A propos de Laurent Stratos

J'écris. Voir en ligne histoire du tas de sable.

#photofictions #08 | Les mots à l’envers

Les mots ont un pouvoir, les mots blessent, consolent, amusent et ils vous agressent aussi. Je tiens un salon de tatouage rue Gaboriau depuis vingt ans. J’ai connu la mode des tatouages tribaux, puis le retour des tatouages old-school, et ces dernières années j’ai tatoué des femmes, des bas de dos, des jambes, des petits dessins de fleurs ou des Continuer la lecture#photofictions #08 | Les mots à l’envers

#photofictions #06 | Cinq preuves, ou trois.

Je ne devrais pas faire ça, ce n’est pas utile. La mort de Z… y est sûrement pour quelque chose. C’est une façon de garder une trace, de retenir la vie. Bien sûr c’est perdu d’avance, c’est toujours perdu, tout toujours. Je n’y arrive pas, j’ai envie d’entrer dans chaque chambre, d’appeler les infirmières pour qu’elles restent au chevet des Continuer la lecture#photofictions #06 | Cinq preuves, ou trois.

#photofictions #04 | Le sacrifice des agneaux

J’ai dix ans. Elles sont pures et belles, je vois des photos de jeunes filles, dans les magazines, les publicités, les journaux, accrochées dans les garages. C’est étrange, les adultes autour de moi ne sont pas dérangés. Le photographe David Hamilton ne sait pas tromper, il a choisi le bon angle, le plus sexuel. Aujourd’hui, ces photos se vendent, elles Continuer la lecture#photofictions #04 | Le sacrifice des agneaux

#photofictions #02 l Photographier les proches, le proche, peut-être.

 Je n’ai jamais fait de photos (ces photos qui figent l’instant), j’ai fui les photos tout au long de ma vie, aujourd’hui encore, je ne fais pas de photos, elles sont pour moi comme des dessins, mais des dessins qui n’auraient nécessité qu’un clic, aucune compréhension de l’objet photographié, un dessin vide, sans vie, la photo ne saisit que la Continuer la lecture#photofictions #02 l Photographier les proches, le proche, peut-être.

#photofictions #01 l Marc et Fred

Ils sont devant le muret d’un pavillon, derrière eux il y a une clôture en métal peint en vert foncé. On aperçoit un rosier rouge, quelques pivoines blanches un peu plus loin, on est juillet. Lui il porte un tee-shirt noir avec une inscription en anglais, un jean noir et des baskets noires, son chien a du mal à rester Continuer la lecture#photofictions #01 l Marc et Fred

#40 jours #40 | Histoire capitale de mon imaginaire, l’histoire de mon unique tête.

Écrire l’histoire des mouvements sensibles qui forment et modifient notre imaginaire. Index des chapitres:1/40 Bleu (Blade Runner, Van Gogh)2/40 l’immeuble (l’homme qui aimait les femmes)3/40 Trois Césars à Rosalie. (Sautet, Romy)4/40 les pieds du diable (Usual suspects)5/40 L’explosion (requiem pour un con)7/40 L’apnée (Misery, l’alpagueur, les dents de la mer)8/40 Le passé (Le chat)9/40 Portraits des gens importants de mon Continuer la lecture#40 jours #40 | Histoire capitale de mon imaginaire, l’histoire de mon unique tête.

#40jours #39 | Le temps est un traître de cape et d’épée qui vous glisse sa poudre d’oubli

Je n’aurais jamais dû y retourner, même de cette façon-là. Vu du ciel, tout devient petit, plat, il manque les odeurs, les bruits, la fraîcheur de l’air marin, le vent dans les cheveux, le soleil sur la peau, il manque le passé, les moments partagés, il manque surtout les miens et les autres. C’est sûrement la facilité qui m’a piégé. Continuer la lecture#40jours #39 | Le temps est un traître de cape et d’épée qui vous glisse sa poudre d’oubli

#40jours #38 | Nos frontières

Vous ne vous en êtes pas rendu compte, mais vous venez de franchir une frontière. Oui, vous lecteur. Vous avez pris les risques que l’on prend quand on franchit une frontière. Le risque d’être refusé, le risque d’être perdu, le risque de ne pas comprendre une langue étrangère, le risque d’être déclassé. Chacun de nous est un pays. Un pays Continuer la lecture#40jours #38 | Nos frontières

#40 jours #37 | Je ne suis pas un pélerin

J’admire énormément d’hommes et de femmes du passé, j’aurais aimé rencontrer un certain nombre d’entre eux, pas pour discuter, juste pour les écouter, les regarder. Mais ce ne sont pas des statues, leur humanité, leur faiblesse, leurs erreurs, leurs failles, je les vois aussi. J’aurais aimé rencontrer des êtres vivants. Le pèlerinage sur un lieu, pour y sentir une atmosphère, Continuer la lecture#40 jours #37 | Je ne suis pas un pélerin

#40jours #36 | Cet endroit ne fait pas partie du monde.

Il faudrait s’expliquer, raconter, exposer. Mon histoire, leur histoire, je ne veux pas, elle est mienne, je la garde. Le cimetière, ce lieu, est en dehors du temps, en dehors de la géographie des hommes. C’est là-bas qu’ils ouvrent des gouffres dans le cœur des hommes. Ce territoire interdit est ouvert à tous, chacun sait qu’il n’en ressortira pas indemne. Continuer la lecture#40jours #36 | Cet endroit ne fait pas partie du monde.