A propos de Muriel Boussarie

Je travaille sur un chantier d’écriture au long cours et j’espère avoir assez de souffle pour le mener à terme. L’intuition de ce projet a surgi ici, dans un atelier du Tiers Livre. Il était question de se perdre dans la ville. Comme je ne voulais pas suivre une piste trop autobiographique, j’ai délocalisé l’errance en la situant dans la ville de K., un avatar de Hong Kong qui m’avait tant fascinée. Alors un personnage, un homme, Tu, toujours interpellé, est immédiatement apparu dans une rue de K. où il s’était égaré. Malgré cette entrée en matière – très forte pour moi – je n’ai pas pensé au départ écrire une histoire, encore moins un livre. Mais je voulais écrire, rêver un univers, celui de K. Quelques textes ont ainsi vu le jour sur mon blog. Puis lors d’un nouvel atelier de François Bon, un fil d’histoire plus précis s’est ébauché : le départ de Tu et L. vers les îles pour fuir la dictature qui sévit à K. À ce moment-là s’est déclenché un grand désir de narration. Beaucoup de choses se sont précisées au fil de l’écriture, bien des personnages sont apparus… Et régulièrement j’utilise des consignes de l’atelier comme pistes pour développer mon récit.

#été2023 #02 | les dominos

   la porte d’entrée reste souvent ouverte durant le jour pour faire un appel d’air avec une autre porte lui faisant face, ouverte sur la véranda et le minuscule jardin de pierres, dans la pénombre des volets baissés, sous le ronflement monotone de l’énorme ventilateur fixé au plafond          Continuer la lecture#été2023 #02 | les dominos

#été2023 #01bis | au jardin

Je suis seule dans le jardin. Le ciel est lourd. Depuis peu les lettres que je dessine forment des mots qui forment des phrases qui racontent des bribes d’histoires. Depuis peu je sais écrire. Dans la marge des cahiers je trace de minuscules fictions. Continuer la lecture#été2023 #01bis | au jardin

#été2023 #01 | écrivant

S’installant au bureau avec un thé, un vieux bureau de pharmacie dont le centre a été dégagé pour l’ordinateur en train de démarrer. Repoussés à la périphérie, des livres, des cahiers, des carnets, un dictionnaire, des cartes routières, des pots de crayons attendent leur heure pour regagner du terrain. Continuer la lecture#été2023 #01 | écrivant

#été2023 #00 – 2 | …et répliques

Le livre ne s’arrête pas là, à sa dernière ligne, quand on se résigne enfin à le lâcher. Il ne pouvait pas s’arrêter là. Je ne sais pas si l’auteur avait prévu dès le départ qu’il se poursuivrait dans un projet un peu différent, chez un autre éditeur, avec un ouvrage dans lequel le texte serait suivi d’une cinquantaine de Continuer la lecture#été2023 #00 – 2 | …et répliques

#été2023 #00 | tremblements…

J’ai vu la photo de couverture, le titre, le nom de l’auteur, j’ai attrapé le livre, format poche, sur la droite, près de l’entrée de la librairie. Ce devait être presque l’hiver car il faisait déjà nuit, sans doute en 2010. Je n’avais encore lu aucun livre de l’écrivain. Sur la quatrième de couverture, le nom mythique d’une ville lointaine Continuer la lecture#été2023 #00 | tremblements…

#techniques #02 | Le canal

Rameaux nus luisant dans l’eau. Miroitements du ciel entre les troncs. Paille de roseaux brisés hérissant la berge. De légers plumeaux courbés, se courbant encore. Une rambarde métallique fichée dans les pierres du rebord. Le corps se penche au-dessus de l’eau. Longue monotonie des reflets. Le canal s’étirant jusqu’au fin fond du regard. Chien noir sur le chemin de halage. Continuer la lecture#techniques #02 | Le canal

#techniques #01 | Le sentiment de l’été qui approche

Le sentiment de l’été qui approche, l’attente du vert profond, du soleil cru, peau rétractée sous la chaleur, crépitant, le sentiment des peupliers le long des routes, des branches secouées par le vent Continuer la lecture#techniques #01 | Le sentiment de l’été qui approche

Le double voyage | traversée, exils

Tu avais reçu le signal du départ en fin de matinée à l’Antico caffè San Marco de Trieste – plus tard le Réseau dirait que c’était sous une arcade de la Piazza Guglielmo Oberdan que tu avais été contacté Continuer la lectureLe double voyage | traversée, exils

#photofictions #09 | le hangar

Le hangar, il l’avait remarqué bien sûr : sa silhouette sur la terre rase, ses vielles planches grises, l’ouverture en trapèze au-dessus de la porte close par des tôles ondulées. Mais vite fait, sans y prêter beaucoup d’attention. C’est quand il a vu le peintre en sortir comme subrepticement, qu’il s’y est intéressé. Il aurait juré que l’homme l’avait aperçu Continuer la lecture#photofictions #09 | le hangar