A propos de Laurent Stratos

J'écris. Voir en ligne histoire du tas de sable.

#L10 La main bleue

La première fois que j’ai frappé mon fils, j’avais mal à la main, mes doigts étaient bleus. Il m’a répondu, je venais de comprendre que ma vie était passée, je ressassais ce sentiment depuis plusieurs semaines. Nous vivions tous les trois, comme si nous avions l’éternité devant nous, nous vivions dans ce mensonge, je ne pouvais plus. La première fois Continuer la lecture#L10 La main bleue

hors-série #2 | Un animal docile

C’est un animal peureux et sensible, il a deux cornes, une bosse en cuir sur le dos et deux grandes pattes circulaires, cerclées de fer. Il m’arrive de croiser ces pauvres bêtes, grinçant de tout part, quand je me retourne, alerté par cette douleur à pédale, je constate souvent que ce pauvre être porte sur son dos un spécimen de Continuer la lecturehors-série #2 | Un animal docile

#L9 qui est plutôt un #P9 La maison silencieuse

C’est une petite maison de plain-pied en parpaing, comme il y en a dans toutes les zones pavillonnaires.  Elle est recouverte d’un enduit fatigué et grisâtre. Le portail blanc en PVC que j’ouvre est fendu. Je traverse une pelouse rase en marchant sur quelques pierres jaunâtres. Il n’y a pas de fleur, juste cette herbe clairsemée. Je cogne à la Continuer la lecture#L9 qui est plutôt un #P9 La maison silencieuse

#L8 La magicienne

La place est chaude, je me cale dans l’empreinte faite par  ton corps, creusant le matelas, ton parfum enivre les draps, je glisse ma main sous ton oreiller, la fraîcheur que j’y trouve contraste avec la tiédeur dans laquelle je baigne, je ne veux pas me lever, je n’ ouvre pas  les yeux,  je devine la lumière du soleil à travers mes Continuer la lecture#L8 La magicienne

#P8 T’es bancal

Tu es là perdu, certainement perdu, on te regarde tous, près à te soutenir, comme un château de sable prêt à être dévorer par l’océan, tu ne nous regarde pas, tu souris en jouant, tu portes un jean, des basket, un sweet-shirt, pourtant tu sais, tu es grand maintenant, enfin presque, tu as compris, tu feras avec, on fait tous Continuer la lecture#P8 T’es bancal

#P7 Le temps des jardins

Les fenêtres donnaient sur le jardin. Au premier plan, il y avait de l’herbe, puis un petit massif rond de glaïeuls et de lupins, à droite un petit rosier colorait le mur entre les deux fenêtres de l’autre aile de cette petite maison. Après il y avait un grand rosier rouge, qui gardait la porte verte du garage. Au coin Continuer la lecture#P7 Le temps des jardins

#P6 Petit journal

Mercredi : Réunion familiale, ils sont beaux tous, ils grandissent, beaucoup sont devenus adultes. On rit, on s’amuse, les anciens profitent de ce moment, ils se souviennent, ils racontent, les jeunes écoutent sagement leurs histoires. La soirée s’achève, les vieux vont au lit, les jeunes, vont faire la fête. Quelques nuages noirs rôdent dans le ciel. Mardi: La tête embrumée, Continuer la lecture#P6 Petit journal

#L6 Chapitre 8

J’arrive à la maison. Je pose les clefs de la voiture dans la coupe en terre cuite (coupe peinte, de fabrication artisanale, sur un fond bleu, volent des colombes blanches tenant un brin d’olivier), et mon carnet à côté, sur le guéridon (meuble composé de deux plateaux en chêne, vernis, fixés sur une structure en tube d’acier carré peint en Continuer la lecture#L6 Chapitre 8

#L5 Une île dans la ville.

Chapitre 1 -Laissez-moi tranquille… Laissez-moi tranquille… Il (costume gris en Tergal, coupe classique, chaussures noires à lacet cirées, modèle courant) arrive seulement, mais il a toujours été là autant qu’il s’en souvienne. Il est là depuis des années, des dizaines d’années, pourtant, c’est la première fois qu’il y vient. Le hasard l’a voulu ainsi. Cette fois-ci, il n’a pas eu à Continuer la lecture#L5 Une île dans la ville.

#P5 Le pantin

Seule sur une pente glissante, remuer des bras, voir le pantin de chair, retourner sa peau. Être là, présent comme on ne l’a jamais été, ressentir dans chaque particule de sa peau le monde qui nous entoure, et pourtant être aspiré par un vide immense, un gouffre juste devant soi qui nous appelle, alors on fuit comme un animal fuit Continuer la lecture#P5 Le pantin