A propos de Nathalie Holt

voilà ! ou pas

# Photofictions #03 (3) | les coups

c’est dans une chambre un homme assis au bord d’un lit trois quart dos l’homme a le torse nu il fume une cigarette une femme couchée sur le lit le regarde son regard inquiet brune profil posé sur l’oreiller blanc contre la tête de lit à montants métalliques un lit ancien ou une copie de ces lits hauts on le Continuer la lecture# Photofictions #03 (3) | les coups

#photofictions#03(1) | portrait

Tu me demandes de m’asseoir dans la lumière de ce fauteuil au sud du jardin du coté des enfants — dire encore les enfants à l’âge qu’ils ont, le dire : que tu as tirés dehors et tout le sang— dans la lumière —les vivants et les morts— qui éclabousse le houx, les bambous… les roses desséchées; la lumière ce soir Continuer la lecture#photofictions#03(1) | portrait

#photofictions#03 (2) | des voix pour une image  

C’est la terrasse d’un rade sur le port à Toulon: les chaines d’amarrages dans les nappes d’huile, les algues vertes, la mousse… des pointus et des yachts… de l’autre côté du port le ferry fume, un jaune à tête noire; quelques goélands. Des corps et des bagages loin. Au bar des rugbymans (derrière il y a le grand stade), c’est Continuer la lecture#photofictions#03 (2) | des voix pour une image  

#photofictions #02 (3) | L’effacement (notes de)

Il suffit d’appuyer à plusieurs reprises sur la flèche  et de choisir la fonction sur l’écran. Tu appuies. L’icône de poubelle oscille. Formater ou lieu de basculer. Il est trop tard. Une pression, une seule et les images source disparaissent. Une centaine. Des virtualités: rues, parking, paysages… quelqu’un. Restaurer mentalement ce qui est passé devant le regard et a fait image: Continuer la lecture#photofictions #02 (3) | L’effacement (notes de)

#photofictions #02 (2) | de dos

J‘entre dans la cour. Sur quoi s’est-elle penchée qu’elle doit tenir entre ses mains ? elle ne m’a pas entendue — une constellation de grains sur sa peau: non ce n’est pas ce tu vois, ni les boucles aux oreilles. Le turban improvisé peut-être, l’inclinaison des épaules. J’ai l’appareil avec moi. Tout doit impérativement aller vite: cette conjonction d’éléments et l’injonction à Continuer la lecture#photofictions #02 (2) | de dos

#photofictions #02 |choses mêmes

Les fils autour de l’ampoule, d’anciens fils électriques, trois en deux couleurs, là où la vigne s’arrime au mur (lueur scialytique de l’ampoule halogène qui éclaire à minuit l’auvent du jardin). Le clou du mur de briques, rouillé à tête plate; un tortillon de vigne ou de fer resté accroché au clou, il rouille lui aussi: ce fil à linge Continuer la lecture#photofictions #02 |choses mêmes

#photofictions #01 (3) | elle est pas là moi

Elle se cachait. Elle tendait un torchon devant sa figure. Ou bien c’était une main en éventail. « Elle est pas là moi ». Est-ce qu’il existe une photographie de ce jour là avec sa voix? une image? Ce matin j’aimerais ne pas être là comme elle autre fois dans son corps d’enfant. Là tout entière pas là. Pour vous cacher quelle Continuer la lecture#photofictions #01 (3) | elle est pas là moi

#photofictions #01 ( 2) l les gants de caoutchouc roses

Le four pue et fume, elle l’a aspergé de produit. Achète des gants en passant, pour rincer ce sera plus prudent… toutes ces vapeurs toxique qu’on respire! C’est moins terrible que l’odeur de graisse brûlée tu ne crois pas ma chérie? Tu te souviens de ce que disait ta grand mère : les vacances c’est juste changer d’évier (ou de Continuer la lecture#photofictions #01 ( 2) l les gants de caoutchouc roses

#photofictions #01 (1) | Calvaire du port

Premier jour du retour sur l’île. Dernier jour d’août : le 31. Sortir la bicyclette et l’antivol à chiffres. Dans un bol sur le buffet de minuscules clés (celles des antivols perdus) rouillent, (ici tout finit par rouiller). Une date anniversaire sert de code. Prendre l’appareil un Canon 550 D et l’objectif fixe, un 50 mm, moins lourd que le zoom. Continuer la lecture#photofictions #01 (1) | Calvaire du port

#40jours #38 | un voyage en Pologne

Il nous attendait à l’aéroport dans le salon des premières classes, il s’y était introduit sans justificatif, il entrait là où ses pas le menaient; il n’aimait pas les lieux réservés, ni les frontières. En me voyant il avait souri: laisse, je dois y arriver seul! Et saisissant le pommeau de sa canne il s’était relevé pour m’étreindre. Il n’y Continuer la lecture#40jours #38 | un voyage en Pologne