A propos de Muriel Boussarie

Je travaille sur un chantier d’écriture au long cours et j’espère avoir assez de souffle pour le mener à terme. L’intuition de ce projet a surgi ici, dans un atelier du Tiers Livre. Il était question de se perdre dans la ville. Comme je ne voulais pas suivre une piste trop autobiographique, j’ai délocalisé l’errance en la situant dans la ville de K., un avatar de Hong Kong qui m’avait tant fascinée. Alors un personnage, un homme, Tu, toujours interpellé, est immédiatement apparu dans une rue de K. où il s’était égaré. Malgré cette entrée en matière – très forte pour moi – je n’ai pas pensé au départ écrire une histoire, encore moins un livre. Mais je voulais écrire, rêver un univers, celui de K. Quelques textes ont ainsi vu le jour sur mon blog. Puis lors d’un nouvel atelier de François Bon, un fil d’histoire plus précis s’est ébauché : le départ de Tu et L. vers les îles pour fuir la dictature qui sévit à K. À ce moment-là s’est déclenché un grand désir de narration. Beaucoup de choses se sont précisées au fil de l’écriture, bien des personnages sont apparus… Et régulièrement j’utilise des consignes de l’atelier comme pistes pour développer mon récit.

#40jours #prologue | cité florentine

Un nom évocateur sur des carreaux de faïence derrière les piques de fer noir d’une grille d’angle protégeant l’entrée d’une voie très étroite entre deux immeubles – léger décrochage dans la rue, là où a été prise la photo placée devant le premier texte de l’atelier sur la ville il y a quatre ans – et des tiges indomptées qui Continuer la lecture#40jours #prologue | cité florentine

#P12 | Dijon by the sea

1. L’Ours soulève sa patte arrière et son corps massif s’élance en avant. Face à lui, la Place Darcy où convergent six artères et la Porte Guillaume, un arc de triomphe qu’il franchit gaillardement. 2. Le hall circulaire de la gare est l’endroit idéal pour tourner en rond en attendant quelqu’un Continuer la lecture#P12 | Dijon by the sea

#L8 | TE CHERCHER

TE CHERCHER tôt le matin quand les étals du marché se remplissent que les poissonniers disposent le corps inerte des poissons luisants sur des lits de glace et d’algues brunes TE CHERCHER avant que trop de monde n’afflue pour se ravitailler TE CHERCHER avant la chaleur étouffante TE CHERCHER dans l’allée des bouchers des volaillers des charcutiers proposant tripes et Continuer la lecture#L8 | TE CHERCHER

#P6 | les jours passaient

Dimanche. J’aime le désordre de nos dimanches, j’enfouis mes rêveries dans leur désinvolture et leurs replis. J’ai passé une grande partie de la journée à mon bureau à lire et à écrire mais ma Sentimenthèque a peu avancé. Relu le premier chapitre de l’Idiot. Le soir, N. et A. sont rentrées. J’ai coupé un melon, préparé une grande salade de Continuer la lecture#P6 | les jours passaient

#L4 | Eaux nourricières

De L’idiot (Dostoïevski), les convulsions des questionnements, des sentiments, la langue comme un tumulte brassant toute la complexité humaine, frénésie et apesanteur, passion sublime et dévastatrice : une lecture engloutissante, une déflagration qui se propage longtemps. J’avais déjà lu des livres marquants quand j’ai ouvert L’idiot et pourtant j’ai eu la sensation de lire pour la toute première fois de ma Continuer la lecture#L4 | Eaux nourricières