A propos de Laure Humbel

Site internet : Sur mes tablettes, laurehumbel.fr. Dans l’écriture, je tente de creuser les questions du rapport sensible au temps et du lien entre l’histoire collective et l’histoire personnelle. Un élan nouveau m'a été donné par ma participation aux ateliers du Tiers-Livre depuis l’été 2021. J'ai publié «Fadia Nicé ou l'histoire inventée d'une vraie histoire romaine», éd. Sansouire, 2016, illustrations de Jean Cubaud, puis «Une piétonne à Marseille», éd. David Gaussen, avril 2023. Un album pour tout-petits, «Ton Nombril», est paru en octobre 2023 (Toutàlheure, illustrations de Luce Fusciardi). Le second volet de ce diptyque sur le thème de l'origine s'intitule «BigBang», la parution est imminente.

#anthologie #29 | déverrouillage de l’incertitude

…elle était entrée de son plein gré dans la salle neutre aux tables espacées, une chaise chacune, des papiers brouillons, les fenêtres larges sur le petit jour… on voyait le jour… les bâtiments neufs, les essences paysagères d’une ville créée sur plan, avec des rues aux noms correspondants… …dans son rêve elle flottait… le rêve continuait à la tracasser… elle Continuer la lecture#anthologie #29 | déverrouillage de l’incertitude

#anthologie #28 | Émotions intimes par diverses formes d’art

1) Ils ne disent pas « uniforme », ils disent « combinaison ». Toutes taillées pareilles, mais les couleurs varient. Il n’a pas choisi. Il s’est sont vu confier celle du dessus de la pile quand son tour est venu. Dans le vaisseau spatial, pressurisation et climatisation maintiennent une constance de température et d’humidité, qui rend la transpiration improbable. Les combinaisons sont passées tous Continuer la lecture#anthologie #28 | Émotions intimes par diverses formes d’art

#anthologie #27 | Des pierres dont sont faits les rêves

Des pierres du ciment du ciel Nuits d’été dans des sacs de couchage et des châteaux forts L’herbe est humide elle supporte parce qu’elle aime marcher parce que surtout elle a besoin de n’être pas seule besoin et pour être d’un groupe il faut faire comme eux ils campent. Le jour les nuages passent le paysage jusqu’à la mer vieilles Continuer la lecture#anthologie #27 | Des pierres dont sont faits les rêves

#anthologie #26 | amplitudes

Au milieu d’un clapotis de voix fraîches, deux tessitures usées par le cours de l’âge s’échangent des propos qui passent en surface dans le courant du temps. L’une sort de lèvres claires, elle est lente et distincte, la mélancolie de sa ligne mélodique a pour seule inflexion un battement régulier, « Madame ». L’autre porte l’accent roulant du sud-ouest de l’Europe, les Continuer la lecture#anthologie #26 | amplitudes

#anthologie #25 | Hyperosmie

CarnetÀ l’appel de cette proposition inspirée par Ryoko Sekiguchi, je vais regarder mon carnet de l’hiver 2022. Surprise, il s’ouvre par ce mot : « L’odeur ».Je le parcours rapidement. Je repère une seule autre occurrence : « Les pieds en l’air – l’odeur de l’herbe – et ce serait l’été. » Verbeen latin, sentireen français, sentir : par le nezen italien, sentire : par les Continuer la lecture#anthologie #25 | Hyperosmie

#anthologie #24 | superposé

Est-il vrai que les chauves-souris dormaient la tête en bas, et les chevaux debout ? Aucune de ces caractéristiques ne lui est inconnue. Il les a vues et revues, en hologramme ou en 2D pendant les cours de biologie et de terraformation. Il ne peut pas savoir si du flanc du cheval, quand on montait en selle, émanait de la Continuer la lecture#anthologie #24 | superposé

#anthologie #23 | Le lac noir de la cathédrale

Plusieurs fois, les jours suivant l’incendie, elle entra dans la cathédrale. Ce n’était pas seulement un songe. C’était, derrière les portes de bois historiées, un grand lac noir où se reflétaient des yeux. Seuls se reflétaient les yeux jaunes et mobiles des figures grimaçantes des chapiteaux, leurs traits ne pénétraient pas le miroir de l’eau. Les figures étaient accrochées à Continuer la lecture#anthologie #23 | Le lac noir de la cathédrale

#anthologie #22 | Via Medina

Je prends la via Medina, j’ai choisi de passer par là, je veux revoir la via Medina. Elle est plus large que mon souvenir. Ce texte est double car tandis que je marche via Medina, que j’observe la via Medina, je veux me souvenir de ce qu’est cette rue pour moi. C’était mon adresse à Naples. Quatre ou cinq fois Continuer la lecture#anthologie #22 | Via Medina

#anthologie #21 | E(1) W(2) N(3)

(1) E pour Epernay, ça peut valoir pour l’Est(2) W pour Washington, ça peut valoir pour l’Ouest(3) N pour Nîmes, ça ne vaut pas pour Nord. Notes sur la proposition #12 (1) Moins qu’un prolongement de la plaine crayeuse1, Épernay se présente comme allant de soi, comme étant de nulle part ailleurs que d’entre soi. Des maisons à un étage, Continuer la lecture#anthologie #21 | E(1) W(2) N(3)

#anthologie #20 | Mémoire vague

Toi, les photos que j’ai gardées, collées dans de vieux albums que je n’aurais pas feuilletés sans cette invitation à creuser les lignes des images, ta peau de lait tachée de rouille et tes cheveux frisés, denses et frisés, presque crépus, descendant en triangle jusqu’à tes épaules, toi de face et toi de dos et tant de visages, toujours, autour Continuer la lecture#anthologie #20 | Mémoire vague