A propos de JLuc Chovelon

Prof pendant une dizaine d'années, journaliste durant près de vingt ans, auteur d'une paire de livres, essais plutôt que romans. En pleine évolution vers un autre type d'écritures. Cheminement personnel, divagations exploratives, explorations divaguantes à l'ombre du triptyque humour-poésie-fantastique. Dans le désordre.

#anthologie #04 | habiter son corps

La danseuse récite la poésie du corps dans des mouvements inexplicables. Les doigts du virtuose parcourent le manche du violon, les uns courant après les autres comme des enfants dans un jeu de sauts, d’arrêts, de tremblements. Jusqu’au plus petit d’entre eux allant chercher dans une extension extrême la note la plus aigüe, et mourir sous l’impulsion des vagues de Continuer la lecture#anthologie #04 | habiter son corps

#anthologie #03 | le marchepied

Le marchepied est par terre. Il est toujours par terre. Il n’a aucune raison de ne pas se trouver les quatre pieds posés au sol. En toute autre position, il ne serait plus un marchepied. S’il n’avait que deux pieds au sol, il ne serait plus un marchepied. S’il reposait à l’envers, les quatre fers en l’air, il évoquerait vaguement Continuer la lecture#anthologie #03 | le marchepied

#anthologie #02 | danse – salle de spectacle un soir de première

Musique de Pierre Boulez, Sur incises, pianos, harpes et percussions-claviers. Elle serait assise sur un bloc de pierre blanche, les pointes de pied sur le sol, la tête penchée en avant et les bras dans le dos tendus vers le ciel. Elle aurait les cheveux retenus dans un chignon serré qui n’en laisse dépasser aucun, les muscles noués du dos Continuer la lecture#anthologie #02 | danse – salle de spectacle un soir de première

#anthologie #01 | salle de rédaction

l’entrée | petite porte | plus petite que la moyenne | obliger de baisser la tête pour la franchir et ne pas se cogner avec le haut du crâne | un peu comme dans le souk de Fès où des barres en travers sont disposées à hauteur d’yeux devant l’entrée de la mosquée | obliger d’incliner la tête | merci | dire Continuer la lecture#anthologie #01 | salle de rédaction

#anthologie #prologue | ce que je suis, ce que je ne suis pas

Je suis venu au monde. Je suis né dans un monde mais je suis resté invisible dans un autre. Je suis né quelque part, je ne suis pas né ailleurs. J’ai exploré le monde. Je n’ai eu de cesse d’explorer le monde où j’existais pour l’agrandir, j’ai toujours voulu agrandir mon monde. Je ne suis pas certain que le monde Continuer la lecture#anthologie #prologue | ce que je suis, ce que je ne suis pas

#versuneécopoétique | la nature des choses

1 – silences 2 – transfert d’intimité 2 – transfert d’intimité À l’ombre des micocouliers, le trottoir pourrait avoir quelque chose d’accueillant. Sur une marche d’escalier, les enfants ont posé les bouteilles remplies de la limonade qu’ils ont fabriquée, quelques verres en plastique blanc, une feuille annonce au stylo-feutre « 1 euro le verre », une boite de biscuits. Des portes sans Continuer la lecture#versuneécopoétique | la nature des choses

#nouvelles#boucle2 | à la poursuite d’Anastasia Mortensen

1 _ premières rencontres 2 _ Anastasia Mortensen 3 _ famille en décomposition4 _ un vent 4 _ un vent Sur la terrasse du bar de la plage, le mistral chasse les nuages. La mer gondole d’impatience sous les coups de fouet des rafales d’air frais. De l’autre côté des Calanques, Marseille grommèle la fin de l’été, les jours raccourcis Continuer la lecture#nouvelles#boucle2 | à la poursuite d’Anastasia Mortensen

#nouvelles | Jean-Luc Chovelon, nouvelles vagues

Table des chapitres 1 _ de l’art de ranger ses livres 2 _ histoire de mes librairies 3 _ inventaire de choses perdues 4 _ le livre dans sa matérialité 5 _ le livre souffrance 5 _ le livre souffrance Une ombre avance dans l’impasse juchée de containers de poubelles regorgeant de trésors putrides. Sacs en plastique noirs empilés. Certains sont Continuer la lecture#nouvelles | Jean-Luc Chovelon, nouvelles vagues

#gestes&usages #09 | à la poursuite de Vilém Flusser

Je ne sais pas si le support d’écriture est important dans le geste d’écrire. Écrire, c’est faire des trous, c’est enlever de la matière. Écrire, c’est aussi boucher les trous, c’est aussi ajouter de la matière. Je crois que le geste d’écrire, c’est les deux, c’est la transformation de la matière enlevée pour faire naître un autre geste, le geste Continuer la lecture#gestes&usages #09 | à la poursuite de Vilém Flusser

#gestes&usages #08 | impuissance

entre dans la danse le fer se mêle au sang du tranchant d’une épée guillotine d’un sabre rasoir de la pointe d’un poignard d’une baïonnette de l’empreinte que fait la balle qui pénètre dans les chairs qui fracassent les os éclatent les yeux brisent les dents entre dans le silence violence  je marchais dans la rue il faisait déjà nuit Continuer la lecture#gestes&usages #08 | impuissance