hors-série #2 | le sac à courses pliable

Deux tendons étirés sur l’épaule, un poids plus ou moins lourd mais encombrant dans un contenant fin comme une toile d’araignée, léger jusqu’à l’oublier, les coutures tendues, le tissu synthétique résistant, il endure et endure encore, toujours prêt à rendre service. On le nomme « sac à courses pliable », modeste héritier du filet à provisions, son audacieux inventeur a voulu le Continuer la lecturehors-série #2 | le sac à courses pliable

#P9 – 1945 déclaration d’amour

Première photo en noir et blanc : 6 cm x 4,4 cm + 2 mm de bord blanc dentelé, tirage mat.Portrait en buste d’une jeune femme, 25 ans environ, qui regarde droit l’objectif, air concentré, sans sourire. Au dos, d’une écriture appliquée à la plume trempée dans l’encre noire : « A mon amour, avec mes pensées les plus chaudes et le Continuer la lecture#P9 – 1945 déclaration d’amour

#P8 iel ou ielle ?

Iel ou ielle ? Quelle orthographe préfèrerais-tu ?Quand tu l’as aperçue dans l’amphi, tu as pensé que c’était la plus belle fille que tu n’avais jamais vue. Rousse flamboyante bien en chair, poitrine époustouflante où déjà tu rêves de te lover et un cerveau qui carbure, qui explique, qui argumente tout en sociologie réflexive. T’es sous le charme, toi qui te Continuer la lecture#P8 iel ou ielle ?

#P7 Orgasme céleste

Emménagement dans cet appartement sous les toits et immédiatement le choc, une fenêtre à double battant s’ouvre sur la capitale, offrant au regard ses toits en zinc et quelques uns de ses monuments les plus illustres. Et en ce soir d’hiver, le soleil joue les funambules sur les toits, le voilà qui s’approche du dôme de la Bourse du commerce, Continuer la lecture#P7 Orgasme céleste

#P6 Le réel n’a plus de langue et la langue parle une langue que je n’entends pas

DimancheDimanche est bien loin aujourd’hui. Je fouille, strate après strate, un moment de vraie solitude, quand j’écoute FB donner les consignes. Soudain, je me rends compte qu’il y a un décalage entre le son et l’image. Déréalité palpable dès que mon cerveau tente de synchroniser les deux. Insupportable. Cela me trouble de plus en plus, tellement que je préfère ne Continuer la lecture#P6 Le réel n’a plus de langue et la langue parle une langue que je n’entends pas

#P5 | Obsidienne

Avant-jour d’idée dans la masse noire d’obsidienne où glissent les tentatives de se regrouper. Obsession de faire corps… un trou noir à la place du cerveau avale chaque bribe de pensée, le cœur enfle jusqu’à déborder dans ses veines de confusion. Ça fait mal. Pas de mouvement possible, paralysie des membres, paralysie du mental, paralysie des émotions, je suis sur Continuer la lecture#P5 | Obsidienne

#P4 / « et j’te raconte pas… »

— Merci— Pas de souciChaque fois que je dis merci pour un café servi en terrasse, une porte retenue, un paquet remis, j’ai la même réponse : « pas de souci ». Certains osent même le « no souçaye », plus anglophone. Comme si je me faisais du souci quant au service rendu. Ou alors ce « pas de souci », ou sa version anglaise, remplace feu Continuer la lecture#P4 / « et j’te raconte pas… »

« Le destin des rencontres, les rencontres sans destin » Tarkos

Gnon, coup de poing, chiquenaude, mandale, ruade, gifle, claque, tarte, beigne, claquer le beigneur, châtaigne, torgnole, rixe – coups risqués – balayette, dispute, insultes, morgue, hargne, bagarre, ramponneau – la rue des ramponneaux à Belleville – baston, boutonnière, coup bas, coup de tête, coups de pied, coup de pied dans les couilles, coup de pied au cul, coup de poignard, Continuer la lecture« Le destin des rencontres, les rencontres sans destin » Tarkos

fragments

… fond de cale, odeur de vomi, de ferraille arrachée, mal de mer, larmes amères, et déjà sourd la nostalgie de l’autre rive … guetter la lumière de la salle de bains et le va-et-vient des parents en pleine nuit, ne dormir que d’un œil … hôtel du bout du monde, carreaux cassés, cloisons qui peinent à se hisser jusqu’au Continuer la lecturefragments

Bulles

Mon souffle sous l’eau éclate en chapelets de bulles à mon oreille. A chaque expiration, le bleu de la piscine engloutit la cascade d’air. Rythme appuyé du corps qui se tend bras en avant, tête entre les bras, la transe s’installe et étire le plaisir liquide. Zambullir, ce mot espagnol qui veut dire immerger, plonger, cogne à mon cerveau. Zambullir… Continuer la lectureBulles