A propos de Lamya Ygarmaten

Anime des ateliers d'écriture par-ci par-là, co-écrit un film et essaye d'écrire un roman. A quitté l'Education nationale, mais nullement l'enseignement, et notamment celui du FLE. Ecrit des chroniques de lectures sur instagram : lamia.gormit, et a une petite chaine youtube (Ya Lam)

Du côté de Tipaza

Elle y était arrivée, elle savait tout maintenant, elle y était arrivée, et devant la mer, la vue brouillée par l’eau de ses larmes qui coulaient, si bien si loin, qu’elle goûtait le sel de la mer qui continuait son roulement infini, elle se demandait ce qu’elle faisait là, ce qu’elle devait faire maintenant, son passé avait déferlé sur elle, Continuer la lectureDu côté de Tipaza

Des femmes au bain

Un jeudi sur deux, ma mère m’emmenait avec elle au hammam du nom de l’eau bénite de la Mecque, dite zemzem. On commence d’abord par pénétrer un grand hall frais, tapissé de marbre – une sorte d’antichambre à l’allure de purgatoire, quand on sait ce qui attend, derrière la grande porte, là-bas, au fond. La femme qui nous accueille est assise Continuer la lectureDes femmes au bain

Les relatives

Celle qui a été retrouvée, morte, fusil au poing, entre de hautes herbes françaises poussant sur terre algérienne, celle qui n’est jamais allée à l’école mais qui parle trois langues parfaitement sauf quand elle dit « une logène » mais elle a peut-être raison, c’est logique c’est « la logène », celle qui ne sait pas écrire mais qui parle de droite à gauche Continuer la lectureLes relatives

Un visage

Tu me parles de ton enfance parmi les grains de sableTu t’enfonces alors dans ce temps qui s’égoutte entre les doigtsJe te vois, tout petit, les ombres dansent autour de toiJe m’enlise, le sel de mes yeux, comme celui de la mer, brouille ton image, je ne te vois plus clairement Les lignes se brouillent, d’autres se superposent, apparaissent comme Continuer la lectureUn visage

Ne jamais cesser de naître

Naître, ramper quelques temps, tituber, tituber dans la première langue, puis emmenée ailleurs dans une autre terre moins rêche et alors une nouvelle langue comme des béquilles, et ne plus tituber. Naître une deuxième fois dans les livres, voyager dans les mots, dans les mots des autres, longtemps. Rebondir d’une rive à l’autre, rebondir ne plus réussir à poser les Continuer la lectureNe jamais cesser de naître

un objet dans la rue

Les grues, c’est normalement temporaire, mais celle-ci elle ne bougeait pas. Elle était haute, de la taille d’un immeuble de 12 ou 13 étages au moins, un peu comme toutes les grues, de couleur jaune avec des parties rouges, elle formait un angle obtus, un angle de 110° environ, peut-être, à vue de nez. Elle a intégré le paysage comme Continuer la lectureun objet dans la rue