A propos de Nolwenn Euzen

blog le carnet des ateliers amatrice de randonnée (pédestre et cycliste) et d'écriture, j'ai proposé des séjours d'écriture croisant la marche et l'écriture, et des ateliers deux livres papiers et un au format numérique "Babel tango", Editions Tarmac "Cours ton calibre", Editions Qazaq "Présente", Editions L'idée bleue revues La moitié du Fourbi, Sarrasine, A la dérive, Contre-allée, Neige d'août, Dans la lune...

#40jours #17 | elle en elles

dans la classe elle s’assoie sur la petite chaise à hauteur de Bilkis positionne devant elle la feuille de papier l’ invite à tracer le bâton du B puis deux ponts cinq autres lettres suivent un effort relâché pour crayonner des traces automatiques en tous sens – Bilkis ! elle part jouer au coin poupée la rattraper calmer colères reprendre Continuer la lecture#40jours #17 | elle en elles

#40jours #18 | la coquille

lui sur le pallier la porte de sa tente assis le chien couché à côté le dôme de la toile une coquille quelques ustensiles de camping devant chez lui un sac-à-dos il ne peut pas laisser ses affaires il reste chez lui rentre dormir à l’intérieur sort sur le pallier rentre dormir à l’intérieur Écrire le retour chez soi en Continuer la lecture#40jours #18 | la coquille

#40jours #21 | 4 petites formes de trott’art

Inventer un protocole simple pour le lancer rapidement dans la ville. J’ai pensé à réaliser un bouquet éphémère de rue avec des fleurs adventices : pissenlits, liseron, balsamines, graminées. Un petit carton signalerait « bouquet éphémère ». Je suis sortie en oubliant le carton. Une fois dans la rue, j’ai décidé d’utiliser les mauvaises herbes, des fleurs séchées tombées. Un petit exercice Continuer la lecture#40jours #21 | 4 petites formes de trott’art

#40jours #20 | lili dort enrobée

On passe on passe continue son chemin sa promenade pas sûre de l’avoir bien entendue aujourd’hui elle ne crache pas donne son prénom on l’entend parler sur le banc délanguée Lili dans tous les sens de la langue dans les mots de sa naissance on comprend mal un créole bousculé la tête tient mal les mots Lili les yeux brillants Continuer la lecture#40jours #20 | lili dort enrobée

#40jours #19 | contrôle de raccord

En boule, immobile, le nuage de brume s’échappe autour de lui. La veille, un peu plus loin, profitant de l’étendue d’herbe et des arbres, un groupe debout bras levés, jambes légèrement écartées. Les bras retombent et l’appui bascule doucement sur l’autre pied. Id vert créer et entretenir vos paysages renseigne la carrosserie du camion de service stationné à proximité. Quelques Continuer la lecture#40jours #19 | contrôle de raccord

#40jours #16 | si la ville si elle est là si j’y passe

Si la ville est là m’a-t-on dit pour s’y dissoudre, la ville me préserve dans mon anonymat et me dissout, j’ai disparu, elle est la cause anonyme de ma disparition. Si cette fenêtre sur la rue que je peux y être, comme on dit que rien ne gêne, on peut vivre en transparence ici, comme dans une enfance. Si elle Continuer la lecture#40jours #16 | si la ville si elle est là si j’y passe

#40jours #15 | comment dit-on cela

comment dit-on cela comment dire tu sais non ? tu sais quand on commence quand à peine on comment dire à peine on commence que ça coupe ça coupe quoi ? qu’est-ce qui coupe cassé bloqué on peut pas passer non c’est commencé on peut pas continuer stop comment tu commences mal tu penses mal sûrement c’est coupé c’est toi oui c’est Continuer la lecture#40jours #15 | comment dit-on cela

#40jours #14 | RER A simili cuir

Quatre passagers assis installés à l’étage inférieur du wagon. Une vingtaine de places, la plupart occupées. Ils ont descendu trois marches hautes recouvertes de revêtement antidérapant. L’assise est adoucie par un simili velours gris dans un îlot de quatre sièges face à face deux à deux. Quelques traits rouges, roses, et verts traversent le carré de velour dessinant des traces Continuer la lecture#40jours #14 | RER A simili cuir

#40jours #13 | Un chauffeur entré dans le tableau par la rue de Strasbourg lit ce mot : T R A N S P O R T

La couleur bitume est un fond de jour caverneux posé à plat pour une longue durée. En journée, la pellicule ne luit pas. Pas de reflet, ni miroitement. L’enrobé réfracte la lumière, la chaleur aussi, comme une boue bleue-noire coulée entre les immeubles. Le pigment asphalte parfaitement lisse en surface est bordé d’un granit dont on aperçoit les cristaux de quartz Continuer la lecture#40jours #13 | Un chauffeur entré dans le tableau par la rue de Strasbourg lit ce mot : T R A N S P O R T

#40jours #12 | comme un gravat dans la ville à côté des tilleuls en fleurs

Deux sacs à gravats pleins sur le bord du trottoir. Une poignée repose sur le côté. Seul un treuil mécanique peut les déplacer. L’enrobé bitumeux est déconstruit en blocs chaotiques. Morceau de la taille de la main à la largeur du big bag, d’environ un mètre. C’est plutôt un big bang, l’antre d’un plan fracturé, cassé de tous bords. Bien Continuer la lecture#40jours #12 | comme un gravat dans la ville à côté des tilleuls en fleurs