A propos de Laurent Stratos

J'écris. Voir en ligne histoire du tas de sable.

vers un écrire-film #01 | une heure, douze jours.

C’est la résonance qui m’inquiète, tous ces bruits de portes et de serrures, et ce silence entre, on ne sait jamais d’où cela provient, cela donne froid, et le bourdonnement, c’est le traitement de l’air je crois. Chaque couloir ressemble à l’autre couloir, il brille, il sent le propre, et il y a les double portes, quelquefois une personne  passe Continuer la lecturevers un écrire-film #01 | une heure, douze jours.

autobiographies #14 | les deux tanches

Les deux tanches presque immobiles sous le pont de l’voie, ce tableau. Le goudron fondant, qui collait aux tongs et aux pieds. La terre noire des marais, son odeur de tourbe. Le fou dans son bleu de travail qui nous faisait peur. Le grand dogue allemand beige du garage, l’accélération de nos pas. Le parc, les enfants heureux et criants, Continuer la lectureautobiographies #14 | les deux tanches

autobiographies #12 | promenade au Zoo…m

Autobiographie #12 / Promenade au Zoo…m Les serviettes écossaises, six peut-être huit, sont rangées à droite des couverts, fourchettes, couteaux, cuillères à café ou à soupe, tous en métal argenté, sauf lui. A côté, il y a le couteau au manche noir en corne, dans lequel vient se ranger sa lame et à l’opposé, un tirebouchon. La tête de bouquetin. Continuer la lectureautobiographies #12 | promenade au Zoo…m

autobiographie #10 | elles

Elle regarde la photo, sur la cheminée. Elle se demande ce qu’il fait, s’il va bien. Elle a lu le journal. Elle attend. Elle ne sait pas qui peut l’informer. Elle prie, qui ? Elle ne le sait pas. Elle entend la petite jouer dans la pièce d’à côté. Est-ce qu’elle se souvient de son père. Et sa sœur ou son Continuer la lectureautobiographie #10 | elles

Autobiographie #9 / Entendez-vous ?

Entendez-vous ? Quand il me prend dans ces bras, qu’il me parle tout bas, je vois la vie en rose ; je l’entends chanter, elle est dans la cuisine, près du poêle à charbon, je sens le pain perdu, elle chante une chanson de Piaf, elle chante bien, posé sur la table en formica imitation bois, ses ustensiles, le saladier dans lequel Continuer la lectureAutobiographie #9 / Entendez-vous ?

autobiographies #08 | chez eux

La porte donnait sur un couloir ; l’odeur de meubles anciens, d’humidité, de livres et de poussières ; le froid était aussi là l’hiver, ce froid des intérieurs ; on venait du dehors frigorifié ; arrivé chez eux à l’abri du vent, on était saisi par ce froid différend ; comme  si la déception de ne pas arrivé dans un espace chauffé descendait encore plus Continuer la lectureautobiographies #08 | chez eux

autobiographies #07 | portes de couleur

On prenait le cent vingt-six, en bas. Le voyage durait peut-être trente minutes, ce temps me semble aujourd’hui avec mon regard d’adulte réaliste, à cette époque-là, il devait durer plus d’une heure. On descendait du bus, on traversait le square, les arbres, les arbustes, le gazon, le vert. On traversait le pont au-dessus du périphérique, on tournait. Au soixante et Continuer la lectureautobiographies #07 | portes de couleur

autobiographies #06 | yeux jaunes, estafette bleue

Deux yeux jaunes, le monstre passe, je devine une masse derrière, au moment où il nous dépasse, nous tremblons, tout tremble, tout grince, je colle mon visage contre le pull qui me protège de la tôle, mes yeux se ferment, un autre monstre arrive, celui-ci n’a qu’une lumière, son cri est plus strident, il va encore plus vite, quand il Continuer la lectureautobiographies #06 | yeux jaunes, estafette bleue

autobiographies #04 | ouverture au bridge.

–        Calenzana , Picciu café, juillet 198*. Une nuit d’été, une nuit bleue, une place, un café, les clients en terrasse rient, crient, les personnes qui sont à l’intérieur accoudé au comptoir sourient, parlent, mais on ne les entend pas, des garçons en tee-shirt, des filles en robe, ils sont beaux, elles sont belles, il fait chaud. Le ciel est illuminé Continuer la lectureautobiographies #04 | ouverture au bridge.

autobiographies #03 | l’homme saule

Elle pousse, elle grandit en nous, elle s’enracine dans les années, cette vitalité brutale et égoïste des êtres vivants. Le monde s’agite en rafale, le vol d’un papillon à Bombay est peut-être à l’origine de la brise marine qui nous fait trembler. Enfant-printemps il faut s’accrocher au sol, rentrer dedans est une façon de résister. Il faut éviter les contacts Continuer la lectureautobiographies #03 | l’homme saule