A propos de JLuc Chovelon

Prof pendant une dizaine d'années, journaliste durant près de vingt ans, auteur d'une paire de livres, essais plutôt que romans. En pleine évolution vers un autre type d'écritures. Cheminement personnel, divagations exploratives, explorations divaguantes à l'ombre du triptyque humour-poésie-fantastique. Dans le désordre.

#40jours #36 | au bar des morts

Terrasse ombragée. Calme comme un lundi matin. Un peu trop calme peut-être, difficile de se remettre dans le rythme de la semaine. Il faut dire, le dimanche a été rude pour certains. Visites, confessions, les mômes qui court dans les allées du cimetière et tout le bataclan. Heureusement, quelques larmes. Lucienne Pasquier (1948-2015) boit son jus en essayant de se Continuer la lecture#40jours #36 | au bar des morts

#40jours #35 | continuellement

Des rues. La toile d’araignée est en tissage perpétuel afin qu’aucun individu, qu’aucune proie ne lui échappe. Recomposer l’espace pour occuper le vide, pour que rien n’entrave cette avancée. Effacer un jardin public, un square, une place un peu trop spacieuse, dessiner de nouvelles artères, combler le vide et imposer de nouvelles mailles plus serrées. Les rues avoisinantes s’adaptent et Continuer la lecture#40jours #35 | continuellement

#40jours #34 | colère en noir et blanc

A travers les carreaux des fenêtres, la lumière jaune des lampadaires éclaire la rue froide et humide. Huit heures du soir, un peu plus peut-être. Dimanche, les vies s’épluchent à l’intérieur des appartements, au cœur des foyers, autour de la table de la salle à manger. Les dernières heures du weekend s’égrainent. La boule au ventre d’une semaine qui va recommencer, la Continuer la lecture#40jours #34 | colère en noir et blanc

#40jours #33 | mesurer l’effroi

Ça mesure combien l’effroi ? Un mètre ? La différence de taille entre un enfant de deux ans et un adulte ? Une centaine de mètres, la hauteur du deuxième étage de la Tour Eiffel jusqu’au sol ? Vingt centimètres, ce qui m’a manqué pour attraper ta main quand tu as lâché prise ? Ça mesure quoi l’effroi ? La Continuer la lecture#40jours #33 | mesurer l’effroi

#40jours #32 | poursuite en fragments de lectures

La dernière fois que je l’ai vue, nous buvions un café sur une terrasse ombragée du vieux Lisbonne. Je l’entendais discuter avec Pereira, en train de manger une omelette. Je ne me souviens plus très bien ce qu’il prétendait. Je l’ai croisée à New-York, c’est certain. Sur les ruines des tours jumelles avec cet indien que les aïeux sur plusieurs Continuer la lecture#40jours #32 | poursuite en fragments de lectures

#40jours #31 | matin boulot zombie

noir et blanc sombre | plan fixe pas de mouvement la porte d’entrée d’un appartement dans un immeuble lumière jaune | même plan une main filmée en pov shot tient une clé qui entre dans la serrure et qui tourne | plan fixe porte d’ascenseur à double battants coulissants la porte s’ouvre | plan fixe intérieur d’ascenseur la main appuie sur RdC Continuer la lecture#40jours #31 | matin boulot zombie

#40jours #30 | une vie

Il n’y a qu’une chose encore plus désirable. Il n’y a qu’une chose. Lorsque l’enfant a regardé le train dérailler sous ses yeux sans en perdre un détail, lorsqu’il l’a vu quitter le lit des rails traçant sur le ballast la ligne d’un destin déjà écrit, lorsqu’il a vu le train tenter de poursuivre sa route en équilibre sur le Continuer la lecture#40jours #30 | une vie

#40jours #29 | catalogue pour m’acheter du temps (extraits)

Avec la montre Quadruple Tourbillon à Différentiel Platine©, je me suis offert un garde-temps et la promesse d’un mouvement exceptionnel dont la magie mécanique n’est visible que depuis le fond du boîtier tandis que le côté redéfinit l’expression du décompte du temps par l’agencement harmonieux de multiples cadrans. Lorsque je la porterai au poignet, le temps prendra une autre dimension, Continuer la lecture#40jours #29 | catalogue pour m’acheter du temps (extraits)

#40jours #28 | croissant

La pièce de monnaie roule sur elle-même. Elle enchaîne les tours comme si elle voulait rester en suspension, repoussant autant qu’elle le peut l’inévitable moment où elle tombera, immobile. Mais la main de la boulangère interrompt cette tentative désespérée en plaquant la survivante sur le comptoir vitré. Dessous, les pâtisseries en défilé s’impatientent. La file des habitués du dimanche matin Continuer la lecture#40jours #28 | croissant