A propos de Michael Saludo

Vis, écris et travaille à Angoulême. J'anime des ateliers d'écriture en lien avec le cinéma.

autobiographies #09 | double-fond

Courant le plus vite possible dans les escaliers de velours pour aller vérifier au deuxième étage du grand magasin, les boites insolentes et prétentieuses, zébrées de strass, leur empilement irrésistible, l’objet de ma convoitise bien en vue. Puis disparition et oubli. Les lampadaires chauffent le boulevard. Mes yeux presque à hauteur de vitre m’offrent la perspective du ciel. Succession d’ombres Continuer la lectureautobiographies #09 | double-fond

autobiographies #03 | te regarder longtemps danser

Si le tilleul m’avait donné accès à sa mémoire fixée sur la couche mince de ses cernes, j’aurais pu contempler ma naissance et l’enfance de ma mère. Sa présence solitaire à quatre enjambées du puits dans la cour de graviers blancs s’était ouverte à moi par son goût. Sur l’imposante plaque en acier de la cuisinière bruissait le soir après Continuer la lectureautobiographies #03 | te regarder longtemps danser

L#10 | Les clés

Il ne savait pas pourquoi il revenait, et ne comptait plus, enveloppé par la chaleur de septembre, toutes les fois où il avait retrouvé sa petite chambre vue sur pinède à fond bleu azur. Il n’avait jamais l’impression que c’était la dernière fois. La dernière rentrée des classes avec ses cahiers recouverts, ses livres neufs sur le petit bureau en Continuer la lectureL#10 | Les clés

hors-série # 2 | Inaccessible intérieur

Que ça se forme là, que la forme de ton objet se forme là au fond, là quelque part tu ne sais pas très bien quoique tu l’aies toujours ressenti, au fond c’est l’infini ce à quoi tu tournes le dos, ce fond caverneux constellé de milliards de points lumineux il est là derrière toi et tu te retournes il Continuer la lecturehors-série # 2 | Inaccessible intérieur

#L8 | Le looch est bien mol, n’y gâtez pas vos dents.

Harcelé par des cauchemars, et trempé de sueur, il se lève au milieu de la nuit, le ventre tiraillé par la faim. Il quitte son marcel pour un t-shirt sec. Le frisson des visions morbides parcourt encore les pores de sa peau avec la sensation désagréable d’une présence rampante qui viendrait lui dresser les cheveux sur la tête. Il allume Continuer la lecture#L8 | Le looch est bien mol, n’y gâtez pas vos dents.

#L7 Sortir de la ville

Il avance dans ces rues aux noms inconnus qui déplient des façades toutes différentes de couleur grise à ocre jaune et rouge clair, des façades qui se regardent et ne s’aiment pas pour avoir été abandonnées, écroulées, rafistolées, mutilées, d’anciennes architectures qui bataillent ou voudraient encore batailler face à des petits immeubles à la peinture fraîche modélisés sur des plans Continuer la lecture#L7 Sortir de la ville

#P6 – Filoselle

dimanche 25 juilletComme la veille, la lune se dévoile derrière les arbres, un halo très lumineux. Puis je la vois trop grosse, déformée et floue, cette vision me met mal à l’aise, je ne sais plus si c’est la lune ou une planète géante. Elle a pourtant une belle couleur orangée. Et à sa gauche très visible un point lumineux Continuer la lecture#P6 – Filoselle

#L3 – #L5 De proche en proche

Suite de #L2 Chemin blanc La croiser pour la première fois, en bas de ce chemin où je marche absent des champs environnants, partout des parcelles vertes, et d’autres en bandes étroites labourées profondément bordées de vignes plantées en rang, une succession de contrastes où circule ces couleurs exquises débordantes de vie, mes pieds entrainés par le chemin qui s’incline, Continuer la lecture#L3 – #L5 De proche en proche

#P5 – Opacité des désolations intérieures

En quelques heures, mon océan intérieur se retirait complètement. Je voyais tous les sables brillants se dérober et s’engloutir aspirés par des bancs de vase immenses. Des reliefs inconnus, coupants, cuisants, apparaissaient sous l’effet de ce coefficient de marée maximum. Je courais à la catastrophe. Dans ce petit cabinet noir insignifiant à l’intérieur de mon corps mutilé de toute perception Continuer la lecture#P5 – Opacité des désolations intérieures

#L4 | Puiser des forces dans sa sentimenthèque

Ces lectures d’enfance où seul sur l’îlot de mon lit je voyageais avec Sans famille d’Hector Malot, Michel Strogoff de Jules Verne, Michaël chien de cirque de Jack London, Le grand Meaulnes d’Alain Fournier, Le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde, Robinson Crusoé de Daniel Defoe à moins que ce soit la version de Michel Tournier Vendredi ou la Vie Continuer la lecture#L4 | Puiser des forces dans sa sentimenthèque