A propos de Marie-Caroline Gallot

Navigue entre lettres et philosophie, lecture et écriture.

#40 #20 Le chant des oiseaux, la crotte de chien et la canette.

Non va te faire foutre, j’ donnerai pas mon numéro- allez zyva-mademoiselle donne le 06- j’ai un 07. Connard . Donne la main ou je te donne une fessée, sale gosse. Boîte aux lettres : dons pour l’Église, manquerait plus que ça, j’irai cracher sur vos tombes- sur sa tombe elle dépose un bouquet, seul le don impossible paraît possible- si seulement Continuer la lecture#40 #20 Le chant des oiseaux, la crotte de chien et la canette.

#40jours #19 | Hémorroïdes, Papillonavirus Petits Pots et Picon Bière.

Elle connaît par cœur les affiches de la salle d’attente. Elles n’ont pas été changées depuis trois ans. Elle le sait car il est précisé que depuis 2019 le docteur D. pratique des dépassements d’honoraires. L’enfoiré. En même temps il a étudié, c’est bien normal. Et puis y a la CMU. Tu crois qu’il accepte ? Sinon, rien de nouveau depuis. Continuer la lecture#40jours #19 | Hémorroïdes, Papillonavirus Petits Pots et Picon Bière.

#40jours #18 | écrevisse.

« Elle se retira à reculons ; car elle n’avait pas voulu quitter sa robe d’écrevisse. » Elle pensait souvent à ce conte qu’elle n’avait jamais vraiment bien compris, juste retenu que l’écrevisse pouvait rentrer à reculons. Qu’une robe d’écrevisse serait parfait pour rentrer chez elle. Qu’elle n’en n’avait pas. Ce retour maintes fois reculé. Il n’y a plus d’il était une fois, Continuer la lecture#40jours #18 | écrevisse.

#40jours #17 | Cantoche, brioches et vieille charogne.

De dos elle ressemble à un petit garçon d’à peine douze ans. Gommer les signes de féminité est assez facile, ici. Ça l’arrange. Au boulot personne ne sait qu’elle vit avec une femme, s’en fichent un peu d’façon. Elle sait qu’on ne la désirera pas là. Tant mieux. Charlotte-clip à usage unique en guise de couvre-chef éternellement laid. Chaussures de Continuer la lecture#40jours #17 | Cantoche, brioches et vieille charogne.

#40jours #14 | vie sans cases.

Elle ne peut pas être assise. Elle doit attendre, là, debout. Cette immobilité inquiète est à l’image de sa précarité. Situation irrégulière sur tous les fronts. Son activité ne rentre pas dans les cases prévues à cet effet. Ce n’était pas ce qu’on lui avait promis, ce dont elle avait rêvé avant d’arriver : clés d’un appartement à soi, papiers en Continuer la lecture#40jours #14 | vie sans cases.

#40jours #13 | rouge impudique

L’envie de gris est brutalement bousculée par la façade inattendue, presque indécente, là, au coin de la rue. Elle saute aux yeux.  Oser arborer ce rouge, ce rouge qui vient heurter les tristesses intérieures des passants qui, bien que pressés, ne peuvent empêcher leurs regards de se lever, éblouis par ce rouge à la provoquante beauté. Loin du sang, loin des Continuer la lecture#40jours #13 | rouge impudique

Merle de ville?

Il y a un oiseau mort au pied de l’immeuble. Depuis trois jours. Il a seulement été déplacé de quelques centimètres, là, contre le muret, pour ne pas gêner le passage sur le trottoir. Plusieurs fois, elle s’était dit que ça y est, quelqu’un se serait chargé de l’enlever. Mais toujours rien. Qui s’occupe des oiseaux morts des villes ? Le Continuer la lectureMerle de ville?

#40 jours #11| quand il ne reste que les pertes souterraines

Elle aimerait savoir se perdre sur les surfaces, sentir cette angoisse du corps perdu dans l’espace. Mais rien, jamais. Elle est celle à qui  l’ on demande toujours sa route, même dans les villes presque inconnues. L’inversion des rôles ne semble pas possible, tête boussole pour tout venant. Elle ne sait pas dire -Non ! alors même quand elle ignore la réponse Continuer la lecture#40 jours #11| quand il ne reste que les pertes souterraines

#40 jours #09 | Trois sur un carré.

Elle lisait des partitions comme on lit un roman, là, debout, dans le métro. Étrange compagnes de voyages, des notes. Personne ne semblait s’étonner, peut être parce que personne ne regarde. Yeux éteints des voyageurs du métropolitain. Pourtant les siens brillaient par leur vivacité, en parcourant les notes elle chantait en silence. Ne pas déranger. Sa culture lui avait toujours Continuer la lecture#40 jours #09 | Trois sur un carré.

#40jours #07 | peurs souterraines

Les phobies irrépressibles contractent et liquéfient tout à la fois le corps. Insoutenable légèreté etc… Avec les années, les éléments qui provoquent ces angoisses ne sont pas exactement les mêmes mais il reste toujours ce substrat identique, les fondations phobiques de soi, provoquées par l’injonction « Va y chercher à la cave ! ». Oui, pour que cela soit plus authentique il faut rajouter cette Continuer la lecture#40jours #07 | peurs souterraines