A propos de Laurent Stratos

J'écris. Voir en ligne histoire du tas de sable.

autobiographies #02 | quatre souvenirs

4 souvenirs Il avançait vers nous, nous retournions au lycée, lui il allait vers Bastille. Je n’ai pas pu le quitter des yeux, il m’a fallu un temps pour comprendre pourquoi. Il était à cinquante mètres, et je ne voyais que lui. Il s’est approché, on a échangé un regard puis on a avancé prudemment, il nous a croisé sans Continuer la lectureautobiographies #02 | quatre souvenirs

#P12 | index de 56 lieux dans la ville (projet)

Ville des gens, quelque part, indexe des rues:— 1 Rue du grand compositeur ( allemand de préférence, c’est comme pour les berlines c’est rassurant, quartier cossu, lycée privé). Henri se promène comme tous les matins. Il prends toujours cette rue. Il aime ces immeubles cossus. Il croise ici des gens différents, tous ont des habits propres et neufs, les jeunes Continuer la lecture#P12 | index de 56 lieux dans la ville (projet)

autobiographie #01 | immeuble

L’entrée de l’immeuble est en verre, une symétrie parfaite, une porte vitrée et une baie côté parking, une porte vitrée et une baie côté voie ferrée. Contre le radiateur, on regarde les habitants passer. Ici on est chez nous, là où ont tue le temps. Je suis dans la cage d’escalier, les marches sont recouvertes d’un lino bleu, les rambardes Continuer la lectureautobiographie #01 | immeuble

#L12 Qu’est-ce qu’une phrase. Ici, chacun est peut-être plus qu’un.

Une phrase c’est un vecteur dirait le technicien qui est en moi, ou une mélodie dirait le mélomane que je suis, ou un trait, une flèche tracer sur une toile, penserait mes doigts gribouilleurs, une tentative de communication, souvent brouillée, souvent ténue, un petit son, il y a cette faculté à disparaître à ne pas laisser de trace du monde Continuer la lecture#L12 Qu’est-ce qu’une phrase. Ici, chacun est peut-être plus qu’un.

#L11 Ce n’est pas

Ce n’est pas le récit d’un homme sage sauvant le monde, ce n’est pas le monde : cette complexité, cette énormité, cette entité sans forme, ce n’est pas le vrai, la matière, le dur, ce que l’on peut toucher. Ce n’est pas un monologue, ce rabâchage, ces variations d’une même idée, ni une histoire finie, ce n’est pas une jolie chanson, Continuer la lecture#L11 Ce n’est pas

hors-série #voix | le doux tonnerre

Elle est arrivée, j’entends son doux tonnerre, la fatigue est là. Elle élève un peu le ton, elle questionne, elle cherche encore à être efficace, encore quelques éclairs. Voilà elle est apaisée, elle enveloppe, sa voix anime l’espace, une braise rougeoyante réchauffe les cœurs, elle vous protège et vous renforce, elle est enracinée dans le sol, à cette ancre toute Continuer la lecturehors-série #voix | le doux tonnerre

#L10 La main bleue

La première fois que j’ai frappé mon fils, j’avais mal à la main, mes doigts étaient bleus. Il m’a répondu, je venais de comprendre que ma vie était passée, je ressassais ce sentiment depuis plusieurs semaines. Nous vivions tous les trois, comme si nous avions l’éternité devant nous, nous vivions dans ce mensonge, je ne pouvais plus. La première fois Continuer la lecture#L10 La main bleue

hors-série #2 | Un animal docile

C’est un animal peureux et sensible, il a deux cornes, une bosse en cuir sur le dos et deux grandes pattes circulaires, cerclées de fer. Il m’arrive de croiser ces pauvres bêtes, grinçant de tout part, quand je me retourne, alerté par cette douleur à pédale, je constate souvent que ce pauvre être porte sur son dos un spécimen de Continuer la lecturehors-série #2 | Un animal docile

#L9 qui est plutôt un #P9 La maison silencieuse

C’est une petite maison de plain-pied en parpaing, comme il y en a dans toutes les zones pavillonnaires.  Elle est recouverte d’un enduit fatigué et grisâtre. Le portail blanc en PVC que j’ouvre est fendu. Je traverse une pelouse rase en marchant sur quelques pierres jaunâtres. Il n’y a pas de fleur, juste cette herbe clairsemée. Je cogne à la Continuer la lecture#L9 qui est plutôt un #P9 La maison silencieuse

#L8 La magicienne

La place est chaude, je me cale dans l’empreinte faite par  ton corps, creusant le matelas, ton parfum enivre les draps, je glisse ma main sous ton oreiller, la fraîcheur que j’y trouve contraste avec la tiédeur dans laquelle je baigne, je ne veux pas me lever, je n’ ouvre pas  les yeux,  je devine la lumière du soleil à travers mes Continuer la lecture#L8 La magicienne