#anthologie #31 | Fantôme

Je n’avais jamais osé en parler avant. Je vous remercie de me convoquer, de me laisser raconter quelque part ce que je n’ai jamais pu laisser transparaître dans cette vie, peut-être pourrais-je ainsi partir vraiment, même si plus personne ici bas ne pense à moi, et c’est tant mieux, j’ai certainement laissé à tout ceux qui m’ont croisé après un Continuer la lecture#anthologie #31 | Fantôme

#anthologie #11 | Arrivée tardive

Quelques grains de sable se promènent sous ses vêtements Démangeaisons Joséphine descend la première avec les valises et se retourne pour attraper les filles, elles ont de petits yeux Les journées d’été plus longues ont faussées son jugement, Joséphine ne prendra plus de train arrivant si tard pour rentrer de Mers-les-Bains Les quais sont éclairés par de furieux lampadaires dont Continuer la lecture#anthologie #11 | Arrivée tardive

#anthologie #16 | Une recherche impromptue

Jacques a 72 ans. Bedonnant, il a le cheveu clairsemé, et arbore souvent un air jovial. Il n’est pas très bavard. Aujourd’hui, il semble soucieux. Le père et le fils se sont donné rendez-vous dans une brasserie proche du travail d’Elias pour déjeuner. Jacques a tant de choses à dire, mais il se trouve toujours empêché de le faire. Les Continuer la lecture#anthologie #16 | Une recherche impromptue

#anthologie #15 | Où voudrais-tu aller ?

« As-tu beaucoup voyagé dans ta jeunesse ? Oui, non, peut-être » … Silence… Une ombre passe sur son visage. Un mauvais souvenir de voyage ? Difficile de savoir. Je n’ose pas lui poser davantage de question. J’ai envie de la questionner sans retenue, d’entrer sans gêne dans l’intime, de chercher à toucher du doigt l’origine du malaise qui nous sépare. Pour quelles raisons ce Continuer la lecture#anthologie #15 | Où voudrais-tu aller ?

#anthologie #20 | La dernière fois que je t’ai vue

La dernière photo que j’ai de toi est une image floue en mouvement. Seules tes chaussures de bowling noir et blanc sont nettes. Je te vois bien plantée sur tes pieds, le corps penché légèrement à gauche, du côté du cœur fatalement. Tu es là, entière comme tu l’as toujours été, vêtue d’un simple T-shirt et d’un pantalon informe dans Continuer la lecture#anthologie #20 | La dernière fois que je t’ai vue

#anthologie #19 | images rémanentes

Toutes les images s’effaceront, avant cela, elles émergent de la brume, impromptues, elles ramènent les fantômes que nous accueillons avec une tendresse aussi belle que les sourires qu’ils nous adressent de là où ils nous attendent, Images étudiantes chargées d’insouciances oubliées, amphithéâtres et manifestations, amitiés et routes divergentes, Vieux films noir et blanc sans les dialogues qui accompagnent, notamment la Continuer la lecture#anthologie #19 | images rémanentes

#anthologie #07 | Triste regard

Le geste se répète sous la lumière crue des néons dont l’un clignote et bourdonne en continu. Le bruit de ses pas, des objets qu’elle repose après avoir passé le chiffon. Ne pas laisser de trace de son passage. Vider les corbeilles à papier, se baisser sans faire de faux mouvements, faire attention aux douleurs. Passer l’aspirateur sous les bureaux, Continuer la lecture#anthologie #07 | Triste regard

#anthologie #14 | C’est le pompon

C’est le pompon, depuis qu’elle est rentrée de vacances, elle ne parle plus. Elle a passé un mauvais été. Sais-tu avec qui elle est partie ? Non. Elle ne dit rien, comment savoir. C’est ça, le problème. On ne sait jamais ce qu’elle pense, elle ne dit jamais ce qu’elle fait, elle agit comme si on savait, mais nous ne sommes Continuer la lecture#anthologie #14 | C’est le pompon

#anthologie #06 | La nuit

les yeux ouverts scrutant l’obscurité, seule dans la nuit immense qui déverse sans égard une avalanche de souvenirs, de routes empruntées, de portes désormais fermées, la nuit, seule, ruminant les mots perdus qui n’ont pas été dits, les mots maladroits impossible à rattraper, les mots n’ont pas le même sens quand ils sont dits la nuit, les enfants ont grandi, Continuer la lecture#anthologie #06 | La nuit

#anthologie #10 | Flashback

29 août 1946. Joséphine a 18 ans, elle hurle de douleur sur la table, la sage-femme l’observe sans aménité « poussez, poussez donc on ne va pas y passer la nuit ». Il y a déjà 18 heures que les contractions sont fortes. Elle ne verra pas l’enfant. Elle refusera de le regarder. Au lendemain de la guerre, la Sécurité sociale permet Continuer la lecture#anthologie #10 | Flashback