A propos de Marlen Sauvage

Journaliste longtemps. Puis dans l'édition. Puis animatrice d'ateliers après une formation Elisabeth Bing et DUAAE à Montpellier. J'anime encore quelques stages d'écriture, ai contribué aléatoirement au site des Cosaques des frontières, publié quelques livres – fictions et biofictions – participé à plusieurs ouvrages collectifs. Mon blog les ateliers du déluge.

Ton visage… un regard

Wetzlar, tu y retournes quarante-cinq ans plus tard ; la caserne est toujours là, de l’autre côté de la rue où tu vivais avec ta famille ; on ne saura rien d’autre que les économats où ta femme allait faire ses achats, l’aînée de ses filles à la main, la plus jeune dans son landau ; la maternité a disparu Continuer la lectureTon visage… un regard

Œil intérieur, mon silence

Devant elle les champs de thym et de lavande     terre aride où se courber     terre à cailloux semée de chênes verts     clocher toits orangés voie ferrée     et comme surgie d’une mer lointaine     la grande montagne pelée et les rêves d’ascension           y accrocher ses désirs     les secrets désirs de départ     désirs Continuer la lectureŒil intérieur, mon silence

Quelques notes en guise de dictionnaire

Le RagabodotAinsi se nommait le lieu-dit… Existe-t-il encore sous ce même nom ? Le Rogabodot (mais dans la famille, le premier « o » se prononçait « a ») était une propriété constituée de terres et d’une ferme avec dépendances. A l’époque des faits (inventés, aussi bien mais n’est-on pas là pour raconter des histoires ?), une famille y vivait avec ses cinq filles, quarante Continuer la lectureQuelques notes en guise de dictionnaire

Il suffirait…

Les verres de communion s’offrent encore, je ne rêve pas. Aucune date, aucune mention sur ce gobelet de verre vert qui m’est échu il ya maintenant trente-trois ans. Et pendant trente-trois ans, jamais je ne me suis souciée de ce verre, seul témoin chez moi d’une maison oubliée depuis des années, vendue, on l’appelait le Ragabodot, la ferme des grands-parents Continuer la lectureIl suffirait…

Des blancs dans le Ragabodot

sous la tonnelle      l’ombre des feuillages dessine des arabesques      on s’y raconte des histoires mirobolantes      à mi-voix      un refuge loin des adultes      images esseulées égarées      images  indélébiles    le banc devant la porte      où s’asseyaient les grands-parents      avant la grande décrépitude      et Continuer la lectureDes blancs dans le Ragabodot

elle fenêtre

Heures pensives derrière les vitres du bureau lumineux à l’étage de la grande maison tristes heures longues heures lui suggérait Shakespeare alors que ce qu’elle tentait de combattre c’était davantage la langueur qui s’infiltrait à l’intérieur de son corps impuissant plutôt que la longueur du temps qui ne l’effrayait pas et l’amènerait fatalement vers la vieillesse et les cheveux gris Continuer la lectureelle fenêtre

Sols souvenirs

Ce devait être une terrasse en béton poudrée de sable orange que l’on venait d’asperger d’eau (et ça faisait comme des cloques dures par endroits, précédées d’auréoles colorées et puis ces petits amas de poussière à percer), dans une atmosphère léthargique, les bruits de l’habitude parvenant assourdis depuis le port, sous le ciel bleu si lumineux qu’il obligeait à cligner Continuer la lectureSols souvenirs

Verre de communion, mon œillet

15 Posé sur une étagère de la bibliothèque, il m’accompagne dans mes déménagements et, comme toujours après le dernier, a retrouvé sa place ici. Il brille dans la lumière matinale, c’est un verre vert, décoré d’un personnage blanc. Héritage d’une grand-mère. En avait-elle une série, un service ? S’en servait-elle vraiment à table ? Sa couleur ne devait autoriser d’autre Continuer la lectureVerre de communion, mon œillet

TRACES, mon PARPAING AILLEURS

bleu fané jaune sale bleu blanc rouge par avion noire comme l’encre de ses lettres TRACES des chiffres sur des enveloppes quelques mots au dos d’une photo noir et blanc un visage inconnu TRACES toutes ces images de convois d’hommes le pont d’un bateau un horizon de sable et d’eau j’ai dit la Méditerranée « Sur le Ville d’Oran le 20 Continuer la lectureTRACES, mon PARPAING AILLEURS