A propos de JLuc Chovelon

Prof pendant une dizaine d'années, journaliste durant près de vingt ans, auteur d'une paire de livres, essais plutôt que romans. En pleine évolution vers un autre type d'écritures. Cheminement personnel, divagations exploratives, explorations divaguantes à l'ombre du triptyque humour-poésie-fantastique. Dans le désordre.

autobiographies #03 | autoportrait d’un homme-arbre

Ma mère ne m’a pas mis au monde. Je suis sorti de son ventre, évidemment, elle m’a allaité, materné, aimé, mais elle ne m’a pas mis au monde. Elle m’a donné tout ce qu’un petit être humain peut attendre, les clefs et autres outils pour construire ma vie, pour grandir, pour que je trouve ma place dans cet univers, mais Continuer la lectureautobiographies #03 | autoportrait d’un homme-arbre

autobiographies #11 | une photo ratée

À première vue, l’image est difforme. Du noir et du blanc seulement. Du noir plutôt gris et du blanc un peu jaunâtre. Un tirage photo, papier glacé, petites marges sur l’extérieur. À première vue, ce n’est qu’un papier cartonné survivant d’un processus chimique complexe mais révélant une large tâche finement ciselée. À première vue, ce n’est qu’une tâche. Une image Continuer la lectureautobiographies #11 | une photo ratée

autobiographies #08 | Trois lieux, cent-quarante-huit points-virgules

tout d’abord, c’était une odeur ; une forte odeur de camphre ; une odeur prégnante, autoritaire, dictatoriale ; une odeur qui prend les narines à l’abordage sans aucun espoir de répit ; une odeur imposante qui acceptait néanmoins quelques accompagnements selon le moment du dimanche après-midi ; entre 14h30 et 15 heures, c’était celui de la colle du sparadrap ; Continuer la lectureautobiographies #08 | Trois lieux, cent-quarante-huit points-virgules

#autobiographies #10 | moments blancs

Elle a la peau usée. Elle a la peau ridée d’une écorce d’orange. Elle a l’écorce d’un vieux chêne. Elle est un arbre qui est tombé. Elle est allongée. Elle est sur un lit d’hôpital. Elle est immobile. Elle a la tête disposée au centre d’un oreiller immaculé. Elle tient ses boucles de cheveux gris si fins comme un ouvrage Continuer la lecture#autobiographies #10 | moments blancs

#L13 | Au port les mains vides – reprise

Note prélable : J’ai repris le premier texte que j’ai publié dans le cadre de ce cycle « Faire un livre », celui de ce « quelqu’un (qui) arrive quelque part ». Par curiosité, tout d’abord, pour voir un peu où ces quatre mois d’ateliers m’avaient emmené. Mais par nécessité aussi parce qu’à la relecture, je n’étais pas satisfait de ce premier écrit. Je Continuer la lecture#L13 | Au port les mains vides – reprise

#P12 | Photographies d’une ville invisible

1 Il y a une ville quelque part. Dans cette ville, il y a un quartier, dans ce quartier, une rue, dans cette rue, une porte. Cette porte en bois brut se trouve en haut d’un petit escalier d’une dizaine de marches car elle est située quelque deux ou trois mètres au-dessus du trottoir. Cet escalier longe la façade et Continuer la lecture#P12 | Photographies d’une ville invisible

#L12 | Echos d’une phrase

Note préambule : Pas certain d’avoir répondu à la consigne (certain du contraire même). Le récit est un aimant et il m’a été difficile de ne pas y revenir. Plutôt que de lutter, j’ai laissé aller. Tant pis pour la consigne. En cause, une phrase mal choisie ? Un esprit trop porté sur la narration ? Il y a sûrement Continuer la lecture#L12 | Echos d’une phrase

#voix | Et l’espace

C’est une voix aiguë. Aiguë ou aiguisée ? Pas pareil, mais un peu les deux. Aiguë parce qu’elle se situe un peu en haut, plus haut que moi en tous les cas (pas difficile). Aiguisée parce que même les doutes remplissent l’espace, le vide. Pas de silence, ou plutôt des silences pleins. C’est une voix pleine d’enseignements. Pour celui, comme Continuer la lecture#voix | Et l’espace

#P11 | Trois tableaux sonores

Scène #1 :102 063 ans av. JC, journée après la saison chaude et sèche, fin de matinée20° 23’ 60.054’’ S, 24°41’60.644’’ E, en bordure du grand lac de Makgadikgadi (aujourd’hui désert de sel, nord du Bostwana, Afrique)Durée : 1 minute 18 secondes Sifflement du vent dans les branches, les feuilles sèches bruissent d’un son métallique (bruit continu, peu d’amplitude, niveau Continuer la lecture#P11 | Trois tableaux sonores

#L11 | Doutes

Ce n’est pas que le temps s’est arrêté. Regarder, explorer, embrasser du regard ne sont pas des actions anodines qui se fondent dans le temps mais qui s’en libèrent. Respirer, sentir, humer permet d’inhaler jusqu’au plus profond la vie passée, présente et à venir. Écouter, distinguer, se laisser aller à la musique autorise la prise de hauteur, le décalage du Continuer la lecture#L11 | Doutes