A propos de Marie Moscardini

«Après une formation à Aleph en 2014, j'anime des ateliers d'écriture dans une petite ville de Saône et Loire.» Voir son site Nouvelles à écrire.

#enfances #05 | Bouquet d’émerveillements

Les feuilles flamboyantes de la vigne vierge, tapis éphémère sous mes pas. Un couple de tourterelles sur un fil électrique Le Pic vert qui tambourine, qui picasse sur les branches du noisetier La surprise d’une feuille de chêne séchée devenue marque-page d’un livre oublié et retrouvé Le bonheur d’ouvrir la boite aux lettres et d’y trouver un courrier inespéré Le Continuer la lecture#enfances #05 | Bouquet d’émerveillements

#enfances #04 | Sauvée

Un gros édredon, une brique chaude, surtout ne pas avoir froid, aujourd’hui rester au lit. Prendre la température deux fois par jour, le matin et le soir. Avoir beaucoup de fièvre, délirer, ne plus savoir où on est, ouvrir les yeux bouillants et rouges, être à la diète, ce soir peut-être un bouillon de tapioca, 38 c’est encore trop pour Continuer la lecture#enfances #04 | Sauvée

#enfances #03 | Grandir

Pourquoi grandir presque perdue, elle ne veut pas grandir même perdue en rester là dans son enfance, respirer, admirer, s’étonner, chanter tous les possibles inexplorés. Eux ils ont fini de grandir, ils n’ont pas compris ce qu’elle veut, continuer à jouer, ne pas abandonner ses poupées, ils n’ont pas compris non plus ce qu’elle ne veut pas rentrer dans la Continuer la lecture#enfances #03 | Grandir

#enfances #02 | Ne pas y toucher

Je pousse une lourde porte en bois, elle s’ouvre sur un long corridor à l’horizon duquel une autre porte est à jamais fermée. Tout de suite à gauche de l’entrée un miroir est accroché au mur au-dessus d’une fontaine alimentée par l’eau pompée au puits à l’extérieur. Mon grand-père se rasait là ! Et puis il y a cette porte de Continuer la lecture#enfances #02 | Ne pas y toucher

#enfances #01 |En apparence

Dans sa grande robe noire, sur la route tellement plus grande que les autoroutes, elle est immense, s’arrête, parle à ma grand-mère ponctuant ses propos de « oh lala, delala ma chère dame ». Ainsi elle est restée dans ma mémoire cette grande femme habillée d’une grande robe noire, baptisée « oh lala, delala ma chère dame » sur cette grande route plus grande Continuer la lecture#enfances #01 |En apparence

#enfances #00 | Ambivalences

Au milieu des collines, des arbres, des ruisseaux, elle explore le poche intérieure de son blouson, parfait elle ne l’a pas oubliée, elle est rassurée, si elle se perd elle n’a pas de cloche pour signaler sa présence et on ne la retrouvera pas, et c’est ce qu’elle veut se perdre, s’éloigner, prendre son envol, la laisser loin la maison, Continuer la lecture#enfances #00 | Ambivalences

#été2023 #10 | faire son lit

Dilettre prend le transistor bordeaux, un cadeau, le bouton positionné en permanence sur France Musique. La musique peut faire croire que ce qu’on écrit est mieux et elle sait que quand il n’y a plus la musique en fait le texte ne tient pas toujours. La musique est assez indicative dans le gai ou le triste. C’est une manière de Continuer la lecture#été2023 #10 | faire son lit

#été 2023 #08 | le panier de Mathilde

Elle est tombée de l’escalier, comment a-t-elle fait. Perdue dans ses pensées, elle est tombée, elle ne peut plus bouger le genou. Où est son panier ? Il lui faut son panier. Son panier ce n’est pas un sac noué avec une ficelle, ce n’est pas non plus une valise, son panier c’est un réceptacle en vannerie servant à contenir, à Continuer la lecture#été 2023 #08 | le panier de Mathilde

#été 2023 #07bis | l’odeur du velours orange

#été 2023 #07bis | l’odeur du velours orange Douglas a pris le petit fauteuil dans le salon de réception à côté de la porte d’entrée de l’hôtel. L’odeur de son velours orange lui rappelle une atmosphère renfermée qui n’est bientôt plus respirable. Il connaît bien cette impression. Elle est le point d’ancrage de ses angoisses. Il marque un temps d’arrêt Continuer la lecture#été 2023 #07bis | l’odeur du velours orange

#été 2023 #07 | un poids plume

Mathilde est enfin installée dans le fauteuil. Douglas lui a avancé un tabouret avec un coussin sur lequel repose la jambe au genou blessé. Il est parti téléphoner, il faut l’avis d’un spécialiste. Il consulte les numéros affichés à la réception de son hôtel, celle que les clients trouvent sur la porte intérieure de leur chambre. Finalement il suffit d’appeler Continuer la lecture#été 2023 #07 | un poids plume