A propos de James Hardy

Auteur imaginé par un scénariste de télévision. Le premier n'écrit pas assez au goût du second qui, lui, devrait balayer devant ça porte. Tous les deux font des fautes mais se trouvent toujours des excuses.

#anthologie #03 | Morceau choisi

C’était d’abord une idée, que j’ai eu sur le retour. J’ai demandé un morceau et c’est celui-là qu’on m’a donné. On l’a enveloppé dans un joli papier blanc, satiné à l’intérieur, un beau morceau tout en longueur, un « beau morceau », ce n’est pas moi qui l’ai dit, je n’ai pas d’œil pour ça, un « beau morceau », je l’ai cru sur Continuer la lecture#anthologie #03 | Morceau choisi

#anthologie #02 | Pourquoi ouvrir la fenêtre alors qu’il ne faut pas.

Il serait chez quelqu’un qu’il aimerait aimer. Le matelas nu, baigné dans la lumière de mai. Le sommier, à vif lui aussi, n’appartiendrait plus à personne. Pas plus que la penderie réduite à son squelette. Des sacs poubelles de gros volumes à force de tout engloutir, enfoncés dans le plancher, tenus à distance des murs et des plinthes, comme tous Continuer la lecture#anthologie #02 | Pourquoi ouvrir la fenêtre alors qu’il ne faut pas.

#été2023 #01bis | Reprise

Il ne peut plus écrire deux lignes sans tout effacer. Rien ne va. Sans se concerter, il décide de faire une pause, et il la fait durer. Il est certain qu’il n’écrira plus. Personne ne l’attend de toute façon. Il n’a jamais rien publié et personne ne le lit. Un matin qu’il n’attend pas, il ouvre un texte qu’il a Continuer la lecture#été2023 #01bis | Reprise

#été2023 #01 | Mort d’un auteur raisonnable

Écorché vif, rebelle à la modernité, admirateur de Samuel Beckett, de Richard Brautigan et de William Faulkner, Victor Clément n’était rien de tout cela. Il aimait les gens raisonnables puisqu’il en était un et appréciait, toujours avec mesure, ce qui faisait sa personnalité. Discret. Réfléchi. D’une humeur plaisante, toujours égale. Victor menait une vie confortable dans un bel appartement parisien. Il Continuer la lecture#été2023 #01 | Mort d’un auteur raisonnable

#été2023 #00 | Prologue

J’avais fait une belle pile sur ma table. Une pile qui en jetait, un tas de livres qu’on est fier d’avoir terminé comme si on les avait écrits nous-mêmes. On les ressort en fin de soirée ces livres-là, pour les recommander aux amis, avec un battement confiant des paupières ; c’est génial. Pour chaque marque-pages en plastique qu’on aura posé, la Continuer la lecture#été2023 #00 | Prologue

#techniques #01 | Indignez-moi

cet après-midi vers 17h, j’eus le sentiment d’être indigné, j’en suis resté immobile, sans y croire, c’est venu – c’est passé, comme le froid dans la dent au milieu du repas, cri dans la nuit qu’on croit avoir entendu sans être sûr, qu’on essaye encore d’attraper dans le silence en se préparant à fuir si jamais il revenait mais rien, Continuer la lecture#techniques #01 | Indignez-moi

Voyage du dehors | James Hardy

1. La nuit d’avant Ils rentrent à pied dans la douceur du soir sans se presser, sans dire un mot non plus parce que l’un n’a pas assez d’yeux pour voir pour tout ce que la rue lui montre, parce que la ville parle pour eux, hausse parfois le ton avec un moteur ou une grappe de passants, c’est comme Continuer la lectureVoyage du dehors | James Hardy

Voyage du dedans | James Hardy

1. La nuit d’avant Lorsqu’il s’allonge doucement sur le matelas, il a encore le goût d’orange et de fleur d’oranger dans la bouche. Il n’entend plus la poussière du boulevard dehors, il a un peu bu et il songe au désert qu’il traversera demain, il y pense sans y penser, il pense à ce que dirait la fille assis en Continuer la lectureVoyage du dedans | James Hardy

le double voyage | Prologue

J’ai oublié ce qu’il s’est passé dans ce bar du Golden Gai que j’ai trouvé en pataugeant longtemps dans les douves de taule de Shinjuku, oublié ce que ça faisait d’attendre les échos du Mellah qui viennent à Tinghir avec le vent du soir, j’ai passé la nuit à chasser le pardon dans un hangar de Flushing, un de ces Continuer la lecturele double voyage | Prologue