A propos de Marlen Sauvage

Journaliste longtemps. Puis dans l'édition. Puis animatrice d'ateliers après une formation Elisabeth Bing et DUAAE à Montpellier. J'anime encore quelques stages d'écriture, ai contribué aléatoirement au site des Cosaques des frontières, publié quelques livres – fictions et biofictions – participé à plusieurs ouvrages collectifs. Mon blog les ateliers du déluge.

#L4 | Mes préférés et j’en oublie

De Aragon : un rythme, une musique, un chant, ce qui résonnait pour une adolescente d’un idéal exacerbé par les mots… De Marguerite Duras : le regard décalé, quelque chose de hors-norme chez cette écrivaine dans ce qu’elle saisit des personnages, des situations, avec une certaine mise à distance des sentiments, une façon de raconter, et puis la force du Continuer la lecture#L4 | Mes préférés et j’en oublie

#L3 | Ils existent… ils parlent !

Le monologue de la petite sœur …pourquoi maintenant ? Que fait-il là ? (Elle fronce les sourcils, creuse son regard, incrédule.) Je savais que ça arriverait… mais là, maintenant… Le feu éteint, tu le rallumes ? C’est vraiment toi ? Oh ! Oui ! déjà  je te disais tu lui ressembles et tu avais horreur de ça (un sourire furtif) et Continuer la lecture#L3 | Ils existent… ils parlent !

#L2 | Ce qu’il ne sait pas encore…

A chaque orage après son départ – on ne lui en avait pas vraiment donné la raison – la petite sœur dansait sous la pluie, en souvenir de son grand frère. Sa façon à elle de célébrer celui qui lui manquait tellement, elle criait plus qu’elle ne chantait « l’orage a fait tomber sur nous toute la pluie du ciel, l’orage Continuer la lecture#L2 | Ce qu’il ne sait pas encore…

#L1 | Retour

Oter ses sandales et palper la fraîcheur de l’herbe détrempée par le gros orage de la nuit.  Un geste de l’enfance. Fermer les yeux pour mieux ressentir la vigueur de la terre envahir le corps. Pour éloigner l’appréhension qui gagne. Admirer l’envol des passereaux tout autour. D’un tremble à un hêtre, d’un bouleau à un cyprès. Ils s’appellent, criaillent dans Continuer la lecture#L1 | Retour

Eau-forte

La vie comme une eau-forte où seraient gravées cascades roulantes des cris de l’enfance berceau des illusions de la jeunesse voiles de mariées diaphanes surgies de montagnes boisées fontaines de villages et d’eau fraîche lacs bleus aux monstres engloutis mares de cresson vert tendre et d’arums candides rivières de galets eaux saumâtres stagnantes vase au goût de carpe eaux vives Continuer la lectureEau-forte

Retrouvailles

La sonnerie avait retenti longtemps, celle du fixe, personne ne l’appelait jamais sur celui-ci, elle avait cru à un énième appel venu lui vanter les mérites d’une isolation à un euro, aussi ne s’était-elle pas inquiétée, quand l’autre, le cellulaire, avait pris le relais, jouant « Paroles, paroles, paroles », elle se mit à chercher nerveusement l’engin toujours planqué quelque part dans Continuer la lectureRetrouvailles

Et finalement, j’ignore tout d’eux…

1 – Un sourire qui découvre quelques dents, un sourire que dessinent des lèvres fines à peine ourlées d’une carnation plus cuivrée que le teint du visage. En son for intérieur : un gant de boxe écrase la figure figée d’une déesse aux yeux mornes et au visage blafard, sans que la silhouette imperturbable s’écarte de son trône doré, l’épée Continuer la lectureEt finalement, j’ignore tout d’eux…

Le marché de Guérande

Guérande, place de la collégiale Saint-Aubin, sous le regard égaré des gargouilles et la voûte exagérément bleue pour un ciel de Bretagne, c’est une petite foule qui se presse devant les étals du marché hebdomadaire ; on dirait des pions baladeurs, traînant ici et là leurs pieds et leurs corps dans un dédale d’éventaires, disparaissant et réapparaissant au gré de Continuer la lectureLe marché de Guérande