A propos de Laurent Peyronnet

Depuis une vingtaine d’années, je partage mon temps entre le nord de la Scandinavie et la région lyonnaise où je réside. Je passe environ cinq mois sur douze sur les routes de Laponie ou j’exerce le métier de guide touristique et le reste du temps, j’essaye d’écrire. J’ai publié trois romans jeunesse, quelques nouvelles et contes. Je fais aussi un peu de musique et de dessin. Je n’ai pas de site internet mais vous trouverez l’actualité de mes romans jeunesse sur la page Facebook : "Magnus saga" J'anime également de façon intermittente la chaine Youtube « Quelque chose à vous lire » ; vous y trouverez actuellement une soixantaine de lectures vidéos dont : Raymond Carver ; Bob Dylan ; Joyce Carol Oates ; Selma Lagerlöf... et plus modestement, quelques uns de mes textes.

#40jours #prologue | trois frontières

Le vent glacial souffle fort et ne rencontre, ordinairement, pas d’obstacles sur cette terre déserte. Pourtant, ici, où aucune route ne mène, on y vient que par bateau ou par moto neige, il se heurte aux barres de béton, rebondit, tourne sur lui même, s’engouffre en sifflant à travers les carreaux cassés. Il y en a beaucoup : des cassés, Continuer la lecture#40jours #prologue | trois frontières

hors-série #voix | ogre et ogresse

Il y avait le silence et puis la voix est apparu qui a créé un autre silence, remplaçant le premier. Un silence plus lourd, épais, étouffant,chargé d’alarme comme un ciel qui va tonner. La voix a attrapé l’enfant comme une main qui se ferme et l’a tiré à elle, l’engloutissant tout entier. Elle disait son nom. Son esprit et son Continuer la lecturehors-série #voix | ogre et ogresse

Lâcher prise.

L’homme fixait, mentalement, cette tombe avec une chaussure posée dessus. Le visage de cette chaussure le bouleversait. C’était celui d’un enfant triste, recroquevillé sur lui même, dans un endroit sombre. Un lieu froid où n’avait rien à faire un enfant, un enfant transformé en quelque chose qu’il ne devrait pas être: Abandonné. Ce sont les objets qui sont abandonnés, pas Continuer la lectureLâcher prise.

#L6 | Nuit d’été

Le repas terminé, Laila lui a dit: S’il voulait, il pouvait dormir dans une tente où, s’il préférait, sur la banquette d’un des pick up. Il a remercié pour l’hospitalité et il est sortit. Il a fait quelques pas dans le campement et s’est assit sur un pneu, un gros pneu épais, pour les quads. Les conversations dans les tentes Continuer la lecture#L6 | Nuit d’été

#L5 | La déesse en chocolat

Dans un coin de la Kotta, coincé entre le sol de terre et un morceau de bâche plastifiée, dépasse une tranche de papier aluminium appartenant à l’emballage d’une tablette de chocolat Freia. Dehors, le temps est clair et la soirée douce. Une légère brise parcours la toundra bosselées autour du campement. Le vent pénètre dans la tente par petites vagues Continuer la lecture#L5 | La déesse en chocolat

#L4 Sentimenthèque

Il n’y a pas d’ordre dans cette liste, du plus important au moins ou inversement, c’est plutôt comme une sorte de constellation. De Dickens : David Copperfield, pour l’enfance, son absolu dénuement et sa rédemption du monde. De Dostoïevski : L’idiot, pour les mêmes raisons mais une toute autre forme. De Passilinna : Le lièvre de Vatanen, pour mon attachement à cette Finlande Continuer la lecture#L4 Sentimenthèque

#L3 | Le campement.

Après avoir marché un certain temps, l’homme nu est arrivé dans un campement. Comme il a dit qu’il avait froid, on lui a fait remarquer que ses vêtements étaient pourtant épais et de bonne confection. On l’a invité à venir s’assoir près du feu. Il y a là trois grandes kottas familiales et quelques autres, plus petites. De leur ouverture Continuer la lecture#L3 | Le campement.

#L2|L’homme nu.

L’homme est nu, ne sent plus rien entre lui et la dureté du monde. Ni chaleur, ni fourrure, ni terrier, ni tanière. Les battements de son cœur éprouvent douloureusement les parois de son corps. Sa solitude trouve un écho vertigineux dans cette toundra qui s’étire à l’infini. Ici, rien n’arrête l’œil et cela le rend aveugle. Sous ses pieds, sous Continuer la lecture#L2|L’homme nu.

#L1| Ici commence le voyage

C’est une terre désolée, le vent y souffle fort et parfois, s’arrête durant ce qui peut sembler une éternité. Alors, le front se relève dans la capuche et l’œil se met en résonance. Où que le regard porte, il se heurte à l’absence. On arrive ici sans rien sauf, bien sur, un passé et l’on découvre une immensité n’abritant aucune Continuer la lecture#L1| Ici commence le voyage

Âme russe.

Je suis là, sur le pont d’un bateau, quelque part entre les lacs Ladoga et Onega. Le ciel, suspendu entre jour et nuit, se reflète dans l’eau calme qui coule, depuis des siècles, sous mes pieds. Il est deux heures du matin. Un vent doux souffle sur la rivière. Ma tête baigne dans l’air où mon esprit vagabonde. Le long Continuer la lectureÂme russe.