A propos de Lisa DIEZ

Chercheuse joueuse polyvalente, sorte d'artiste tout-terrain. Valises posées depuis 6 ans dans les arts en espace public : performeuse, metteuse en scène, dramaturge. Passages par la peinture, le documentaire, la photo… Et l’écriture, soutien fidèle de ces traversées. Sites : www.soinartistique.fr (Collectif À la Source), www.atelierdiez.com (vrac et chantiers). Instagram : docteure_vitale

#boost #06 | sa tête

et toujours sa tête frappe ma poitrine sa tête-sépia sur fond d’asile sa tête-perdue sa tête-guerre d’avant-guerre bouche ouverte lèvres closes sa tête-d’au-revoir sa tête-sans-lendemain sa tête-sans-visage ses yeux sans regard paupières pâteuses paupières vaincues mains énormes chaudes détiennent corps évasif presque éteint tout juste là sa tête-douleur sa tête-cassée me donne du manque à écrire sa tête-sans-face me souffle Continuer la lecture#boost #06 | sa tête

#boost #05 | un cri

Il dort. Retenu par les muqueuses de la terre, pendu aux organes gonflés des fonges, en boule dans les panaris des grives, d’un sommeil sans rêves. La nuit, le jour. Il dort. La moindre béance, le moindre trou d’air le réveillent. Il est prêt, il est né, ouvre l’oeil, voit rouge, galope vers le rouge, y plonge, siffle. Les viscères Continuer la lecture#boost #05 | un cri

# BOOST #03 | Donald et Marina

Lui à New-York. Elle à Belgrade. Après la peur de déchirer les chairs à force de pousser, après la peur de la mère par les sucs, la peur du père par la peau, après la peur de voir le jour égale au désir de voir le jour, on les emmaillote avec la peur de les briser, lisses et roses dans Continuer la lecture# BOOST #03 | Donald et Marina

#boost #02 | qui s’effacent

La porte essoufflée prend son temps caresse en couinant le carrelage du couloir bute à droite sur le meuble à chaussures la petite coupelle à clef les deux portes fermées il aime les portes fermées. Au rez-de-chaussée les portes contreplaqués sombres sonnent creux. Poignée fraiche et bavarde table Formica café au lait ras du bol fume entre ses grosses mains Continuer la lecture#boost #02 | qui s’effacent

#boost #01 | toujours là

ST1Même au quatrième étage, même au cinquième étage, même au sixième étage, même au quarante-deuxième étage, la terre nous tient les corps par-dessus les uns des autres. Elle te pousse vers le haut. Elle pourrait te pousser à droite, à gauche, te tirer vers le bas. Non. Elle pourrait te garder dans son ventre, comme les vers de terre, les Continuer la lecture#boost #01 | toujours là

#BOOST #00 | 43°32’51’’39 N, 5°37’11’’24 W

Sous un gros pont arrondi, entre les piliers, les poubelles éventrées, les barrières, les arbustes, on longe un cœur rouge sang, fresque à la louange des Crottes — quartier que l’on quitte pour accéder à celui du Canet. Un escalier se cache là. Il sent l’urine, on ne sait pas où il mène, on monte. Et soudain, un paquet de Continuer la lecture#BOOST #00 | 43°32’51’’39 N, 5°37’11’’24 W

#anthologie #33 | qui

Qui prendra du matin au soir. Qui sa place au soleil devant l’écume. Pavés blancs au soleil glisseront. Pavés chauds par peaux luisantes confondues parmi corps blancs. Sables brûlés d’été remplis de chemins identiques avant naissance et après mort pour rien. Peaux traversées par temps calme et soudain soleil pour rien. Et prendre soleil jusqu’à ruiner ciel par murmures et Continuer la lecture#anthologie #33 | qui

#anthologie #31 | La femme-Auguste te remue

Docteur, je te sais très occupé à ne pas mourir, tu le seras jusqu’à ce qu’un autre te remplace. Peut-être, alors, tu me verras. J’ai mille questions, mille questions. Tandis que tu te retrouves encore à habiter les livres, les lieux, les vivants, je circule à peine dans les trous, dans tes rêves, dans ce texte. Regarde-moi, je suis avec Continuer la lecture#anthologie #31 | La femme-Auguste te remue

#anthologie #29 | tête perdue (suite)

… et toujours il me gardait près de lui, il fallait que je sois près de lui pour entendre les questions qu’il prononçait en chuchotant, il fallait que je sois tout près de sa bouche pour voir les mots qui sortaient de sa bouche, il fallait que je note, que je note exactement tout, à chaque instant tout ce qu’il Continuer la lecture#anthologie #29 | tête perdue (suite)

#anthologie #25 | fugitives

l’odeur des lieux de soin — vert bleu rose des blouses en papier tout juste sorties du plastique, blanc immaculé des murs — odeur d’anesthésie, de stérile, de rien, odeur de vide snifer les vieux livres  snifer le cuir chevelu d’un enfant — et fermer les yeux l’image de l’odeur, ce serait un visage qui ferme les yeux — un Continuer la lecture#anthologie #25 | fugitives