#revisite #11 | on voit ça de partout !

  • Des pantalons écossais, en tissu traditionnel, en tartan, aujourd’hui on voit ça de partout.
  • De partout, moi je crois qu’ils sont fabriqués en Inde ou au Bangladesh, d’ailleurs, s’ils venaient « de partout », on les paierait sans doute moins cher, ils ne sont pas donnés.
  • Vous en êtes sûre ?
  • Absolument, force est de constater qu’on est toujours piégé.
  • A Ceylan ou au Kamtchatka, pas de souci, du moment qu’ils sont à la mode.
  • Tout à fait ; tenez, c’est comme le champagne, avant c’était la boisson des grands bourgeois, des artistes à la rigueur, aujourd’hui, on en boit de partout, dès qu’il y a quelque chose à arroser, champagne !
  • Cela ne me paraît pas possible, il s’agit d’une appellation contrôlée, elle ne peut pas être « de partout », seulement de la Marne, de l’Aube, un peu de Haute Marne ; ce que vous appelez champagne « de partout » est sans doute un crémant ou un Prosecco… notez qu’il y en a d’excellent.
  • Absolument, force est de constater que la viticulture française devrait faire attention.
  • Tout à fait, surtout qu’ils sont beaucoup moins chers, chez moi, pas de souci, j’achète mon champagne chez un petit producteur de mon village natal. A propos, vous avez lu le dernier Bigdeberk ?
  • Pas de souci, je suis sûre que mon mari va me l’offrir pour mon anniversaire…
  • Tiens, je ne sais pas si j’en ai envie, tout le monde le lit, dans le métro, on le voit de partout.
  • Très vite, on va le retrouver dans une de ces boîtes à livres qui surgissent de partout, en bas des escaliers d’immeubles, des aires d’autoroutes, aux arrêts de bus.
  • Oui, force est de constater que la littérature d’aujourd’hui est entre les mains d’un trio d’auteurs à succès, pour information, on m’a dit qu’ils sont au coude à coude pour le prix… voilà…, enfin, vous savez.
  • Absolument, quand vous l’aurez fini, j’espère bien que vous me le prêterez.
  • Tout à fait, pas de souci.
  • Pour information, vous me marchez sur le pied.
  • Pas de souci, je descends à la prochaine !

#techniques #07 | Palomar

Au restaurant d’entreprise. JMG suit la file d’attente, se ravise, retourne en queue, laissant en place son plateau vide ; au passage, sans occasionner de gène d’aucune sorte, il s’arrête devant les étagères et observe la disposition des plats proposés ; il ne s’interroge pas encore sur ses choix du jour, comme s’il voulait prendre connaissance de toutes les données avant de Continuer la lecture#techniques #07 | Palomar

#techniques #05 | Eclosions

/ Eclosions de printemps, la mouche noire. Contre la vitre, un choc, plusieurs, on la voit s’écraser, sans dommage apparent, trois fois encore, son corps d’un noir violacé, trompé par la lumière (ou tentant de fracasser le carreau, comme on enfonce une porte), où ses yeux énormes savent l’air libre, se heurte au mur transparent, avant de s’y poser, d’en Continuer la lecture#techniques #05 | Eclosions

#techniques #05 | Printemps

Ouvrir la porte, sentiment de fraîcheur humide succédant au froid, les fils de la vierge ondulent dans l’herbe qui monte entre les fûts des jeunes pommiers timidement feuillus, observer ici et là, une pointe de rose vif annonçant leur floraison, se détourner un moment vers le ciel ouaté bleu où s’avance, du sud au nord, le grand V des grues Continuer la lecture#techniques #05 | Printemps

#revisite #10 | techniques, sons, bruits…

Ole Prélude Mettre en place le souffle du vent, ne s’arrête pas tout au long de la séquence, une foule aussi, qui s’installe, paroles, rires, chaises heurtées, un volet bat, comme en mesure, disons toutes les huit mesures, pinède, cigales se sont tues, sons de cuivres, lointains, silence s’installe, micro, présentations, applaudissements… Chant Course d’un cheval, lourd, terrain rocheux, sec, Continuer la lecture#revisite #10 | techniques, sons, bruits…

#techniques #04 | B. et O.

Bernard Il est Provençal, il parle le provençal, longtemps son horizon se limite aux trois côtés du triangle Avignon-Cavaillon-Carpentras, mieux que Provence, Drôme provençale- Vaucluse, enfance famélique, puis garages, travaux publics, agriculture, viticulture, entretien de chaudières, il bourlingue, les yeux tournés vers le Ventoux, son merveilleux Mont-Blanc, aujourd’hui, sa pension de retraite, ajoutée à celle de C., sa femme, paie Continuer la lecture#techniques #04 | B. et O.

# 03 Techniques corps silence

/ Après le silence Le silence, après sommeil probable, sensation de brutale bascule sur le côté sans l’avoir voulue, décidée, bruit de dérapage avant choc amorti dans le fossé, frottement comme de sable ou gravillons, silence ; ……… ; silence dans l’ahurissant constat, c’est arrivé, la voiture est dans le fossé, couchée, il va falloir sortir par une portière au-dessus, jamais vu, Continuer la lecture# 03 Techniques corps silence

#revisite #08 | la cafetière

  • La cafetière éthiopienne ne peut, seule tenir debout. Posée sur un anneau de matière végétale entortillée, tressée, épousant parfaitement l’arrondi brûlant de son fond pansu.
  • Usage de cafetière, ainsi désignée quand l’européen dirait cruche ou carafe (le long col), le bouchon (de bois prolongé d’un fin et court manche), cherchant, en vain, l’élément filtrant dont le nectar obtenu par longue décoction, s’éclaircit par gravité au fond de la tasse.
  • La couleur appelle un commentaire prudent, l’objet africain, couleur d’Afrique centrale, aussi café, d’un noir profond, renvoie telle une surface polie les traits de lumière incidente, laissant traces de brillant, bleu, rouge.
  • Matière pourrait être métal, fonte de fer, vieux bronze, mais objet terrien, terrestre, argile cuite et recuite, capable de supporter son  réchauffement violent sur un fourneau de braises incandescentes, portant au moins trois fois à ébullition le mélange au goût sauvage.
  • Décrire cette forme, la tentative ci-dessus dans des termes familiers propres aux contenants ne saurait épuiser le vocabulaire, partant de la panse quasi sphérique, disons qu’elle est surmontée d’un col peu évasé bouchable, d’un bec oblique, d’une anse reliant panse et col, se bouclant sur un vide ovoïde.
  • Androgyne au fondement voluptueux, appelant la caresse, croupe généreuse, mais androgyne en raison de ce bec phallique en érection que l’anse-bras posé sur la hanche exhibe tel un défi.
  • Ethiopienne qualifiée de femme parmi les plus belles au monde, créatrice d’un objet à son image, Ethiopien rêvant de la femme idéale qu’il modèle dans l’argile, accouplés dans une forme matricielle, générant d’une graine grillée, broyée, ivre de vapeur, le suc noir de leur terre rouge.

# Ateliers. Rimbaud hors la ville/

/ Vert sans uniforme, gazons, prairies fleuries, herbages pointillés de vaches blanches, céréales champs déjà hauts ; haies découpant, cisaillant de sombre, dessinant les formes d’un bocage, d’un cadastre lisible, arbres disséminés, troncs enfouis dans les haies ; clôtures de fils tressés, aux seuls pieux visibles, renforcées aux angles, planches plus claires, jambes de force. Un relief étiré, longues collines Continuer la lecture# Ateliers. Rimbaud hors la ville/