A propos de Lisa DIEZ

Chercheuse polyvalente, sorte d'artiste tout-terrain. Valises posées depuis 5 ans dans les arts de la scène. Passages par la peinture, le documentaire, la photo… Et l’écriture, soutien fidèle de ces nombreuses traversées. Deux sites : www.soinartistique.fr (Collectif À la Source) et www.atelierdiez.com (vrac et chantiers).

#anthologie #33 | qui

Qui prendra du matin au soir. Qui sa place au soleil devant l’écume. Pavés blancs au soleil glisseront. Pavés chauds par peaux luisantes confondues parmi corps blancs. Sables brûlés d’été remplis de chemins identiques avant naissance et après mort pour rien. Peaux traversées par temps calme et soudain soleil pour rien. Et prendre soleil jusqu’à ruiner ciel par murmures et Continuer la lecture#anthologie #33 | qui

#anthologie #31 | La femme-Auguste te remue

Docteur, je te sais très occupé à ne pas mourir, tu le seras jusqu’à ce qu’un autre te remplace. Peut-être, alors, tu me verras. J’ai mille questions, mille questions. Tandis que tu te retrouves encore à habiter les livres, les lieux, les vivants, je circule à peine dans les trous, dans tes rêves, dans ce texte. Regarde-moi, je suis avec Continuer la lecture#anthologie #31 | La femme-Auguste te remue

#anthologie #29 | tête perdue (suite)

… et toujours il me gardait près de lui, il fallait que je sois près de lui pour entendre les questions qu’il prononçait en chuchotant, il fallait que je sois tout près de sa bouche pour voir les mots qui sortaient de sa bouche, il fallait que je note, que je note exactement tout, à chaque instant tout ce qu’il Continuer la lecture#anthologie #29 | tête perdue (suite)

#anthologie #25 | fugitives

l’odeur des lieux de soin — vert bleu rose des blouses en papier tout juste sorties du plastique, blanc immaculé des murs — odeur d’anesthésie, de stérile, de rien, odeur de vide snifer les vieux livres  snifer le cuir chevelu d’un enfant — et fermer les yeux l’image de l’odeur, ce serait un visage qui ferme les yeux — un Continuer la lecture#anthologie #25 | fugitives

#anthologie #23 I l’autre ascenseur (inachevé)

C’est un Ehpad récent, propre et lisse, à flanc de colline, dans les albères. Elle y visite régulièrement sa grand-mère, chambre 64, quartier des enfermés (1). Elle ne prend jamais l’ascenseur métallique, surtout parce qu’il y en a deux; l’un dessert les trois étages munis de chambres, de salles communes, de terrasses et de réfectoires lumineux, l’autre, juste à côté, Continuer la lecture#anthologie #23 I l’autre ascenseur (inachevé)

#anthologie #22 | Rue Miailhes

Depuis l’ennui des grandes et petites vacances, je l’ai regardée longtemps, la seule rue Miailhes au monde, située à Canet en Roussillon. Ce mot que j’ai encore du mal à écrire sans chanter dans ma tête a-i-l-h-e-s proviendrait de l’occitan mealha; maille, menue monnaie, médaille. C’est probablement le surnom d’un homme pauvre, devenu nom de famille.  Sur les 600 mètres Continuer la lecture#anthologie #22 | Rue Miailhes

#anthologie #21 | Tête perdue, avec notes

Nous n’avons qu’une photo de toi.Te voilà sur le web, Frau Auguste Deter (1). Et toujours au dessus de toi, Aloïs (2), l’homme rose qui dévore ton nom, ton prénom — celui de ton père (3). Je te regarde, dévorée (4). Je regarde tes mains croisées sur ton plexus, tes ongles bombés, ta grosse chemise, ta tête d’asile, ta tête Continuer la lecture#anthologie #21 | Tête perdue, avec notes

#anthologie #20 | Tête perdue

Nous n’avons qu’une photo de toi. Te voilà sur le web, Frau Auguste Deter. Et toujours au dessus de toi, Aloïs, l’homme rose qui dévore ton nom, ton prénom — celui de ton père. Je te regarde, dévorée. Je regarde tes mains croisées sur ton plexus, tes ongles bombés, ta grosse chemise, ta tête d’asile, ta tête perdue, tes yeux Continuer la lecture#anthologie #20 | Tête perdue

#anthologie #19 | l’inexplicable désir de classer

naissanceLes quatre yeux s’écarquillent alors qu’une main invisible fait pivoter le corps volcanUn corps en boule comme démoulé, comme lapin tombé du chapeau  téléLes peaux suintent en chouinant dans la télé entre deux portes mal fermées voyageL’ombre d’un aigle rafraîchit les marcheurs sur une pente ocre du MexiqueLa lumière jaune de l’aube sur les cavaliers galopant sur une colline, entre Continuer la lecture#anthologie #19 | l’inexplicable désir de classer

#anthologie #18 | clichés

La photo de la photo n’annule pas l’objetJe connais deux frères très âgés qui ne se parlent plus à cause de photos de famille que l’un conserve jalousement, que l’autre voudrait seulement photographier, en vain.  Garder, regarderUn geste devenu banal devant un paysage, un tableau, un concert: garder avant de regarder, ou sans même regarder. Je me souviens d’une colère Continuer la lecture#anthologie #18 | clichés