le noir23H12quelles nuits sommes nous?23H49c’est l’histoire d’une femme qui meurt de quelques buches le feu prend la robe Continuer la lecturedialogue#4 II – d’heures nuit

dialogue#4 Pluie. Mai.

Oui, nous y sommes. Presque. Venez. Par ici. Oui. Toute cette pluie. Et l’herbe comme elle a poussé, deux semaines à peine et on ne sent plus le chemin. La brusquerie des roses, ce matin en ouvrant le volet. Vous verrez demain en vous levant ce que les fleurs font à la terre; cette folie. La leur. Sentez comme elles Continuer la lecturedialogue#4 Pluie. Mai.