A propos de Marie Moscardini

«Après une formation à Aleph en 2014, j'anime des ateliers d'écriture dans une petite ville de Saône et Loire.» Voir son site Nouvelles à écrire.

#écopoétique #09 |  À mains nues

À mains nues je creuse, ça ne sert à rien, mais je creuse. Ils ont dit il faut creuser, vous ne pouvez pas rester là sans rien faire, il faut creuser. Avant je ne savais pas creuser la terre je ne savais même pas qu’elle existait et je ne savais pas que j’existais pour la creuser. Puis ils ont dit Continuer la lecture#écopoétique #09 |  À mains nues

#écopoétique #08 |  Dévastatrice

Me voilà, poussez-vous, rien ne m’empêchera pas de passer. C’est moi qui décide je me glisse, me faufile, je renverse, je traverse, j’escalade, je dévale, j’inonde, je déborde, je ne fais pas de quartier, je descends de mon nuage, fracassant tout sur mon passage, je fais peur, je fais pleurer, je ne réfléchis pas, je ne trie pas, tous et Continuer la lecture#écopoétique #08 |  Dévastatrice

#écopoétique #07 |  Ni, ni, n’arrêteront

Ni de me coucher sur la Terre, ni l’eau que tu mets dans ton vin, ni les oiseaux tombés du nid, ni les fenêtres fermées, ni le bruit des bombes, ni la couleur de ta peau, ni les frontières de barbelés, ni les murs à tomber, ni les arbres malades de pesticides, ni les usines désaffectées, n’arrêteront la frénésie du Continuer la lecture#écopoétique #07 |  Ni, ni, n’arrêteront

#écopoétique #06 |  Corps à corps

Glisse la pluie dessine l’imprévisible de ton message sur ma fenêtre. Infiltre-toi dans les crevasses de la terre craquelée de sécheresse, corps à corps pénètre-la, elle a besoin de toi. Coule dans le ruisseau assoiffé réveille le, ne le laisse plus se tarir. Chante tes gouttes sur le toit, ronronne ton clapotis, l’enfant s’est endormi. Sois sage, ne fais pas Continuer la lecture#écopoétique #06 |  Corps à corps

#écopoétique #05 | Entre rêve et réalité

Elle a longtemps hésité et puis finalement elle l’a achetée la petite maison de ses rêves au bout de ses pas au milieu d’un pâturage près de la forêt. La porte grince, s’ouvre sur une seule pièce éclairée d’une seule petite fenêtre. Sur l’étagère au-dessus de l’évier en pierre, elle a mis des bougies, une réserve de bougies et de Continuer la lecture#écopoétique #05 | Entre rêve et réalité

#écopoétique #04 | Au-delà des friches

Au-delà des friches ce pourrait être un rayon de supermarché avec tous ses produits polluants, bien rangés, bien esthétiquement présentés, mis à disposition de la clientèle, résultat d’une industrie polluante entrée insidieusement dans notre quotidien sous prétexte de nous faciliter la vie. Au-delà des friches ce pourrait être non loin de la place de mon minuscule village, non loin de Continuer la lecture#écopoétique #04 | Au-delà des friches

#écopoétique #01 | Le chant du silence

Le chant du silence est habité, ses notes parfois sont aiguës, tendres ou violentes. Je le martèle de mes pas sur le sentier qui conduit à la forêt, le bruit d’un tracteur réveille l’impossible solitude de mes pensées, à l’aube je traverse son humidité sous un soleil estompé, je le dérange, les ficelles attachées aux fils de fer barbelés bruissent Continuer la lecture#écopoétique #01 | Le chant du silence

#anthologie #31| De l’infini

Je t’ai vue hier soir ! Tu appelles le Ciel ! Pas facile de choisir entre Ciel et Terre. Se faire brûler ou se faire enterrer. Je sais les questions que tu te poses. T’inquiète. Tout finit par se mélanger le Ciel et la Terre. Donc crois moi pas la peine de te tracasser, une fois mort on est propulsé dans l’infini. Continuer la lecture#anthologie #31| De l’infini

#anthologie #27 | Possibles

Il y a des cailloux, des pierres qui roulent sous ses pas. Toujours on lui a dit d’avancer, ne pas regarder en arrière, lever la tête, mettre de bons souliers. Un banc, elle avait encore acheté un banc, à quoi ça sert trop de bancs, c’est pour les paresseux, les taiseux, autant d’arbres, autant de bancs, elle se dit c’est Continuer la lecture#anthologie #27 | Possibles

#anthologie #26 | Loin du jour

Il croise ses doigts fait craquer ses phalanges, l’envol des oiseaux de nuit lui tétanise ses pas, il s’assoit, il a perdu le silence, l’air comprimé dans sa cage thoracique s’échappe dans un grand soupir. Il voulait connaître les bruits de la nuit, un froissement lui touche la joue, sûrement un papillon de nuit, le vivant de la nuit, les Continuer la lecture#anthologie #26 | Loin du jour