A propos de JLuc Chovelon

Prof pendant une dizaine d'années, journaliste durant près de vingt ans, auteur d'une paire de livres, essais plutôt que romans. En pleine évolution vers un autre type d'écritures. Cheminement personnel, divagations exploratives, explorations divaguantes à l'ombre du triptyque humour-poésie-fantastique. Dans le désordre.

vers un écrire/film #1 | l’heure volée

Au volant de ma voiture, à l’arrêt devant un feu rouge. Je ferme les yeux, le temps s’arrête. J’entends le projecteur super 8 se mettre en route, le cliquetis caractéristique prend son rythme de croisière. Rejoindre le vide. Le rien, le néant. Images obscures, noires. Beaucoup de nuages passent. Des idées en forme de photographies, de dessins, des couleurs, d’objets Continuer la lecturevers un écrire/film #1 | l’heure volée

autobiographies #15 | onirisme

Note au lecteur courageux :Ce texte prend une place particulière dans mes écrits car il est un pont entre plusieurs. Il est, par exemple, le développement d’une partie d’un texte publié lors des ateliers d’été, plus exactement la dernière proposition du cycle « Progression » inspiré par les 56 fragments de l’Anvers de Bolaño, intitulé Photographies d’une ville invisible – cliquez ici pour Continuer la lectureautobiographies #15 | onirisme

autobiographies #14 | Soixante fragments sans conséquences

le père se tient le buste droit comme un i sur son Solex lui assis sur le porte-bagages à l’arrière l’adulte devant pédaler à la moindre montée l’enfant lui racontant sa journée d’école l’autre pestant parce qu’il ne fait que bouger lui immobile il a un petite moustache à la Errol Flynn, un débardeur blanc avec écrit dessus Cachaça à Continuer la lectureautobiographies #14 | Soixante fragments sans conséquences

autobiographies #06 | Taxi brousse

Le rythme lancinant et obsédant nous avaient saisis dès les premières heures de ce long voyage dans ce minibus antique dont le fonctionnement relevait du miracle, le ballet des têtes et des bustes dodelinants au rythme de l’avancée du taxi brousse traduisaient l’état d’une route en terre et en pierres faites d’ornières, de trous et de lits de rivières à Continuer la lectureautobiographies #06 | Taxi brousse

autobiographies #01 | Champs de visions

Un champ. De l’herbe, rien que de l’herbe. Des feuilles d’herbe, des tiges d’herbe, des fleurs d’herbe. Du pissenlit peut-être. Le ciel bleu, il fait chaud. C’est l’été. C’est toujours l’été. Assis. Rêver. Rire. Le champ est est en pente. Le monter. Aller au plus haut. Pas possible d’aller plus haut, après c’est les broussailles, la route. Se mettre en Continuer la lectureautobiographies #01 | Champs de visions

autobiographies #13 | pensées blanches

codicille : Rattrapé par la proposition autour d’Anne-James Chaton, le elle+elle+elle est devenu un je+je+je, une succession de voix narratives. Dans l’exploration de ces réalités, sans doute les « artefacts collectifs » ne sont-ils pas assez présents et les considérations individuelles trop prégnantes. Mais c’est là, dans les pensées blanches de ces femmes, que m’a emmené Annie Ernaux. C’est quoi la mort, si Continuer la lectureautobiographies #13 | pensées blanches

autobiographies #07 | catalogue de portes à prendre

Il y a quelques années, je me suis fait licencier par mon employeur. C’était la première fois et, à ce jour, ce fut la dernière. Même si on ne me l’a pas formulé en ces termes, on m’a demandé de prendre la porte. Je me suis alors demandé quelle genre de porte on pouvait prendre en quittant un endroit. Alors Continuer la lectureautobiographies #07 | catalogue de portes à prendre

autobiographies #12 | la cabine téléphonique

Rayures profondes tracées avec une clé. Ou un compas. Beaucoup gardent leur sens secret. Signes d’impatience ou d’énervement. Une occupation dans l’attente. Souvent un seul trait sur le métal. Quelques unes sur le verre. Une zébrure de ponctuation. Sur la barre horizontale en aluminium, une jolie rosace. Tracée au compas, aucun doute, le trait est trop régulier. La conversation a Continuer la lectureautobiographies #12 | la cabine téléphonique

autobiographies #03 | autoportrait d’un homme-arbre

Ma mère ne m’a pas mis au monde. Je suis sorti de son ventre, évidemment, elle m’a allaité, materné, aimé, mais elle ne m’a pas mis au monde. Elle m’a donné tout ce qu’un petit être humain peut attendre, les clefs et autres outils pour construire ma vie, pour grandir, pour que je trouve ma place dans cet univers, mais Continuer la lectureautobiographies #03 | autoportrait d’un homme-arbre

autobiographies #11 | une photo ratée

À première vue, l’image est difforme. Du noir et du blanc seulement. Du noir plutôt gris et du blanc un peu jaunâtre. Un tirage photo, papier glacé, petites marges sur l’extérieur. À première vue, ce n’est qu’un papier cartonné survivant d’un processus chimique complexe mais révélant une large tâche finement ciselée. À première vue, ce n’est qu’une tâche. Une image Continuer la lectureautobiographies #11 | une photo ratée