A propos de Nathanaël

Lapidaire (provisoirement) : étudiante en Lettres et Etudes théâtrales (pour le statut, c'est fait) ; a du mal à s'arracher à Rennes malgré ses études désormais sur Lyon (terres d'élection, fait) ; désir (profond) de retrouver une pratique régulière et rigoureuse de l'écriture après trois années d'obstacles.

De celle qui ne s’y reconnaît

Mais cette manière que tu as de tendre la main. Cheveux tirés fins à l’arrière de la tête, ta tête, plaqués au crâne, ta figure creusée par le temps : sorte de masque taillé à même les os, la peau drapeau en berne s’affaissant par endroit, les pommettes surtout, saillantes et la peau s’y tirant, puis retombant. Ton regard, ce Continuer la lectureDe celle qui ne s’y reconnaît

Une année à déborder

C’est une photo sillonnée, une photo des sillons, une photo de l’écart, éventrée de part en part. Un rectangle débordé d’un rectangle plus grand, bavant sur le côté en un premier écart de crème. Trouée en son centre quelque peu déporté, une trouée de ligne claire, trou d’un tissu noir et d’une sangle en travers. Deux photos l’une à l’autre, Continuer la lectureUne année à déborder

Except that the goal / Falls short of the reach

Mardi Entrer par la porte derrière, jamais de face, jamais frontal – habitude contractée depuis l’enfance. Toquer trois coups, trois fois trois coups, entendre venue de loin l’affaiblie voix par les années, quelque peu stridente par l’inquiétude, et voir le visage soulagé et vaguement heureux de retrouver un autre familier. Habiter par habitude, ne jamais s’installer. Dire des banalités, ne Continuer la lectureExcept that the goal / Falls short of the reach

Alangue

Ce qui surprendrait d’abord assez disgracieux c’est peut-être ce jappement de chien survenu des pavillons au loin une sorte de chien aboyer des heures durant sûrement bien davantage quand le bruit des rails ne vient le recouvrir. Ce souffle chaud ensuite ploiement indistinct des brins d’herbe points jaunes se courber recourbant taches ravitaillées au gré des entassements empierrés. Mais surtout Continuer la lectureAlangue

Ça se palimpseste

Là, dans la bouche, s’immisce un fragment d’autre, un peu d’hétérogène, parfois davantage. Émerge une parole étrangère, un mot n’étant pas de nous. C’est vrai, nous disions-nous, d’où viennent-ils ces mots qui ne proviennent de nos organes, de notre trifouillis d’entrailles, de nos constrictions de tubes, de paquets huileux, de masses de sang, de fluides fluidifiant ou coagulant, pulsant ou Continuer la lectureÇa se palimpseste

Déréalisation : fragment

Etat notable des déréalisations : le monde en gonflements palpe tout le corps. Et les yeux au fond du crâne. Sans prévenir. Les yeux. Soudain. Rétractés. Enfermant dans le crâne. Là. Dans le creux du crâne. Creux plein d’une mousse épaisse et cotonneuse. Une sensation de porosité. Tout autour il y a. Tout autour l’air devient poreux. Palpable. Véritable palpation Continuer la lectureDéréalisation : fragment

Manger muqueuse (jatte de lait sucre et cannelle)

Imagine-toi l’avenir comme une jatte de lait avec du sucre et de la cannelle.  La langue rebondit claque fait quelques petits pas ne virevolte pas – quelque chose très près du corps là entre amygdale et palais non pas très près du corps mais dans le corps dans la bouche quelque chose se jette et se projette dans et par Continuer la lectureManger muqueuse (jatte de lait sucre et cannelle)

Fragments

Fragments de visages, fragments de jambes, fragments fragments, fragments de fragments, fragmentation. Nuits à se vider le crâne, nuit sans sommeil, nuits lourdes, nuits de pesanteur, nuits les jambes lourdes, nuits le ventre lourd, nuits le ventre vide – et encore : nuits nuits nuits de fragments, fragments fragments, nuit non pas du retrait, nuit non pas du partage. (Nuit Continuer la lectureFragments

en balancement

en balancement à peine balancement en quelque chose tangue tangue et te ramène même pas sommet de l’arbre mais mi-hauteur ou alors sommet d’arbre petit mais alors petit ni vertige ni exaltation moment d’accalmie pour toi bien sûr les autres la soirée continue les autres accélèrent le rythme de leur voix et se disperse même plus brouhaha mais comme un Continuer la lectureen balancement

Sur ce qui s’irise

Sur ce qui s’irise La ductilité de sa peau le rythme de l’eau toute la couleur de ses yeux sans image Comment suivre le trop qui tangue le tambour là-bas son ventre comme une frise Vivre au balancement des courants sans visage des courants profonds des légers tremblements Dire les éboulis ce qui se trame sous Entendre les ronds d’eau Continuer la lectureSur ce qui s’irise