A propos de Marion T.

Après tout : et pourquoi pas ?

#photofictions #01 I Mars la rouge

Les épis couleur de blé mûr ondulent parmi les touffes compactes de gourbet. Le nain bondit, danse et chante. Durant des mois, file la paille au rouet, la change en or. La jeune paysanne promet son premier né. La silhouette des ifs, noire, accidentée fait l’effet d’une muraille. Au-delà du massif, les dunes se muent en canyon. Une vapeur dorée Continuer la lecture#photofictions #01 I Mars la rouge

#40jours #29 | Catalogue écopoétique…

Un jour il n’y a plus les hommes. Les humains on disait. La terre désertée. A Venise à nouveau les dauphins. Les hérissons traversent les routes. Les moustiques volent nostalgiques de la vie dangereuse et des pare-brise impromptus. Ils sont partis. Ils ont laissé derrière eux les traces… A la veillée, A Saint-Ouen, dans une vieille brocante poussiéreuse, animaux, insectes, Continuer la lecture#40jours #29 | Catalogue écopoétique…

#40jours #40 | L’impression très joyeuse de la connaître

C’est un joli mot dessication. Une ville et des objets, bizarres, idiots, incongrus, et derrière les objets, des circulations, des portes dérobées, des strates de temps. Rester humble devant les objets, ils nous suivront dans la tombe, les pires d’entre eux surtout. #40jours #prologue | Le musée de Châteauroux demande un cadavre « Idées de texte à graver sur une plaque Continuer la lecture#40jours #40 | L’impression très joyeuse de la connaître

#40jours #39 | Présence du futur

La silhouette du château se dessine, massive et sombre sur la haute colline qui surplombe la vallée. A sa gauche, camions, voitures, motos roulent à l’infini le long de la grande artère déglinguée. Elle traverse la vallée alors que la nuit tombe. La lumière de l’hiver délave le trottoir qui prend des teintes jaunes clair par endroit et paraît enrober Continuer la lecture#40jours #39 | Présence du futur

#40jours #double | Flambée

Le double et l’envers de #38 … un classique. De l’autre côté de la rue sont les petits pavés et l’immeuble de quatre étages. Les travaux ont démarré depuis six semaines. Les murs sentent fort la peinture. Les murs reflètent la lumière et ça fait mal aux yeux. C’est très blanc. Le ciel aussi est lumineux et la chaleur étouffante. Continuer la lecture#40jours #double | Flambée

#40jours #38 | Confins

L’immeuble se situe sur une haute butte qui domine la ville, niché au milieu d’un passage pavé. La nuit, les réverbères serrés les uns derrière les autres ainsi que de fourmis sur la trace d’une source sucrée éclairent la pierre d’une lueur dorée. Hier il sort. Au bout du passage, la rue s’étire perpendiculairement. Il lève les yeux. En face, Continuer la lecture#40jours #38 | Confins

#40jours #37 | Je vous en foutrai moi des madeleines de Proust

Je les aime pas les pèlerinages. Je les aime pas. Je ne retournerai pas, non, je ne retournerai pas à Châteauroux sur les banquettes de l’Apollo. A l’ombre du château Raoul ? N’y comptez pas. Même pas dans les étages de l’hôtel de ville, face aux grandes fenêtres, vue sur l’étendue plate toute peuplée de fantômes, hordes de cavaliers envahissant Continuer la lecture#40jours #37 | Je vous en foutrai moi des madeleines de Proust

#40jours #36 | Parade

Le parvis donne sur le ciel. Quelques temps déjà qu’elle les suit, dans chaque ville, dans chaque pays. Sur les visages les coulées d’ombre, de lierre. Ils sont contents, pensifs. En contrebas coule l’Arno. Là-bas les tours et les pavés, les tableaux dans les musées. Elle les suit, elle ne se souvient plus du décor. Elle ne se souvient plus Continuer la lecture#40jours #36 | Parade

#40jours #35 | Sur le dos des phasmes

Hier encore on posait sur le bitume une nouvelle couche, un nouveau sol, dans le sol des racines, sur les racines des troncs, autour des racines des lombrics, des mangeurs de feuille, on ajuste sur les branches une série de feuilles qui tombent en rythme au bas des troncs à une vitesse savamment calculée, ni trop lentement, ni trop vite, Continuer la lecture#40jours #35 | Sur le dos des phasmes

#40jours #34 | Sous la voûte

Le quartier est silencieux. Il fait nuit. La fenêtre donne sur la grande façade rouge. Au matin, les passants se pressent vers la gare routière. Les bus se déversent sur le boulevard. Avant le matin il y a le vrai matin, le premier matin. De la fenêtre j’entends monter le chœur des oiseaux. Je ne les vois jamais. Je ne Continuer la lecture#40jours #34 | Sous la voûte