A propos de Laure Humbel

Site internet : Sur mes tablettes, laurehumbel.fr. Dans l’écriture, je tente de creuser les questions du rapport sensible au temps et du lien entre l’histoire collective et l’histoire personnelle. Un élan nouveau m'a été donné par ma participation aux ateliers du Tiers-Livre depuis l’été 2021. J'ai publié «Fadia Nicé ou l'histoire inventée d'une vraie histoire romaine», éd. Sansouire, 2016, illustrations de Jean Cubaud, puis «Une piétonne à Marseille», éd. David Gaussen, avril 2023. Un album pour tout-petits, «Ton Nombril», est paru en octobre 2023 (Toutàlheure, illustrations de Luce Fusciardi). Le second volet de ce diptyque sur le thème de l'origine s'intitule «BigBang», la parution est imminente.

#40jours #27 | Qui étais-tu, qui seras-tu ?

J’ai pris cet exercice dans l’idée de faire naître un personnage que je ne connais pas. Aucune de ces questions n’a encore de réponse. Pourquoi ? Qu’est-ce que tu en sais de l’eau, toi ? Que bois-tu au petit déjeuner ? Connais-tu Nîmes ? La place ronde avec la statue d’un empereur, au bout du boulevard de la Fontaine ? Continuer la lecture#40jours #27 | Qui étais-tu, qui seras-tu ?

#40jours #26 | Dans le mauvais sens

Le tramway lui semble se traîner encore plus que d’ordinaire. Elle préfère le tramway parce que dans le métro les téléphones ne captent pas, mais qu’est-ce qui s’est passé dans sa tête elle l’a pris dans le mauvais sens, et c’est seulement à la Joliette, en relevant la tête de son écran, qu’elle s’en est rendu compte. Elle va être Continuer la lecture#40jours #26 | Dans le mauvais sens

#40jours #25 | Ça n’a l’air de rien

Ça n’a l’air de rien un immeuble de pierre, ça ressemble à ceux d’à côté, alignés le long du boulevard bourgeois, bossage en bas, pilastres aux étages, petites balustrades avec colonettes devant les fenêtres. Il y en a cinq en façade, bien aligées, séparées par des pilastres, le tout bien ordonné, ça n’a l’air de rien de plus qu’un immeuble Continuer la lecture#40jours #25 | Ça n’a l’air de rien

#40jours #23 | tout droit bam !

Descendu du train tout doit dévalé tout droit l’escalier les figures affalées Asie Afrique couchées sous les regards la honte ravalée la civilisation tout droit le boulevard enfilade de façades façonnées par des ouvriers dont le nom n’est pas marqué tout droit tracé tout droit d’où diagonales et perpendiculaires partent des artères, le sex shop sur la droite où est Continuer la lecture#40jours #23 | tout droit bam !

#40jours #22 | ce qui ne repoussera pas

…et tout ce qui ne repoussera ni sous mes pas ni sous les rails du tramway, l’ombre du jeune Ivo Livi, canotier sur le front, qui sort de l’Alcazar, tout tremblant du succès qui roule vers lui, et qui ne sait pas en traversant le cours Belsunce qu’il franchit la porte royale. Les arcs boutants de l’église Saint-Martin n’ont laissé Continuer la lecture#40jours #22 | ce qui ne repoussera pas

#40jours #21 | Corps dans la ville

Protocole #1 | Comme si j’allais travailler (sur la piste de Sophie Calle)Les jours de congé, partir à la même heure, prendre le métro et suivre la personne qui entre dans la station immédiatement devant moi. La suivre jusqu’à ce qu’elle entre quelque part. Ce lieu, ne pas chercher à y entrer. Le regarder, le photographier, rentrer, passer le reste de Continuer la lecture#40jours #21 | Corps dans la ville

#40jours #18 | Le pont de la Blancarde

Le pont qui enjambe la voie ferrée, je ne le gravis pas toujours avec entrain, surtout quand je suis chargée. Les croisillons noirs du garde corps portent un avis de danger de mort instantanée. Contre le ciel immuable, la colline pelée, et d’ici là les rails, les platanes, les immeubles, les toits. La gare de la Blancarde ressemble à l’idée Continuer la lecture#40jours #18 | Le pont de la Blancarde