A propos de Monica

Je n'ai pas souvenir du temps où je n'écrivais pas mais il y a de longues périodes où j'écris peu, voire pas du tout. Comme a dit François Bon dans son introduction, cette fois-ci, j'écris pour "sauver ma peau" . L'expression m'a frappée. Je vis entre la région parisienne et un endroit un peu perdu au sud de Millau.

#anthologie #25 | Chienne d’odeur

Quelque part, je dois être un chien. Dès que je rentre chez moi, je renifle, je dois renifler. C’est très important pour moi. Je dois le faire unbedingt avant tout autre chose, avant d’enlever mon manteau ou d’allumer la lumière. Non, je dois d’abord renifler, d’abord et avant tout autre chose. C’est comme ça que je sais le melon à Continuer la lecture#anthologie #25 | Chienne d’odeur

#anthologie #12 | Bombay, Tegucigalpa, Casablanca

A Bombay, l’allée des mendiants juchés, allongés à terre, estropiés, diminués qui montent ou qui descendent vers l’aéroport. Disparus de là aujourd’hui, plus le droit de venir. Grâce, misère et majesté. Hommes en chemises blanches impeccables, bruns, jeunes, tous incroyablement jeunes, femmes droites et fines, dansantes et marchantes en saris irisés. Cet enfant qui poursuit, qui quémande, qui supplie pour Continuer la lecture#anthologie #12 | Bombay, Tegucigalpa, Casablanca

#anthologie #08 | La porte dérobée

Je l’ai déjà raconté, Franz me fatiguait avec son envie perpétuelle de faire des travaux dans notre appartement. Très régulièrement, il trouvait quelque chose qui n’allait pas, en fait quelque chose qui ne lui allait pas, ce jour-là ou cette semaine-là ou ce mois-là. La porte d’un placard qui grinçait chaque fois qu’on l’ouvrait ou encore qui ne s’ouvrait pas Continuer la lecture#anthologie #08 | La porte dérobée

#05Anthologie #05 L(homme qui porte son corps devant nous

Anthologie L’homme qui porte son corps devant nous Je je je je suis Jupiter. Eteignez vos lumières. Allumez vos lucarnes pour mieux me voir, Regardez-moi dans les yeux que j’ai bleus, très très bleus, des yeux d’hypnotiseur. Voilà que pendant que j’étais fort occupé à rendre hommage à d’illustres morts bien plus courageux, plus vaillants et moins mortels que vous, Continuer la lecture#05Anthologie #05 L(homme qui porte son corps devant nous

#anthologie #04 | Habiter

Habiter ailleurs qu’en France mais ne pas le savoir parce qu’on est trop petit Habiter en France mais ne pas le savoir parce qu’on n’est pas encore assez grand même si on étudie déjà  la géographie mais dans les livres, ce n’est pas pareil les pays, c’est simple, net et dessiné sur des cartes bien à plat et coloriées de Continuer la lecture#anthologie #04 | Habiter

Le couteau à beurre

C’est tout petit, très mignon en fait. On croirait un accessoire pour enfants au départ. Un mini-couteau d’une dizaine de centimètres au total et dont la lame s’élargit pour dessiner un léger ovale. Avec lui, plus de biscottes écrasées, martyrisées sous une énorme couche de beurre, non-diététique de plus. L’inconvénient : il est tellement minuscule qu’il se perd dans les Continuer la lectureLe couteau à beurre

#anthologie #01 | L’odeur

Passer la porte coulissante en verre, franchir la frontière entre le dedans et le dehors. Saluer derrière son comptoir la secrétaire qui accueille les visiteurs mais pas les travailleurs. Badger. Heures, minutes, secondes récupérables selon un système comptable complexe qui transforme le temps de travail en chaînes. Ascenseur, 4 -ème étage, .prendre à gauche le couloir qui circule autour d’un Continuer la lecture#anthologie #01 | L’odeur

#anthologie #prologue | le Sei

La peau a-t-elle une mémoire, une mémoire à elle, une mémoire qui ne passe pas ni par les apprentissages ni même par le cerveau ? J’ai été langée, nourrie, consolée de mes pleurs par un soldat allemand prisonnier de guerre chez mes parents. Il y en a eu longtemps après la guerre. Avait-il chanté, crié Heil Hitler ? Sans aucun Continuer la lecture#anthologie #prologue | le Sei