A propos de Nathalie Holt

voilà ! ou pas

#enfance #2|2 | la boite à foulards et le miroir Brot

La boîte en carton dans le tiroir de la grande armoire ; sa boîte à foulards au parfum d’arpège : soie, mousseline et crêpe … arabesques et volutes de l’armoire monumentale dans le paysage ivoire de la chambre : tu l’entrebâilles, un parfum s’évapore – A r p è g e c’est le nom écrit sur le flacon elle te l’a Continuer la lecture#enfance #2|2 | la boite à foulards et le miroir Brot

#enfances #02 | couleurs en boîte

La boîte Caran-d’Ache aux crayons qui « s’aquarellent », posée sur la planche à dessin du bureau de ton père, (tu as la tienne en petit avec les  bâtonnets pastels qui se diluent ); cette boîte en fer avec un lac et des montagnes sur le couvercle – on dirait le paysage d’Heidi dans ton livre.  Ca-ran-d’ache-Pri-malos-Swit-zer-land (oh! Swift et Gulliver mais c’est Continuer la lecture#enfances #02 | couleurs en boîte

#enfances #01 | Et deux font trois même quatre …

Une princesse La princesse attend dans le grand salon, annonce l’homme dès l’entrée. Une princesse : une promesse. Un livre à ouvrir. Un palais. Un joyau. J’imagine le diadème posé sur la blondeur, la pâleur, l’azur de la robe… Une vraie princesse attend d’être découverte… « Enfin ma chérie!  tire sur ta robe ton jupon dépasse ». Une camisole de volants enserre mes hanches. Continuer la lecture#enfances #01 | Et deux font trois même quatre …

#enfances #00 | noirs

Il pleut. Quelques gouttes sous les pins. Là-haut le ciel est bleu. La terre est molle. Dans les sandales entre les orteils des boudins noirs se forment : comme des vers. Les ongles qui ont raclé la terre sont noirs, avec une petite pelle elle fouille le sol, gratte et creuse ; l’air fait danser les feuilles et briller les gouttes comme des Continuer la lecture#enfances #00 | noirs

#été2023 #15 (bis ou pas) | trois bis parisiens

Rue Legendre, 150 bis ;  longue rue et pas de transports. Le bus elle le prend avenue de Clichy ( le 54), le ticket coincé dans l’alliance : l’alliance gardée pour y tenir le ticket. Le marchand de joujoux de la rue Legendre c’est en marchant dans l’autre sens. La devanture de jouets bien ordonnée, une poupée énorme en robe blanche avec des Continuer la lecture#été2023 #15 (bis ou pas) | trois bis parisiens

#été2023 #15 | scène

Un petit pont ou plutôt une passerelle enjambant la fosse ; à deux mètres en contre-bas un piano dépecé attend. Sept-heures, le rideau de fer appareille, les ouvriers paraissent : noirs de service ou bleus, grolles dures comme la pierre. Au vestiaire ça sent le café réchauffé. De la passerelle on s’époumone : les perches jouent aux filles de l’air; Continuer la lecture#été2023 #15 | scène

#été2023 #07bis | pas dit

Cette pièce aveugle pas plus grande qu’un cabinet d’aisance (trois mètres sur trois mètres sur trois mètres ) : la loge où tu te pares. Celle-ci ou une autre qu’importe. Tu as beau te poudrer, t’oindre, te farder, l’odeur vient avec la peur. Le corps exsude. La peau sue. Viande. Vase. Mort. Pour conjurer la peur tu t’inventes un mystère. Continuer la lecture#été2023 #07bis | pas dit

#07 #Woodman | avant

C’est d’abord de dos et comme par effraction ; la porte est entrouverte, elle est assise nue dans ses dessous de scène, la bretelle transparente retombe sur l’épaule, la main gauche au bas du crâne relève la chevelure, dans la droite brille une épingle à cheveux : une épingle puis l’autre, le geste est sûr (il semble que la main tremble) ; du Continuer la lecture#07 #Woodman | avant

#été2023 #06bis | et le 6 presque effacé

le 11 02 1959 à 16 H et trente minutes, poids du bébé 4 kilos 700 grammes, né à terme, neuf mois pile dis la mère qui sait ( vingt ans la mère et trente-sept le père) : 58 centimètres du sommet du crâne à la pointe des orteils, chiffre 2 suivant la nomenclature ( garçon : 1 – fille : Continuer la lecture#été2023 #06bis | et le 6 presque effacé