#anthologie #14 | Police et mie.

« S’il s’agissait de moi, ça pourrait l’faire, mais vous avez choisi Martin, alors, ça va pas l’faire, je me demande même si je ne vais pas en parler au syndicat ». Un premier sens, il s’agit de ne pas confondre les personnes, avec l’une, cela pourrait marcher (fonctionner, faire l’affaire, réussir…), avec une autre, non. Mais que se cache-t-il derrière ? Qualification, Continuer la lecture#anthologie #14 | Police et mie.

#anthologie #13 | Brocante

13 J’ai mal aux pieds. Les rues sont envahies par les badauds. On se bouscule, parle fort, c’est dimanche ; la brocante bat son plein. Les familles exposent à terre ou sur des planches portées par des tréteaux, parfois sur une table “pas à vendre”. C’est le règne du plastique tiré – pour combien de temps – des placards, des Continuer la lecture#anthologie #13 | Brocante

#anthologie #12 | Voyages, voyages

De Göteborg, tout d’abord, je n’ai rien vu, rien qu’un quai de gare peu éclairé, une silhouette familière qui restait seule, derrière les gros heurtoirs en béton. Je crois que j’étais déjà amoureux de la langue dont j’ignorais presque tout, mais les annonces diffusées au dessus de ma tête chantaient en marquant fortement les finales, des mots, des phrases. Un Continuer la lecture#anthologie #12 | Voyages, voyages

#anthologie #11 | Bien arrivés

Le plus difficile, sortir de Paris Porte de Charenton, passer devant le bâtiment de la SUZE aux lettres lumineuses encore peu visibles dans le crépuscule du soir « maman, qu’est-ce que c’est, la SUZE ? c’est du poison, ma chérie/ c’est quoi, du poison ? demande à ton frère… », peu de contraste C’étaient encore des avenues interminables, circulation dense, les retours du travail Continuer la lecture#anthologie #11 | Bien arrivés

#anthologie #10 | Perles roses, sels d’or

Quand Georges naît, en 1898, on célèbre les huit-cents ans du départ de Robert de Molesme pour fonder l’ordre de Citeaux. Des cérémonies discrètes sont organisées autour de l’abbaye en ruines, la troisième république est de plus en plus laïque. Son père assiste à la messe, depuis son banc, au pied de la chaire. Ses vignes ont été ravagées par Continuer la lecture#anthologie #10 | Perles roses, sels d’or

#anthologie #09 | Au ralenti

C’est alors que je l’ai su, on me l’a dit, c’est tout, cela suffisait, ça réveillait, ça faisait remonter à la surface des mois de bouillonnement intérieur, plongés dans Malherbe et Racine, nous recevions en pleine figure les échos amplifiés des « événements » d’Algérie, pas ceux de la rébellion sanglante du début des années 50, ou, plus anciens, de 45 à Continuer la lecture#anthologie #09 | Au ralenti

#anthologie #08 | Cagibi

L’arrière-grand-mère est morte au printemps ; on m’a donné sa chambre. Jusque là, je dormais dans la chambre des enfants, deux grands lits, un troisième plus petit. Je connaissais les lieux, l’arrière-grand-mère m’invitait parfois à dormir avec elle ;  agenouillés contre le lit-bateau, nous disions une prière face à l’affiche représentant le grand barbu exhibant son cœur rayonnant, terrible et rassurant à Continuer la lecture#anthologie #08 | Cagibi

#anthologie #07 Le petit pan de mur rose

Tout est calme dans la maison, la journée s’achève, partagée entre menus travaux, promenade avec la chienne, sieste au jardin, vélo d’appartement, moments d’échanges autour des repas, jeu intellectuel parfois, et temps incompressible de lecture. Pour compléter ce jour d’été, si long, si lumineux, il ne me reste plus qu’à m’asseoir devant ma table ronde, à ouvrir l’ordinateur pour entrer Continuer la lecture#anthologie #07 Le petit pan de mur rose

#anthologie #06 | Dispersés

Marco, tu te rappelles, tu te souviens, Marco notre joyeux tintamarre de jeunes fous lancés dans la vie au triple galop, Marco, nous ne sommes plus que deux séparés par huit-cents kilomètres de campagnes, de forêts, de vignobles, de montagnes. Séparés plus encore par des années de vies à construire, de pensées divergentes, d’enfants à élever, de deuils intimes auxquels Continuer la lecture#anthologie #06 | Dispersés

#anthologie #05 | Retour du Diaz

L’homme de Villiers Comme Diaz, je suis l’homme du Jazz à Auber comme Villiers, le François des pendus en ballade, mes poumons mités, ma chair pourrie trop mal nourrie ne m’emmènera pas plus loin, Aubervilliers, Auber-Villon, je hais pies et corbeaux. L’homme au hart Rien ne presse, le temps pas encore venu, le coût du chanvre excède aujourd’hui nos moyens. Continuer la lecture#anthologie #05 | Retour du Diaz