A propos de Marie-Caroline Gallot

Navigue entre lettres et philosophie, lecture et écriture.

#été2023#09-Lieu- Place des cars

La place n’est pas centrale, non ce n’est pas la place du marché, ni même de la mairie ou encore de la poste. Cette place n’a de sens que pour les usagers des cars, puisqu’ici on ne dit pas le bus, appellation trop citadine, on ne dit pas non plus le car avec l’accent anglais, mais un car bien sec, Continuer la lecture#été2023#09-Lieu- Place des cars

#été2023#08bis. Jeter.

C’est à elle qu’incombe la tâche, l’ingrate tâche, vider les lieux, faire place nette, cibler tous ces ornements d’un autre temps et les dégager sans hésitation. Là, attraper le souvenir qui n’appartient à plus personne sans se demander s’il avait été offert, décidé, aimé même, comme on peut s’engouer pour un bouquet de fleurs en tissus, on ne sait pas Continuer la lecture#été2023#08bis. Jeter.

#été2023 #08 | Cellules.

La petite case ouverte de la cage de verre donne l’illusion qu’un élan vital est possible. Foutaises, elles ne respirent plus, n’ont jamais respiré d’ailleurs, ces fleurs-nids-à-poussière posées là depuis un temps sans date, alourdies par la poudre sécrétée par la touffeur de la pièce. On ne sait pas si l’enferment est protecteur ou simplement cellulaire, un peu comme la Continuer la lecture#été2023 #08 | Cellules.

#été2023 #07 | Lisser le corps

Les poils, à cette distance, ne se verraient sûrement pas, mais les sentir, ces minuscules barrières érigées malgré soi contre la perfection fantasmée, envahirait la scène, freinerait toute réussite, boucherait la vue, oui, dans leur imperceptible immanence désinvolte, dans leur insidieuse poussée souterraine, -celle qui se joue avant l’éclosion, celle qui remue les profondeurs de la chair innocente-, dans leur Continuer la lecture#été2023 #07 | Lisser le corps

#été2023#04 Le bus de 6h14

Le bus de 6h14 . On n’a jamais compris pourquoi 6h14 alors qu’il n’agit de la station de  départ, peut être qu’on s’est demandé, mais à quoi bon. Le bus de 6h14 de l’unique ligne qui conduit à la ville est comme sacré, grâce à lui, à l’heure où les citadins de la grande cité peuvent se payer le luxe de la Continuer la lecture#été2023#04 Le bus de 6h14

#été2023 #03 | Comme je le disais, il était là

Comme je le disais, il était là, presque aussi immuable que les petites boites en fer dont on ne devinait même plus l’étiquette. La paix, avoir la paix, pouvoir fumer sans entendre Georges tu nous enfumes avec ton cigare- c’était même pas un cigare façon Al Capone, même pas un petit cigarillos, non c’était un Gitane, sa Gitane, mais elle Continuer la lecture#été2023 #03 | Comme je le disais, il était là

#été2023 #02 | petits pendus et boites à cendres.

Trois saucissons sèchent encore, petits pendus qui attendent qu’on les décroche-trois, oui comme les petits cochons, le conte, les saucisses, étrange trinité de bas étage- trois  rescapés des banquets sans fin, comme dans l’histoire, pas pris par les bouches lupines dévorantes.  Sûrement là depuis longtemps, bien faits, on imagine sans effort le goût rance, presque acre, de cette charcutaille d’un autre temps. Continuer la lecture#été2023 #02 | petits pendus et boites à cendres.

#été2023 #01| Presser la plume comme on presse un furoncle.

Ce qu’il lui faut c’est un coin pour presser la plume. Être acculée à l’écriture pour que quelque chose sorte. Un peu comme ces boutons pleins de pu- satisfaction de l’éclatement par pression des ongles. Pression, dépression. Le coin pousse souterrainement la chair jusqu’à ce jaillissement pas plus beau qu’un furoncle percé. Oui, ce qu’il lui faut c’est un coin-bouton Continuer la lecture#été2023 #01| Presser la plume comme on presse un furoncle.

#été2023 #00 | prologue

Il n’est devenu le livre qu’avec ces petits sédiments d’existence, qui, petit à petit, sont venus s’ajouter à sa masse imperturbable d’œuvre, ces presque rien  que l’on dissimule, que l’on n’écrit ni ne dit. Non ce ne sont pas les premières lectures studieuses qui le révélèrent, le livre, ni même cette couverture désuète des vieux poches, qui plus est doublée d’un Continuer la lecture#été2023 #00 | prologue

#revisite #11 | À un moment

« À un moment » il faut arrêter, non c’est plus possible, ça suffit. Mais il est quand ce moment ? indéfini. « À un moment » j’y ai cru, c’était bien, les croyances éphémères en forme de bulles de savon, romantisme en carton-pâte, juste envie d’y foutre un coup de pied dedans. «  À un moment » il faut savoir dire non, ah oui ça Continuer la lecture#revisite #11 | À un moment